Colocation - Problème avec un propriétaire
Lmenier Messages postés 5 Date d'inscription vendredi 2 juin 2023 Statut Membre Dernière intervention 3 juin 2023 - 3 juin 2023 à 18:03
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3 réponses
2 juin 2023 à 21:43
bonjour,
Les "conditions" pour quitter un logement quand on est locataire de sa résidence principale sont énoncées dans ce lien (officiel) :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1168
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« Départ anticipé : Il réclame également 200€ en plus des derniers mois de loyer »
Ben voyons ! Il a l’air d’ignorer la loi qui stipule que tout locataire est en droit de résilier son contrat de location “ à tout moment ” (art 12 et 15 loi 6/7/1989) sans justification (sauf si, pour une location nue, il évoque un des motifs de préavis réduit à 1 mois, hormis les cas de « zone tendue » qui ne demandent qu’à être mentionnés car sont d’ordre public)... et bien évidemment sans aucune compensation financière pour le bailleur puisque c'est un droit acquis à tout locataire.
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".... et me demande de payer plus de 10000 euros en prétextant divers problèmes sur les murs du salon, des chambres et des meubles.... "
Bail unique ou baux individuels ?
Lire cette discussion (dont ma réponse post 13) : https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-8789955-colocation-a-bail-individuel
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« Depuis j'ai annoncé à mon propriétaire que je souhaitais quitter l'hébergement dû aux problèmes ayant eu.»
Vous devez quand même donner votre congé – de façon légale (donc exclues les « pré-informations » orales, qui sont même fortement déconseillées) – et respecter le préavis adéquat (voir le 1er lien donné).
Votre préavis démarrera à la réception effective par le bailleur de la notification de votre congé et se terminera - de date à date - 1 ou 3 mois plus tard selon les cas.
Loyer et charges sont dus jusqu'à la fin du préavis [sauf si, pour un départ anticipé, un nouveau locataire en accord avec le bailleur entrait dans les lieux (dans le cas d'une colocation = louait votre chambre) "pendant" votre préavis].
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« Mon propriétaire refuse de me rendre la caution »
Ce n’est PAS une « caution » c’est un DG = DÉPOT de GARANTIE.
Avez-vous fait avec votre bailleur un EDLS (État Des Lieux Sortant) ? Y a-t-il eu un EDLE (EDL Entrant) et en avez-vous eu 1 exemplaire ?
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Je vous propose de lire un de mes topos, ainsi que les liens donnés (le § II-M est aussi valable pour les locataires : n'hésitez pas à téléphoner) :
ATTENTION : correction ici du § -G
Le texte juste est :
“ En copropriété, le propriétaire est en droit de conserver (en sus des éventuelles retenues dues si l’EDLS est non conforme à l’EDLE) jusqu’à 20 % maximum du montant du DG (…) ”
et PAS : ‘(…) jusqu’à 1 mois de loyer hors charges’.
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NE COMMUNIQUEZ PLUS AVEC VOTRE BAILLEUR QUE PAR COURRIER R + AR (dont vous gardez copie et les 2 récépissés par courrier).
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cdt.
3 juin 2023 à 14:30
Je peux vous donner un début de réponse, d'un point de vue bailleur, dans la mesure où j'ai malheureusement déjà eu le cas d'une agression entre colocataires et que j'ai dû aller devant le juge au civil pour la victime ainsi que pour l'agresseur.
Le juge est globalement allé dans mon sens pour les 2 affaires.
1) Concernant la victime :
La victime n'est pas dispensée du formalisme prévu par la loi de 1989 :
- Préavis à déposer sinon les loyers restent dus par le locataire
- État des lieux de sortie et remise des clés à effectuer, à défaut le bailleur peut mandater un huissier à frais partagés
- Paiement des loyers impayés
- Paiement des dégradations constatées
Autres points issus du jugement :
- Le bailleur n'a qu'un devoir de moyens et non pas de résultat, il n'a pas de pouvoir de police et c'est la victime qui doit déposer plainte et demander une mesure d'éloignement envers son agresseur si nécessaire pour pouvoir retourner dans le logement
- Le bailleur n'est tenu d'agir que sur des faits qui ont été portés à sa connaissance et de préférence de manière formelle : Déclaration signée du locataire avec copie de dépôt de plainte ou de main courante à minima. Toute autre forme (SMS, email, appel téléphonique) peut ne pas être jugé suffisant.
Jugement :
- Le locataire s'est retrouvé à payer 6 mois de loyers, soit jusqu'à un mois après la première audience où il a enfin accepté de formaliser devant le juge sa demande de préavis
- Le locataire s'est retrouvé à payer les écarts entre l'EDLE et l'EDLS et ils étaient conséquents car il est parti en laissant sa chambre ouverte, chambre qui a été squattée par des "amis" de l'agresseur et saccagée.
Bien qu'il soit "victime", je n'ai rien laissé passé car il s'est entêté à n'en faire qu'à sa tête, à refuser de respecter le formalisme légal et à vouloir rejeter toute la responsabilité sur leur bailleur. Le juge n'est bien entendu pas allé dans son sens.
En tant que bailleur je ne pouvais pas me suppléer au locataire dans ses démarches.
2) Concernant l'agresseur :
- Le bailleur a un devoir de moyens : il doit mettre en demeure l’agresseur de corriger son comportement et que cela ne se reproduise pas. Si les faits sont particulièrement graves, dans mon cas c'était blessure à la main avec un couteau de cuisine, le bailleur doit initier le non renouvellement du contrat à l'échéance et demander la résiliation judiciaire du contrat en parallèle
- Le bailleur ne peut pas faire justice lui-même en mettant l'agresseur dehors et plus généralement, le bailleur n'a pas un pouvoir de police. Un locataire ne peut donc pas exiger quoique ce soit du bailleur de ce point de vue-là.
- Le juge a refuse la résiliation du contrat de location suivie de l'expulsion s'il n'y a pas assez de preuves telles qu'une copie du jugement suite à l'agression ou de copie de la mesure d'éloignement, et pour ça il faut que la victime transmette ces documents au bailleur, ce que le locataire avait refusé malgré ma demande par LRAR.
Jugement :
- L'agresseur n'a pas pu être expulsé immédiatement faute de documents transmis par la victime, il n'a pu l'être qu'à l'échéance du contrat, car le juge a malgré tout retenu le caractère "réel et sérieux" de la demande de résiliation à échéance.
- l'agresseur n'a pas été condamné pour les "pertes locatives" liées à l'impossibilité de remettre en location, faute de preuves transmises par la "victime" pour prouver une quelconque responsabilité.
- l'agresseur a juste été condamné à s'acquitter de ses propres loyers en retard et jusqu'à la résiliation du contrat.
Par chance, il est parti de lui-même du logement avant que le jugement soit rendu, étant persuadé qu'il serait lourdement condamné, ce qui n'a pas été le cas.
Là où je veux en venir, c'est qu'au final, la victime a été assez lourdement sanctionnée car elle a persisté à croire que tout lui était dû, que tout était de la responsabilité du bailleur et n'a respecté aucun formalisme légal, ce qui lui a valu d'être lourdement sanctionnée par le tribunal.
L'agresseur au final s'en est sorti à bon compte puisqu'il n'y avait au final aucun véritable élément à charge.
Modifié le 3 juin 2023 à 14:36
En gros, ce qu'il est important de faire à votre niveau :
- Respecter le formalisme légal de la loi de 1989 : préavis, état des lieux, remise des clés, etc...
- Contester les frais de remises en état pour toute dégradation ne figurant pas à l'Etat des lieux de sortie ou s'il n'y a pas d'écart entre l'entrée et la sortie
- Formaliser vos demandes au bailleur par des lettres recommandées avec accusé de réception, en l'oubliant pas de les signer s'il s'agit de déclarations ou de mises en demeure concernant des problèmes locatifs.
Des SMS, appels téléphonique ou emails ne valent pas grand chose.
Si ce n'est pas possible de contester et qu'il s'agit de réelles dégradations identifiées, il est préférable de négocier un échéancier que de refuser purement et simplement de payer.
Bonjour,
Le mieux est de vous à la permanence gratuite de l 'ADIL, proche de chez vous.
Des conseillers en droit immobilier vont vous venir en aide gratuitement.
3 juin 2023 à 12:45
Merci beaucoup
Je vais voir pour essayer de les contacter et d'obtenir un rendez-vous
3 juin 2023 à 12:45
Bonjour, merci beaucoup pour votre réponse.
Concernant l'EDLS, il n'y en a pas encore eu, le propriétaire refuse d'en établir un tant que l'appartement n'a pas été remis à neuf (pour information, il me demande également de remettre a neuf d'autres chambres que je n'ai pas occupé). Je ne suis également pas retourné dans l'appartement depuis que je l'ai quitté suite à l'agression.
J'ai essayé de prendre un rendez-vous avec le propriétaire afin d'établir l'état des lieux sortants et effectuer la remise des clefs, toutefois celui-ci le refuse tant que je n'ai pas fini les travaux.
Le problème avec l'EDLE est qu'il indique juste que l'appartement était dans un bon état sans noter le fait que j'ai eu un appartement sale et vétuste. Mais l'appartement n'etant pas chère et ayant besoin pour mes études d'un logement rapidement (ne connaissant encore personne pour m'aider à me loger à l'époque), j'ai fait confiance au propriétaire (je n'avais pas trop le choix que de signer sa version de l'EDLE sinon il me refusais l'appartement). Il a fait la même aux autres colocataires étant parti mais ces derniers lui ont refusé de payer en plus en lui laissant l'entièreté du dépôt de garantie (veuillez m'excuser pour mon erreur en confondant la caution et le DG). Es-ce que vous pensez que je peux faire pareille et espérer qu'il ne me réclame pas de surplus ? Étant donné que je suis étudiante, je n'ai pas les moyens pour lui verser les sommes qu'ils demandent et je ne souhaite pas que mes parents payent également pour des "dégradations" que je n'ai pas commise (comme par exemple un lit d'un de mes anciens colocataire abîmé qu'il me demande de repayer ou une armoire ancienne qu'il me demande de remplacer et monter l'une de son choix. Ou encore des marques sur la peinture déjà présente lors de mon entrée dans l'appartement).
Merci encore pour votre aide
3 juin 2023 à 16:29
Vous n'avez pas encore répondu à ma question... rappel :
<< Bail unique ou baux individuels ?
Lire cette discussion (dont ma réponse post 13) : https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-8789955-colocation-a-bail-individuel
Et si vous avez lu la discussion du lien vous devriez avoir compris qu'on ne peut guère aller + loin dans nos échanges avant votre réponse à cette question......
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Cependant, je vous dis encore ceci :
RENDU des CLÉS : c’est la date du rendu des clés qui marque la fin de la location = tant que les clés n'ont pas été rendues au bailleur (ou à son représentant) les obligations du locataire perdurent.
loi du 6.7.1989 art. 22, al. 3
--> soit sur RV pris avec le bailleur pour lui remettre les clés en main propre contre reçu daté et signé : c'est cette date qui marquera la fin de la location,
--> soit par R+AR : c'est la date d'envoi de ce RAR qui marquera la fin de la location,
aux risques, dans ces deux derniers cas (rendu des clés sur RV ou par envoi postal), que le bailleur fasse intervenir un commissaire de justice (anciennement huissier de justice) qui fera son EDLS en constatant l’état du logement sans savoir si les dégradations sont du fait du locataire ou du bailleur qui avait donc les clés avant le jour de son constat et aurait pu faire lui-même des dégradations, ou, en cas de colocation, si les dégradations ont été faites par un autre colocataire (voire par plusieurs) : un commissaire de justice ne fait que "constater" ce qu'il voit, ce n'est pas à lui de déterminer les responsabilités........
Les émoluments d'un huissier sont dus :
- soit par moitié quand il n'y a pas eu d'entente pour faire un EDLS "contradictoire" (= obstacle de l'une des parties)
- soit par la seule partie mandante quand c'est son choix, et ce, même avec un accord pour un EDLS contradictoire.
Une remise de clés de tout autre façon n'est pas légale et pourrait être contestée par le bailleur (même si le bailleur avait demandé, par exemple, que les clés soient glissées dans telle boite aux lettres), à moins qu'il n'ait mandaté (donc avec procuration) quelqu’un pour que les clés soient remises en main propre de cette personne en échange immédiat d’un reçu daté et signé, avec les noms/prénoms du mandataire écrit lisiblement juste au-dessus de sa signature, et si possible copie au locataire de la procuration, que le locataire peut aussi prendre en photo pour avoir éventuellement ultérieurement une preuve de sa remise des clés audit mandataire.
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Dans l'attente de votre réponse à ma question.... :-)
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3 juin 2023 à 17:01
Bonjour,
Il s'agit de baux individuels. Je ne connaissais pas les anciens colocataires et je ne louais que la chambre. Ce qui concerne la cuisine, salon ou salle de bain était commune.
Modifié le 3 juin 2023 à 17:32
Merci.
Donc vous avez la réponse dans mon post 13 ici : https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-8789955-colocation-a-bail-individuel
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Relisez attentivement aussi mon topo :
https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-8408392-rendre-l-appartement-tel-qu-il-etait#2
.
cdt.
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PS : lisez bien aussi les posts ci-dessous de _lael_ (pour lesquels j'ai mis +1) qui, bien qu'émanant d'une expérience personnelle, sont très instructifs... en plus d'être clairs et faciles à lire/comprendre...
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3 juin 2023 à 18:03
Merci pour votre aide djivi!
J'ai pu lire l'ensemble et j'ai maintenant une idée plus claire pour arranger ma situation.
J'espère que ça ira!