Abattement 20% (art. 764bis CGI) et plus-value (art. 150 VB CGI)

Fermé
Uldrich Messages postés 553 Date d'inscription mardi 11 novembre 2008 Statut Membre Dernière intervention 27 novembre 2021 - 15 janv. 2013 à 20:43
Annejd Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 10 décembre 2017 Statut Membre Dernière intervention 11 décembre 2017 - 11 déc. 2017 à 13:35
Bonsoir,

La question qui me taraude et qui a fait travailler bon nombre de nos collaborateurs à l'étude est en rapport avec l'abattement de 20% que l'on applique sous conditions à la valeur du bien immobilier qu'une personne occupait en tant que résidence principale au jour de son décès et la méthode de détermination du prix d'acquisition d'un bien dans le calcul d'une plus-value immobilière.

Cette question s'adresse principalement aux spécialistes de ce domaine, tel un concordet, un actif ou un berna65 qui rôdaient, fut un temps, sur ces forums.

Vous savez qu'en cas de succession, l'article 764 bis du CGI permet d'appliquer un abattement de 20% sur la valeur d'un bien immobilier quand celui-ci constituait la résidence principale du défunt et au moins une des personnes suivantes :

-conjoint,
-partenaire de PACS,
-enfant mineur,
-enfant majeur handicapé.

Ceci a pour effet de faire baisser l'assiette taxable qui permet le calcul des droits de mutation à titre gratuit.

Lorsqu'il y a revente dudit bien immobilier, le calcul de la plus-value, tel qu'il est expliqué en partie dans l'article 150 VB du CGI, nous contraint à prendre comme valeur d'acquisition la valeur ayant servi à déterminer les droits de succession.

En cas de doute, le BOFIP du 19 novembre 2012 (http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/ext/pdf/createPdfWithAnnexe/BOI-RFPI-PVI-20-20-2012-11-19.pdf?id=292-PGP&ve=13&br=2&la=2) précise clairement que c'est la valeur minorée de l'abattement qui doit être prise en compte.

On a donc là affaire à un principe particulièrement vicieux qui consiste à faire économiser un droit de succession (qui va de 5 à 20%) sur un bien immobilier pour ensuite faire payer un impôt sur la plus-value, à un taux de 34,5 %.

La méthode de calcul semble sans défaut ni faille, elle est expressément détaillée notamment dans le BOFIP ci-dessus.

La seule méthode permettant de sortir de ce système kafkaien serait alors, peut-être, que la famille demande expressément à ne pas bénéficier de l'abattement 764bis CGI mais dans sa rédaction, cet article ne laisse pas le choix puisqu'il est ainsi rédigé : « il est effectué un abattement de 20 % sur la valeur vénale réelle de l'immeuble ». Les mots choisis dans tout texte de loi étant d'une importance primordiale, on lit bien là l'application systématique et sans controverse de cet abattement.

D'un côté, dans la profession, les juristes de notre éditeur de logiciel, bien connu des confrères, prétendent que c'est un principe général que de pouvoir renoncer à une disposition fiscale qui vous est favorable (mais ils ne s'appuient malheureusement sur aucun texte législatif).

D'un autre côté, le CRIDON (de Lyon), semble certain que cet abattement doit être appliqué sans équivoque à toute résidence principale qui répond effectivement aux conditions du 764bis CGI.

Alors je lâche donc le morceau dans la cage aux fauves et vous laisse le soin d'apporter ici toutes vos contributions afin que nous discutions de ce sujet qui est, dans certains cas, bien ennuyeux pour les familles.

Merci à tous.

18 réponses

Uldrich Messages postés 553 Date d'inscription mardi 11 novembre 2008 Statut Membre Dernière intervention 27 novembre 2021 524
8 sept. 2013 à 17:58
À l'attention de tous ceux dont les méninges ont été fortement sollicités par ma question et par les débats qui s'en sont suivis, voici une nouvelle question tout à fait en rapport avec celle-ci mais qui concerne exclusivement les vivants, et non plus les successions (quoique). Je l'ai donc publiée dans le sujet adéquat.

Merci Axa Loic pour cette parfaite transition vers le nouveau calcul de l'impôt sur la plus-value immobilière !

https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-6199018-modification-abattements-plus-value-immo-bofip-cgi#p6199018
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