CDD : absence de contrat écrit
Le contrat à durée déterminée doit prendre obligatoirement la forme d'un contrat écrit. Ce que risque l'employeur en l'absence de contrat de travail écrit (CDD oral).
Un CDD écrit est-il obligatoire ?
L'article L. 1242-12 du Code du travail précise que "le contrat de travail à durée déterminée est établi par écrit et comporte la définition précise de son motif." Ce contrat écrit doit être établi et signé par les deux parties dans les deux jours ouvrables qui suivent l'embauche du salarié concerné (article L. 1242-13 du Code du travail).
En revanche, ces règles de formalisme ne sont pas applicables en cas de CDI. Un CDI peut ainsi être conclu sans écrit, par simple accord oral entre le salarié et l'employeur. Il est donc possible de travailler sans contrat de travail dès lors qu'il s'agit d'un CDI à temps plein. Mais le travail sans contrat n'est pas possible en CDD. L'erreur du CDD sans écrit, souvent née de la confusion ou la négligence de certains employeurs, peut avoir des conséquences désastreuses pour ces derniers.
Quel délai pour établir un CDD écrit ?
Le contrat doit être remis dans les deux jours qui suivent l'embauche en CDD. Les tribunaux sanctionnent sévèrement les employeurs qui ne transmettent pas le contrat de travail dans ce délai, puisqu'ils considèrent qu'une remise tardive équivaut à une absence d'écrit (arrêt n° 14-14.001 rendu par la chambre sociale de la Cour de Cassation le 8 juin 2016).
Quelles sont les risques en cas de CDD verbal ?
L'employeur qui n'établit pas de contrat écrit pour un CDD court le risque de sanctions pénales. D'après l'article L. 1248-6 du Code du travail : "Le fait de ne pas établir par écrit le contrat de travail à durée déterminée et de ne pas y faire figurer la définition précise de son motif, en méconnaissance du premier alinéa de l'article L. 1242-12, est puni d'une amende de 3 750 euros. La récidive est punie d'une amende de 7 500 euros et d'un emprisonnement de six mois."
L'absence de CDD écrit permet-elle une requalification en CDI ?
Autre risque couru par l'employeur qui n'établit pas de CDD écrit : la requalification du CDD en CDI. Avant les ordonnances Macron de septembre 2017, dès lors que le contrat écrit n'était pas établi et signé par les deux parties, employeur et salarié, dans les délais exigés par la loi (deux jours ouvrables suivant l'embauche), le contrat était réputé avoir été conclu pour une durée indéterminée. Il s'agissait d'une présomption légale contre laquelle l'employeur ne pouvait apporter aucune preuve contraire. Il suffisait donc au salarié de déposer une demande de requalification auprès du conseil des prud'hommes pour obtenir gain de cause.
Depuis, l'absence de CDD écrit ou sa remise tardive ne suffisent pas pour aboutir à la requalification automatique en CDI. Le salarié pourra simplement obtenir des dommages et intérêts plafonnés à un mois de salaire.
Le CDD étant requalifié en CDI, l'employeur ne peut donc mettre fin au contrat à l'issue de la période prévue. Sauf à engager à l'encontre du salarié une procédure de licenciement pour motif personnel ou pour motif économique. Avec les indemnités prévues par la loi (indemnité de préavis, indemnité de licenciement, etc.) et d'éventuels dommages-intérêts si le licenciement ne repose pas sur une base réelle et sérieuse...
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