Doute sur le respect des normes d'un appartement

romaneromy Messages postés 13 Statut Membre -  
romaneromy Messages postés 13 Statut Membre -

Bonjour,

Je loue un appartement depuis juin 2023. Celui-ci est en classe énergétique G. Après signature du bail, je m'étais aperçue que contrairement à ce que disait l'état des lieux il n'y avait pas de VMC dans la salle de bain. Celle-ci fut installée après 7 mois de patience et de relance de ma part. Mais voilà que je m'aperçois actuellement que les aérations de la chambre et du salon ne fonctionnent pas : aucune poussière n'apparaît depuis que je vis dans l'appartement et après avoir fait le test du mouchoir, effectivement ça ne fonctionne pas. De plus, je peine à chauffer cet appartement puisqu'il s'agit d'une passoire énergétique et je limite tout de même les frais d'électricité. À cause du manque d'isolation, une énorme couche de buée est présente le matin et reste toute la journée sur la fenêtre de ma chambre. Je suis obligée d'aérer les pièces chaque jour, surtout quand je mets du linge à sécher, car une forte odeur d'humidité est présente. Les fenêtre de l'appartement ne ferme pas entièrement : on peut voir au dessus et en dessous le ciel à l'extérieur car ces dernières datent clairement d'une autre époque. Plusieurs fois par an, je suis obligée de demander au propriétaire de raboter chacune d'elles car je ne peux rapidement plus ouvrir ou fermer celles-ci à cause du bois qui gonfle. Récemment, il avait constaté que la fenêtre de la cuisine ne fermait plus et à proposer de la laisser fermée après avoir réussi à accomplir cette tâche, le problème et que je n'ai pas de hotte dans ma cuisine, je suis donc bien obligée d'aérer fréquemment cette pièce. À cause des problèmes d'humidité, des moisissures sont présentes dans la douche et au plafond de la salle de bain mais également sur la fenêtre de la chambre et sur les murs autour de celle-ci. Après avoir demandé à l'agence s'occupant du bien si une réduction du loyer était possible, la réponse a été que si je n'étais pas contente, je pouvais quitter le logement. Pour information, le montant du loyer est au maximum légal. Je m'interroge actuellement au sujet du respect des normes, notamment du décret n°2002-120. Que puis-je faire ? L'agence m'a aussi précisée que le propriétaire n'avait prévu aucun travaux d'amélioration. J'ajoute que le taux d'humidité est en moyenne de 67% ...

4 réponses

_lael_ Messages postés 6070 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   2 935
 

"Je m'interroge actuellement au sujet du respect des normes, notamment du décret n°2002-120"

Cela relève davantage des Règlements Sanitaires Départementaux qui règlementent les règles de salubrité publique qui sont du domaine de la santé publique, même s'ils sont à peu prêt tous basés sur le même modèle et n'ont presque jamais évolué depuis 1978.

Le décret de 2002 pose de son côté plutôt des grands principes de décence qui relèvent davantage de l'urbanisme et du confort/sécurité que réellement de la santé publique.

C'est la différence entre décence et salubrité, sachant que la salubrité est historiquement une prérogative locale (région/département/maire).

Le tout avec des incohérences administratives car c'est la police du maire qui doit faire respecter le RSD, mais c'est uniquement le préfet qui peut prendre des arrêté d'insalubrité, le tout avec l'ARS au niveau de la region qui est censé faire quelque chose, mais j'ai jamais trop compris quoi.
L'ensemble pour appliquer un RSD qui peut changer d'un département à l'autre au sein d'une même région.

Et si en plus de ça on rajoute la CAF qui a ses propres règles selon encore d'autres critères, ça peut donner un logement jugé décent par les tribunaux tout en étant indécent selon la CAF (cf article)


Du moins de ma compréhension, car pas grand monde y comprend grand chose.
 


Sachant qu'il y a également des incohérences entre le décret décence et les RSD.

Par exemple, l'article 4 du décret décence prévoit que le logement doit avoir au moins 9m² avec 2.2m de plafond OU avoir un volume habitable de 20m3 et une hauteur sous plafond de 1.8m minimum (par combinaison avec l'article R156-1 CCH).

Alors que les RSD prévoient en général que le logement doit faire 9m² ET un volume de 20m3.
Pourtant les RSD datent de 1978 et le décret de 2002.

Il y a eu une tentative de fusionner l'ensemble (décret décence + RSD sur la salubrité) dans un unique décret n° 2023-695 du 29 juillet 2023 pour mettre fin aux incohérences et surtout tenir compte des DPE, mais il a été annulé par le Conseil d'Etat en Août 2024 pour un vice de forme (et pas sur le fond).

Des associations lui reprochaient d'avoir conservé l'histoire des 1.80m de hauteur ainsi que de considérer que des logements semi-enterrés, avec quand même une ouverture vers l'extérieure, étaient habitables.

Mais c'est au final sur la forme qu'on leur a donné raison, à savoir un vice de procédure dans la publication du décret.

Et depuis Août 2024, on a les problèmes de stabilité qu'on connait donc ça n'a de toutes évidences pas été la priorité de voir pour republier le décret.

 

Tout ça pour dire qu'il faut plutôt regarder du côté de votre RSD, à défaut de nouveau décret pour remplacer celui de 2023 qui a été annulé.

Dedans il y a précisé ce qu'il faut mettre en place en terme d'aération des logements.

Les formulations sont vagues mais en général c'est interprété par les mairies, qui sont chargées de faire respecter les RSD, comme la nécessité d'avoir une grille d'aération sur chaque fenêtre des pièces à vivre et une VMC dans chaque pièce humide, ainsi qu'un espace suffisant sous les portes pour permettre les flux d'air.



"Que puis-je faire ?"

Si ce n'est pas respecté, vous pouvez contacter le service d'hygiène de la mairie qui effectuera une visite de votre logement et dressera un rapport à l'attention du bailleur avec les anomalies à corriger.

En le mettant en demeure de procéder aux corrections si nécessaire, à peine de voir son logement frapper d'insalubrité.

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romaneromy Messages postés 13 Statut Membre
 

Bonjour,

J'ai eu un rendez-vous avec un conciliateur à la mairie. Ce dernier convoque donc l'agence s'occupant de mon logement et moi-même à mon domicile le mois prochain pour constater en direct les problèmes que j'ai soulevé : absence de VMC, absence d'étanchéité des fenêtres et absence de ventilation (aucune ne fonctionne). Ces soucis je les ai évoqué dès mon arrivée dans le logement par mail à l'agence. J'aimerais donc en vue de tous les problèmes que je constate et le fait que, finalement, la possibilité de louer ce bien me semble douteuse, réclamer des frais de manière rétroactive pour tous les loyers que j'ai payé depuis mon arrivée. Je vis dans la moisissure au quotidien, j'ai un boitier calculant l'humidité indiquant régulièrement un taux de 70% d'humidité et je n'ai jamais réussi à chauffer le logement, l'hivers les températures ne dépassent pas les 16°. Est-il possible de réclamer ces frais et comment le faire ? Est-il possible d'exiger une baisse du loyer ? Et de combien ? (Celui-ci étant au montant maximum selon l'encadrement des loyers).  

Merci

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_lael_ Messages postés 6070 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   2 935
 

"Est-il possible de réclamer ces frais et comment le faire ? Est-il possible d'exiger une baisse du loyer ?"

Il y a la demande amiable, mais à défaut c'est uniquement un juge (Juge des Contentieux de la Protection du tribunal de proximité) qui peut l'ordonner.

La difficulté étant toujours qu'en France il n'y a pas de notion de "dommages et intérêts punitifs" comme dans le droit américain.

Les seuls dommages et intérêts reconnus et accordés par les tribunaux français sont ceux compensatoires, à savoir en indemnisation d'un préjudice reconnu et évalué.
 

Et dans votre cas, ça paraît difficile à évaluer : sur quelle base fixée une réduction de loyer ?

Il est donc préférable de voir avec un professionnel du droit spécialisé en droit immobilier.

Et je le précise au cas où mais l'exception d'inexécution (au sens du code civil) est presque systématiquement écartée par les tribunaux, sauf dans les cas les plus graves où le logement est totalement inhabitable ou sous arrêté de péril.
Il n'est donc pas possible de décider de vous-même de cesser de payer tout ou partie du loyer, ce serait considéré comme une faute du locataire pouvant conduire à la résiliation du contrat de location et son expulsion.


En général le plus simple c'est très basiquement de déménager.

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romaneromy Messages postés 13 Statut Membre
 

Bonjour,

Merci pour votre réponse. Je n'ai bien sûr pas l'intention de ne plus payer mon loyer ou de décider seule du montant à donner, je souhaite réclamer cela prochainement puisque le logement ne respecte pas la loi. Je ne peux déménager actuellement d'où ma détresse mais je vis à Paris, je viens de finir mes études et je cherche un emploi. Il m'est donc impossible de trouver un autre logement actuellement, mon dossier ne sera jamais accepté.

J'imagine que demander de manière rétroactive une compensation sera difficilement acceptée par le propriétaire mais j'ai lu que je pouvais réclamer entre 10% et 30% du montant du loyer sur les mois déjà payés. Qu'en pensez-vous ?

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_lael_ Messages postés 6070 Date d'inscription   Statut Membre Dernière intervention   2 935
 

J'en pense que ça ne coûte rien de demander.

Mais qu'en cas de refus, ça risque d'être compliqué.


Vous pouvez également négocier votre départ en échange de la renonciation d'exercer des recours : être dispensé de préavis préalable et d'état des lieux de sortie notamment.

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romaneromy Messages postés 13 Statut Membre
 

Bonjour,

J'ai eu la visite d'un conciliateur accompagné de la personne gérant mon logement au sein de l'agence immobilière il y a une semaine. J'ai pu leur montrer les problèmes que je rencontrais mais la mauvaise foi s'est invitée. Ils m'ont tous les deux dit que "ce n'était pas choquant", la personne de l'agence m'a expliqué que c'était normal à Paris de rencontrer ces problèmes (moisissure, devoir aérer trois fois par jour le logement quand du linge sèche sinon une odeur infernale d'humidité s'installe, fenêtres non étanches). Elle m'a aussi dit que si les bouches d'aération ne fonctionnent pas bien c'est parce qu'il s'agit d'ancien conduit de cheminée et que donc tout est normal. Pourtant, en appelant l'ADIL, le juriste a contredit ces affirmations m'encourageant à n'écouter que la loi. Sauf que depuis cette visite, j'ai envoyé un courrier de mise en demeure à l'agence. Je leur demande une solution sous 7 jours et un remboursement partiel du montant des loyers puisque je n'ai clairement pas pu jouir de l'appartement à 100% depuis que j'y suis. J'ai relancé le conciliateur puisque la personne de l'agence nous a dit que le propriétaire essaierait de réparer la fenêtre de la cuisine. Le conciliateur m'a donc dit qu'il fallait attendre cette intervention et que suite à cela, si je ne suis pas satisfaite il m'enverrait un compte rendu d'échec de conciliation. Ce dernier a donc relancé l'agence hier mais nous n'avons toujours pas de retour. J'ai également sous vos conseils envoyé une demande à l'ARS, mon dossier a été transféré au service technique de l'habitat.

Que faire maintenant ? Saisir le tribunal ? 

De nouvelles moisissures apparaissent au quotidien à divers endroit et je commence à sérieusement m'inquiéter des impacts sur ma santé, la plus grande concentration étant dans la pièce où je dors ... Je précise que je viens de finir mes études et je n'ai pas encore trouvé de premier emploi, je ne peux donc pas déménager puisqu'aucun propriétaire n'acceptera mon dossier actuel.

En vous remerciant

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