Usufruit et nue-propriété

Encore faut-il que le juge des tutelles soit d'accord pour que les filles vendent leur nue-propriété, ce qui n'est pas évident : plus leur mère vieillit, plus sa part se réduit, plus la part de ses filles augmente, n'oublions pas ; il n'est pas vraiment dans leur intérêt, en conséquence, de céder leur nue-propriété à leur mère si tôt.

Ce n'est même pas du tout l'intérêt des mineures. A mon avis le juge ne donnera pas son accord car les mineures seraient gravement lésées par leur mère.

Merci à vous de votre réponse. Je la transmettrai à ma fille.

Je ne suis pas tout à fait sûre qu'elle les laisera.
Mathématiquement oui ; car à 46 ans son usufruit vaut 60% (elle paierait donc la nue-propriété à ses filles pour un montant équivalent à 40% de la valeur du bien laissé par leur père), alors que dès qu'elle aura passé 51 ans cet usufruit ne vaudra plus que 50% (donc ses filles percevraient un montant équivalent à 50% de la valeur du bien au lieu de 40%), et ainsi de suite tous les 10 ans l'usufruit vaut 10% de moins.

En ne rachetant pas leur, elles ont percevront une somme plus importante, OK, mais elles seront dans l'obligation peut être d'attendre, 10 ou 20 ans...
Certes. Mais en même temps,
1) elles peuvent toujours se mettre d'accord plus tard pour vendre, sans attendre 10 ou 20 ans
2) leur mère a l'obligation de les entretenir, donc ça ne leur sert pas à grand chose d'avoir cet argent sur leurs comptes sans pouvoir y toucher jusqu'à leur majorité, et elles sont bien jeunes pour savoir encore ce qu'elles en feront

Je ne vois pas très bien quel serait l'objectif de leur mère de racheter leur part de nue-propriété à ses filles, d'ailleurs : cela ne les enrichirait ni l'une ni l'autre ; j'aurais compris s'il s'était agi pour une belle-mère de racheter les droits de ses belles-filles, de manière à se dégager d'une situation de démembrement pour pouvoir vendre sans l'accord de ses belles-filles.

Il existe d'autres possibilités : s'il s'agit de changer de logement pour en prendre un plus adapté ou pour changer de région, le juge serait probablement ouvert à ce qu'elles vendent ensemble et rachètent ensemble dans les mêmes conditions d'usufruit et nue-propriété, quitte à ce que la valeur du bien racheté soit moindre et à ce qu'une partie de l'argent de la vente atterrisse sur les comptes des petites.

Merci à SORGIN pour votre raisonnement. Je pense d'ailleurs que c'est ce qu'il risque de ce passé dans l'avenir.