Situation ubuesque

mike - Modifié le 15 avril 2017 à 00:09
 mike - 15 avril 2017 à 12:46
Bonjour,

Je vis une situation ubuesque, situation dans laquelle j'ai toute ma part mais qui vaut d'être racontée :

Préambule :Voilà deux ans je suis une formation par le FONGECIF pour changer de métier car je suis employé commercial en GD et que cette profession me déprime; j'ai fait un burn-out pendant un an.
De retour 7 mois plus tard, je réintègre mon poste, lors de mon entretien retour, je fais part au directeur de mon intention de tester mon marché pendant un an puis, de quitter la boîte.

Le retour : Une année se passe et je propose d'être licencié, mais impossible ! La rupture conventionnelle est inenvisageable, une démission mettrait en péril ma situation familiale et me précariserait bien trop.
Néanmoins, il existe une solution : "l'abandon de poste", à vrai dire la seule solution à part ne rien faire et rester dans ma boîte encore 30 ans. Le directeur financier et le directeur du magasin m'invitent à une réunion pour m'expliquer de quelle manière les choses vont se dérouler : "vous recevrez 3 courriers mais vous ne vous présenterez jamais ! Un mois plus tard nous vous licencions".

Flasback :Cela se passe 1 mois avant la date effective de mon absence injustifiée prévue. Le directeur d'alors change sur cet engagement et est remplacé par un autre, c'est à lui que je vais avoir à faire. Il se trouve que ce nouveau directeur souhaite faire refaire quelques travaux dans son magasin et il se trouve que ma formation était précisément dans le bâtiment. Ce nouveau directeur fait faire un devis par une boîte extérieure et m'en fait faire un au passage. Je propose un montant de 800 € environ matériel et MO.

Lui me propose de réaliser les travaux mais payé en heures sup' majorées de nuit (20h à 01 heure du matin). Il se trouve que 10 heures seront nécessaires et que ça lui coûtera finalement 100 € à tout casser (la belle affaire !).

C'est maintenant que l'affaire devient tordue. Je propose de réaliser ma prestation pendant que je suis encore "officiellement" un employé présent.
Le directeur me répond : "Trop fatiguant comprenez, il faudra que je me lève la nuit pour venir vous ouvrir à la fin de vos travaux, on verra ça plus tard !"

Le mois se passe, j'obtiens une formation complémentaire dans le cadre d'un CPF pour 5 semaines, cela correspond à ma date d'abandon de poste et je reviens pile poil pour récupérer mes attestations pôle emploi et le solde de tout compte avec les CP.
Pour ma part, je propose de réaliser les travaux une fois licencié et pour ne pas payer plus cher la nouvelle direction me propose de rajouter les 10 heures supplémentaires sur mon travail du dernier mois de présence, un ajout rétroactif et totalement fictif puisque je n'ai encore rien fait.J'accepte, honnêtement c'est un baroud d'honneur avant mon départ !

Dans ce chapitre nous glissons vers l'ubuesque et l"impensable !
Voilà ce que je crois : je serai licencié incessamment et je vais passer deux nuits dans le magasin pour réaliser les travaux convenus.

Mais voilà ce qu'il se passe: Ma situation est celle d'un employé en abandon de poste non encore licencié qui se prépare à passer deux nuits dans un magasin seul entre 20 h et 01h 30 du matin.
C'est le directeur financier logé tout près qui m'ouvre à la fin des travaux les deux nuits que cela dure.
Et je me vois proposé de nouveaux travaux de réparation pour le plus tôt possible, toujours dans le magasin sans voir la première feuille de mes papier de licenciement !
J'en conclue très vite que la chose tarde pour pouvoir justifier ma présence au cas où et profiter des mes services à très bon marché ! Oups ! je suis en train de me faire B..... !
A partir de là la suite n'est plus très en lien avec le sujet, mais pour le fun je la raconte car vraiment ça vaut la peine d'être dit !

Le piège se referme
Voilà 15 jours que je les attends et ayant réalisé les travaux je les demande. Ils me sont alors promis pour dans une semaine.

Concernant les travaux, faute d'expérience dans le domaine je diagnostique mal mon support , total : un défaut d'accroche de la peinture vient ruiner le résultat.

Je suppute alors un chantage à venir : papier contre re-travaux. Ce n'est pas explicitement dit mais le directeur n'a pas d'oreille et il s'énerve très vite quand il n'entend pas la bonne réponse. Impossible de lui faire comprendre que mon manque d'expérience ne m'a pas permis de diagnostiquer assez tôt l'incompatibilité entre le support et le revêtement.

Une Méthode made in GD :
Je suis alors pris dans le discours dit "de la douche froide", un mélange habile de culpabilisation, de négation de ma personne, d'exigence, et un ou deux mots reconnaissants comme on saupoudre de sucre un met trop acide pour qu'il soit plus digeste. Enfin la promesse de me fournir beaucoup de travail si tout se passe bien et la menace d'une diffamation via FB histoire de ruiner ma réputation professionnelle avant l'heure. Bref, 1/2 heure de ce traitement pour accepter ce que j'aurais proposé de toute façon : reprendre les travaux pour livrer un chantier digne !

Le beurre, l'argent du beurre , le sourire de la crémière et son magasin !
Mais voilà, il ne faudra pas que cela coûte un euro de plus, or, à bien le comprendre je vais devoir fournir mon temps, mon matériel et sur mes deniers les matériaux.
Je récapitule : j'ai proposé un devis de 800 €, accepté comme signe d'adieux de faire le tout pour 100 € quand un devis professionnel réalisé par une entreprise sur la place en demandait un prix très largement supérieur !
La situation est maintenant la suivante : je vais réaliser les travaux et j'aurais "peut-être" mes papiers de licenciement, mais si il décide que je dois payer la marchandise pour les refaire et fournir la MO gratuitement en dédommagement le tout avec mon matériel ? C'est là La pierre d'achoppement et très franchement on est dans une situation si incroyable que je la raconterai très probablement à un organisme tel que l'inspection du travail et tant pis pour les conséquences dont j'aurai à souffrir.
Vos avis m'intéressent ! Merci ;-)

5 réponses

hoquei44 Messages postés 16327 Date d'inscription dimanche 19 janvier 2014 Statut Membre Dernière intervention 30 octobre 2024 8 780
Modifié le 15 avril 2017 à 00:29
Bonjour,

une démission mettrait en péril ma situation familiale et me précariserait bien trop.
Néanmoins, il existe une solution : "l'abandon de poste",

Parce que vous pensez réellement que l'abandon de poste est moins précaire que la démission. Vous vous méprenez complètement ! La démission est largement plus avantageuse financièrement que l'abandon de poste.

Vous ne devez pas du tout savoir ce qu'est un abandon de poste. Lors d'un abandon de poste, vous n'êtes pas payé, vous cotisez à 0€ pour la retraite et le chômage. Au bout de 3 mois d'abandon de poste, vos droits (potentiels) à l'ARE n'atteignent plus qu'à peine 50% de votre salaire, et je vous laisse imaginer si la situation dure plus longtemps. Mais temps que vous êtes en abandon de poste, il n'est possible de percevoir aucune indemnité de la part de Pôle Emploi (car vous êtes censé travaillé).

Par contre en démissionnant, vous avez la possibilité de percevoir l'ARE au montant maximal possible à partir de 4 mois (si vous avez fait preuve d'une recherche active de travail). Financièrement c'est beaucoup plus avantageux de démissionner, surtout que vous resterez au chômage longtemps si les recruteurs apprennent le motif de votre départ.


Vous avez oublié la solution tellement compliquée du "je trouve un travail, puis je démissionne" : comme cela aucun problème de transition.



Je ne suis pas allez plus loin dans votre pavé surtout que vous mettez en gras des choses sans intérêts (je n'ose pas imaginé l'importance de ce qui n'est pas en gras) :
ex.:
A partir de là la suite n'est plus très en lien avec le sujet, mais pour le fun je la raconte car vraiment ça vaut la peine d'être dit !
[...]
Le beurre, l'argent du beurre , le sourire de la crémière et son magasin !
Merci de réduire le volume de votre message pour donner envie de le lire.

CB

« Poser une question, c'est bien. Lire les réponses, c'est mieux. »
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Ysabe_l Messages postés 12573 Date d'inscription vendredi 12 avril 2013 Statut Contributeur Dernière intervention 28 octobre 2024 8 621
15 avril 2017 à 11:54
Bonjour,

Je ne jugerai pas sur la forme (abandon de poste prévu entre les parties, devis à 800€ qui se transforme en 100€ ...) car là dessus je n'ai pas les compétences, mais il est évident que si l'erreur vient de vous, c'est bien à vous de l'assumer financièrement.

Si la peinture ne tient pas car VOUS avez mal évalué le support, c'est bien à vous de repeindre en finançant la peinture (le commanditaire a déjà financé la peinture dans le devis initial, ce n'est pas de sa faute si vous devez en racheter pour recommencer le travail), c'est bien à vous d'assumer le temps en plus (le temps initial était prévu dans le devis, ce n'est toujours pas la faute du commanditaire si vous devez tout recommencer).

Toute l'erreur vient du devis de départ que vous avez mal estimé et qui vous fait perdre du temps et de l'argent, mais c'est vous qui l'avez ainsi rédigé. Reste que le commanditaire a accepté un prix pour un travail fini et que là il a payé et n'a pas le travail fini.
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Merci de votre réponse Hoquei44,
Je tiens compte de votre avis dans ce qu'il offre de plus pertinent, reste que je ne souhaite pas travailler pour un employeur, j'ai été entrepreneur, je suis devenu employé, la situation d'employé ne me convient pas et je m'appuie sur le chômage pour palier à un CA de départ trop aléatoire compte tenu que la forme juridique choisie pour cette création est la SASU. Je n'ai pas les moyens financiers d'attendre 4 mois et puis, vos informations, je vous en remercie sont totalement neuves, rien de tout ce que vous avez dit n'est mentionné ailleurs sur le net de manière aussi affirmée, je dirais même qu'il y circule les informations contraires :
1- l'abandon de poste est le moyen généralisé pour quitter la GD (et je n'ai vu que ça depuis 10 ans que je côtoie ce monde), ou effectivement une démission pour un autre emploi.
2- les indemnités chômages ne sont pas relatives à la nature de la faute et d'une manière générale toutes amènent à une indemnisation, seul le classement de simple à lourde et la démission, semble t'il, a une importance sur les délais avant la prise en charge. Des cas concrets vus par moi le confirment ! Vos informations sont inédites et tant mieux ! Mais je dois dire que si je dois être blouzé à terme par mes employeurs actuels, les dégâts seront collatéraux ! Il est si simple de tenir parole !
Bonne journée à vous !
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Bonjour Ysabe-L ,
Je vous l'accorde, c'est aussi mon point de vue !
Le reste n'est qu'une affaire de sens et d'honnêteté morale.
Du seul point de vue contractuel vous avez raison !
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Ne sachant comment revenir à mon post précédant, j'ajoute ce commentaire :
Si il est un fait que j'ai à recommencer un travail qui n'a pas abouti positivement, et c'est ma démarche volontaire, j'ai réalisé ces travaux en qualité d'agent de l'entreprise qui m'emploie et non en qualité d'entrepreneur indépendant ! Je n'agis donc pas à titre personnel et indépendamment de mon employeur mais bel et bien en qualité d'employé pour une compétence extérieure à celle pour laquelle il est embauché sur le contrat, servira le magasin et pour lequel j'ai été payé en heures supplémentaires sur la base d'u travail de 35h déjà réalisé. C'est en ce sens que la demande est injustifiée.
La situation n'est pas différente de celle d'un employé qui, dans des conditions normales aurait, si il est employé chez un traiteur, rendu un plat impropre à la consommation en estimant mal ses proportions en sel par exemple, et que le patron lui demande de rembourser la marchandise, dans ce cas, l'employé serait bienvenu de rester plus longtemps et gratuitement sur son lieu de travail pour réparer son erreur en recommençant la préparation loupée ! Il y a dans le résultat final de toute facturation une part qui prend en compte les pertes éventuelles.
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