Harcèlement moral, alternatives à la démission?

Résolu
karottep Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 7 juillet 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 juillet 2013 - 8 juil. 2013 à 00:30
karottep Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 7 juillet 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 juillet 2013 - 15 juil. 2013 à 21:35
Bonsoir,

Je travaille depuis novembre 2010 dans une industrie agroalimentaire. Recrutée tout d'abord en tant qu'assistante commerciale clientèle artisans, j'ai ensuite évolué sur un double poste d'assistante RHet d'assistante commerciale pour le compte d'un seul très gros client. En septembre 2012, je suis partie en congé maternité et en octobre une partie de l'entreprise a été racheté, j'ai été reprise avec mon anciennetée et les conditions de mon contrat de travail inchangées.

En janvier 2013, j'ai repris mon activité à 80% dans le cadre du congé parental et on m'a annoncé que la fonction RH avait été réduite et que les paies étaient à présent externalisées et que pour le reste la stagiaire RH gérait. Exit donc pour moi la gestion de personnel. En ce qui concernait, l'autre partie du poste (le commercial sur le client à fort potentiel), on a proposé de la confier à une autre salariée et l'on m'a proposé à la place, le poste d'assistante Grands Comptes que j'ai acceptée. Je ne savais alors pas l'erreur que je faisais...

En effet, travailler en tant qu'assistante Grands Comptes, consiste à travailler en binôme avec le commercial Grands Comptes qui n'est autre que le PDG de l'entreprise et c'est très compliqué. Avant moi, 2 autres assistantes (en 4 mois) se sont cassées les dents sur sa désorganisation complète et sa manière d'être, et ont fini par démisionner.

Car en plus d'être professionnellement bordélique, il est désagréable avec moi, me forçant à faire des choses qui ne sont pas de mon domaine tel que remplir des documents qualité ou logistique avec des infos que je n'ai pas. Et lorsque j'ai le malheur de montrer un peu de non chalance envers ses tâches qui ne sont pas de mon ressort, il s'insurge, disant qu'il ne voit pas où est le problème et sous entendant que j'y mets de la mauvaise volonté.

J'ai essayé de lui expliquer, comme d'autres (cadres de production) que les dossiers n'étaient pas bien ficelées et que nous n'avions pas les moyens de bien faire mais il ne veut rien entendre. Si ça ne va pas, c'est en aucun cas de sa faute, sous entendu c'est de la nôtre.

Il est aussi spécialiste pour m'appeller lorsqu'il est en déplacement, 5 minutes ou même moins avant mon heure de départ. C'est tellement fréquent qu'on en vient à se demander s'il ne me flique pas... A chaque fois il m'appelle au moins 15 minutes pour me dicter des tas de courriers ou de devis à envoyer le soir même bien évidement. Ces infos il les a depuis longtemps mais pourquoi me les donner plus tôt, après tout ce n'est pas grave, je ferai du rab pour finir mon travail (foutue conscience professionnelle). Du coup, je fais quasiment chaque jour des heures supp non payées bien évidemment. Ces heures dont il est étonné tombent dans mon compteur d'heures à récupérer. Sauf, qu'il ne veut jamais que je les récupère. Et alors que mes collègues profitent de la période creuse pour partir plus tôt ou prendre une journée, bibi doit rester, on ne sait jamais desfois qu'il ait besoin de moi (à 17H15 par exemple)...
... Besoin de moi, comme ce fameux matin où je n'ai pu aller travailler car ma fille vomissait tripes et boyaux. Fameux matin, où malgré mon appel pour prévenir, il m'a pourrit dans tout l'open space devant mes collègues.

Enfin, dernière en date, voyant qu'entre nous ça ne fonctionne pas bien, il a décidé de proposer mon poste à une de mes collègue et a fait posé également une annonce pour me remplacer au cas où la personne refuse. Quant à moi, d'après ses dires, il n'a "pas pu me monter en puissance comme il aurait aimé, je suis trop lente, pas assez là pour ses courriers de direction" il a donc décidé de me rétrogradé sur mon poste d'origine: la clientèle artisan. Il aurait pu également me mettre sur la petite partie RH, la stagiaire partant, mais non, il semble plus judicieux de former une nouvelle personne.
Mais tout ça, je le sais par les autres car Monsieur n'a encore pas eu le courage de m'en parler en personne.

Voyant que cela risquait de tourner mal, j'ai demandé, à défaut d'un avanant de contrat "assistante Grands Comptes 80%", une attestation signalant que j'occupe depuis 6 mois la fonction Grands Comptes mais cela traîne, à priori, il refuse de la signer alors que je ne demande que reconnaissance des faits actuels.

Je n'en peux plus, je suis à bout, le matin je pleure pour aller au travail, la nuit, je dors mal. Ce poste est en train de me bouffer et petit à petit, je sens qu'il me fait douter de moi et de mes compétences.

Cela fait plusieurs mois que je cherche activement autre chose mais rien ne se décante. Je ne veux pas démissionner sans rien derrière car si je ne trouve pas d'emploi et n'ai pas de droits au chômage, ce serait trop compliqué financièrement. Pour ces mêmes raisons, je ne veux pas me mettre en arrêt même si ce job me rend malade.

Et puis, plus j'y pense, plus je me dis, "et puis merde, je n'ai rien fait de mal, je fais bien mon boulot, mes précédents patrons étaient contents de moi, mes collègues le disent: "le problème ne vient pas de moi", pourquoi devrais-je alors me casser comme ça, sans rien demander, sans lui coùter le moindre sous, en prenent le risque de me retrouver sans un sous si je ne trouvais rien de concluant après? C'est trop facile, et lui qu'est ce qu'il va faire? Reprendre une autre fille, lui pourrir la vie comme il me l'a pourrit ainsi qu'aux 2 personnes avant moi?

Je me demande aussi s'il est bien dans la légalité en ne voulant pas régulariser mon contrat de travail mais je n'ai pas envie d'aller aux prud'hommes, ni pour cela, ni pour le harcèlement qu'il m'impose. J'ai peur que ce soit trop coûteux, trop long et trop dur à prouver.

Après, pensez-vous que devant une institution prud'hommale je pourrai avoir gain de cause? A ce moment là, peut-être pourrai-je lui faire peur à l'idée de ce procès et négocier ainsi une rupture conventionnelle.

Le cas échéant, avez-vous une idée pour abréger mon supplice?

Je remercie par avance ceux qui auront eu la patience de me lire jusqu'au bout et qui auront des solutions à m'apporter.

2 réponses

Salutations karottep,

Des preuves, des preuves, des preuves, toujours des preuves, tous gardez, faire des photocopies, demandez que tous les ordres soient par écrits.

Savoir dire : Non !
Savoir tenir tête, être ferme !
De toute manière que risquez-vous, entre harcèlement, licenciement et démission ?!

Tenir tête et répondre à cette personne, ils ont horreur de ça et cela leur fait peur, ils aiment être craint et quand ils ne le sont plus cela les déstabilise.

Le harcèlement en peut avir lieu qu'avec l'acceptation de la victime, il prend très souvent fin quand cette dernière parle et tient tête.

Il faut s'allier à un syndicat, le mieux, le summum, c'est de se syndiquer puis de se faire élire.

Aller voir l'Inspection du Travail, elle sert aussi dans ce type de cas.
http://direccte.gouv.fr/


Lui mettre sous le nez une copie du harcèlement moral condamné par le code pénal :
Des articles 222-33-2 à 222-33-2-1.
http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719


Et le Code du Travail des articles L1152-1 à L1152-6.
http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006072050


Forum-eusement vôtre
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karottep Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 7 juillet 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 juillet 2013 1
15 juil. 2013 à 21:35
Sorcière Carabosse, avec un peu de retard je vous remercie pour votre réponse.

J'ai suivi votre conseil et me suis imposée un peu plus. Et effectivement, je l'ai senti légèrement déstabilisé... Après cela reste toutefois assez difficile car ce n'est pas dans ma personnalité. Enfin le problème ne va plus se poser longtemps car j'ai trouvé un autre travail!

Parmis mes nombreuses candidatures, l'une d'elle a été retenue et j'ai été sélectionné pour un poste à 2 pas de che moi.

J'ai donc envoyé ma démission samedi matin. Elle devrait être reçu demain et mon calvaire devrait donc prendre fin dans moins d'un mois. En plus j'avais déjà posé 3 semaines de CP qui ont été validées donc à priori dans moins de 2 semaines, je pourrai dire au revoir à l'enfer que je vis!

J'espère juste qu'il ne m'empêchera pas de prendre mes congés pour former une nouvelle ou qu'il ne me demandera pas de prolonger mon préavis de la durée de mes congés car ce serait impossible et risquerait de me faire perdre l'autre job.

J'ai déjà essayé de devancer cette éventuelle réaction en lui proposant aujourd'hui par téléphone, lorsque je lui ai appris que je démissionnais, de rédiger des procédures bien carrées pour faciliter le travail de ma remplaçante à qui je souhaite bien du courage.

En tout cas, je vous remercie encore pour votre réponse qui m'a fait beaucoup de bien.

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