Comment bien remplir sa déclaration d'impôt pour payer moins

"Comment bien remplir sa déclaration d'impôt pour payer moins"

Comment remplir et bien rédiger votre prochaine déclaration d'impôt pour payer moins d'impôt. Les points à vérifier et les bons choix à faire avant d'envoyer sa déclaration de revenus.

Une fois passé le 31 décembre, il est trop tard pour engager des opérations importantes de défiscalisation. Qu'il s'agisse d'investissements dans le capital de PME, dans les Dom-Tom, dans les dispositifs Malraux ou le régime Pinel, les réductions d'impôts ne concernent que les sommes que vous avez engagées dans le courant de l'année précédente. Au moment de remplir sa déclaration de revenus, la marge de manoeuvre du contribuable est donc assez réduite. Mais elle n'est pas nulle. La rédaction attentive de votre déclaration de revenus vous permettra peut-être de réaliser quelques dernières économies d'impôts.

Quel est le nombre de parts fiscales de mon foyer ?

Première précaution utile : vérifier le quotient familial qui vous a été attribué par les services fiscaux et qui figure sur votre déclaration de revenus. En d'autres termes, vérifiez bien le nombre de parts auquel vous avez droit. Dans certaines situations, il peut arriver que l'administration oublie de vous compter une demi-part ou une part en plus : anciens combattants, personne veuve, parent isolé, etc. Notamment en cas de changement dans votre situation familiale. Exemples : ajout d'une personne à charge en plus dans votre foyer, déclaration des revenus après un mariage, etc. Les cas de divorce ou de séparation sont par ailleurs source d'erreurs fréquentes des parents. En cas d'enfant à la charge exclusive d'un des parents, ce sont les cases F ou G qu'il faut remplir, contre les cases H et I en cas de résidence alternée. 

Quels revenus indiquer sur la déclaration d'impôt ?

Un certain nombre de revenus et de primes sont exonérés d'impôt. Inutile donc de les mentionner dans vos revenus imposables. Vous avez peut-être perçu l'année dernière des revenus différés ou exceptionnels. Vous pouvez bénéficier dans ce cas de dispositifs d'allègement ou d'étalement. Notamment avec le système du quotient.

Si vous avez été en arrêt maladie l'an passé, les indemnités journalières que vous avez reçues doivent normalement être pré-remplies. Pensez toutefois à vérifier leur montant, les erreurs étant fréquentes sur ce point. Pour rappel, les indemnités journalières versées en cas d'affection de longue durée (ALD) sont exonérées et n'ont donc pas à être déclarées.

Faut-il choisir la déduction forfaitaire ou les frais réels ?

La question se pose pour les salariés : faut-il déclarer ses revenus en laissant l'administration fiscale appliquer la déduction forfaitaire de 10% ? Ou au contraire opter pour la déduction des frais réels ? Là encore, une simulation s'impose pour comparer la solution la plus avantageuse pour le contribuable. Il arrive plus souvent qu'on ne le croit que la simple déduction des frais de transport selon le barème kilométrique et la déduction des frais de repas suffisent à rendre la déduction des frais professionnels réels plus intéressante sur le plan fiscal.

Quelles sont les cases à cocher pour payer moins d'impôt ?

Une partie des contribuables peut bénéficier d'avantages fiscaux en cochant une case de leur déclaration de revenus, entraînant souvent une nette diminution de l'impôt dû. L'oubli de cocher une simple case peut donc avoir des conséquences financières importantes pour le déclarant.

Parmi les cases à cocher les plus fréquentes figure notamment la case T de la déclaration de revenus. En la remplissant, le contribuable indique aux impôts qu'il est un parent isolé, ce qui lui donne droit à une demi-part fiscale supplémentaire. Dans le même sens, le contribuable vivant seul après avoir élevé un enfant seul pendant 5 ans peut également bénéficier d'une demi-part fiscale supplémentaire en cochant la case L de la déclaration de revenus.

Les contribuables qui déclarent des revenus de capitaux mobiliers ont également la possibilité d'opter pour une imposition de ces revenus au barème progressif de l'impôt sur le revenu plutôt qu'au prélèvement forfaitaire unique de 12,8 %. Dans ce cas, ils doivent penser à cocher la case 2OP. En pratique, cette option est généralement avantageuse pour les contribuables non-imposables ou faiblement imposés.

Quelles plus-values déclarer ?

Les plus-values mobilières ou les plus-values immobilières sont en principe soumises à l'impôt. Mais dans les deux cas, il existe de nombreux cas d'exonération et des possibilités d'abattement. Consulter attentivement les articles sur ce sujet afin de profiter de toutes les opportunités fiscales.

Pension alimentaire ou rattachement ?

La plupart des contribuables cherchent à maintenir le plus longtemps possible dans leur foyer fiscal leurs enfants devenus majeurs. Mais le rattachement d'un enfant majeur n'est pas toujours la meilleure solution sur le plan fiscal. Dans certains cas, il est plus avantageux de verser une pension alimentaire à un enfant qui fera ainsi sa propre déclaration de revenus. Une simulation est souvent nécessaire pour déterminer la meilleure solution. Et n'oubliez pas que, même si vous n'avez versé que de petites sommes sur le compte de votre enfant, vous pouvez tout de même déduire un forfait s'il a vécu à votre domicile.

De même, n'oubliez pas que vous avez parfaitement le droit de déduire de votre revenu les pensions alimentaires que vous avez versées à un ascendant dans le besoin. Et là encore, même en l'absence de versement, vous avez droit à une déduction forfaitaire si cet ascendant a vécu chez vous.

Quelles réductions d'impôts déclarer ?

Au moment de déclarer, il est trop tard pour engager des dépenses donnant droit à des réductions d'impôts. Vérifiez simplement que vous n'oubliez aucune réduction d'impôt : emploi de salarié à domicile, dons aux associations, travaux dans la résidence principale, etc. Sachez toutefois que vous pourrez toujours modifier votre déclaration de revenus par la suite pour rajouter une dépense oubliée.

Si vous avez fait des dons l'an passé, attention aux erreurs de case. Pour les dons aux organismes d'intérêt général (taux de réduction de 66 %), c'est la case 7UF qu'il faut remplir. Pour les dons aux associations d'aide aux personnes en difficulté (75 % de réduction sur votre versement), vous devez en revanche remplir la case 7UD.

Faut-il déclarer les ventes en ligne ?

Le cas des revenus perçus via des plateformes en ligne (Airbnb, Le Bon Coin, Ebay...) est assez particulier. Le fisc applique en effet des règles d'imposition spécifiques. En principe, les ventes sur Ebay ou Le Bon Coin ne sont pas imposables mais des exceptions existent. A l'inverse, les revenus perçus via une plateforme type Airbnb doivent être déclarés aux impôts.

Quelles sont les marges d'erreur et de tolérance des impôts ?

Certains dispositifs de réductions d'impôt sont complexes, notamment ceux liés à l'habitation principale (intérêts d'emprunt, travaux d'amélioration, etc.). Dans le doute, n'hésitez pas à les mentionner dans les cases prévues à cet effet et à joindre tous les justificatifs. En cas de refus, l'administration ne pourra en aucune façon invoquer une quelconque mauvaise foi de votre part : même les agents du fisc ont parfois du mal à s'y retrouver dans les dispositifs qui se sont accumulés au fil des ans.

Enfin, vous avez droit à l'erreur. Le montant des sommes "oubliées" doit être inférieur à 5% du revenu total imposable. Si vous hésitez, mieux vaut donc signaler ces sommes en faisant une "mention expresse" dans la rubrique prévue à cet effet.

Comment évaluer l'impôt à payer ?

L'étape suivante consiste naturellement à évaluer le montant de l'impôt que vous aurez à payer. La déclaration en ligne vous permet aujourd'hui de connaitre ce montant directement lors de l'envoi du formulaire. Au préalable, une étude du barème de l'impôt sur le revenu vous permettra de tracer une première approche. Dans tous les cas, s'il s'avère que vous êtes peu ou pas imposable, il n'est sans doute pas nécessaire de passer trop de temps à optimiser votre déclaration...

Faut-il donner son téléphone et son email aux impôts ?

Le numéro de téléphone et l'adresse email du contribuable sont demandés dans le formulaire de déclaration de revenus. Ces renseignements ne sont toutefois pas obligatoires et ne visent qu'à faciliter les échanges avec les impôts : les contribuables sont donc libres de ne pas les fournir. Selon l'administration fiscale, ceux qui ne le font pas n'encourent aucune sanction (source : réponse ministérielle n°11697 publiée dans le JO du Sénat du 3 octobre 2019).

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