Litige remise dépot de garantie + superficie non conforme

vjack - 20 déc. 2018 à 09:28
djivi38 Messages postés 52150 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 14 novembre 2024 - 20 déc. 2018 à 16:43
Bonjour à tous,

Je me tourne vers vous aujourd'hui suite à un litige concernant la remise du dépôt de garantie après notre sortie plus un problème concernant la superficie de l'appartement. Attention, l'histoire est un peu compliquée.


Pour expliquer le contexte :
Ma compagne et moi-même avons répondu à une annonce pour un appartement de 51m2. Nous avons été retenus et avons emménagé dans cet appartement en juillet 2015. Nous avons eu de nombreux déboires pendant notre entrée parmi lesquels :
- Seule une partie des clés nous a été remise, les clés restantes sont arrivées 1 mois plus tard après avoir harcelé l'agence immobilière. Nous avons d'ailleurs du nous-même nous déplacer au syndic pour récupérer les clés manquantes.
- Suite au conseil de cette agence, nous n'avons pas fait d'état des lieux d'entrée, mais avons contresigné l'état des lieux de sortie du locataire précédent en nous laissant le soin de mentionner les réparations à faire. Nous n'étions pas très vigilants à l'époque, c'était notre premier appartement.
- Contrairement à ce que laissait apparaitre l'état des lieux de sortie que nous avons contresigné, l'appartement était laissé dans un état très sale (photos à l'appui). Pour exemple : un gros carré de peinture gris a été déposé sur un mur beige à l'emplacement des trous de chevilles, et j'en passe. L'agence avait cependant rendu l'intégralité du dépôt de garantie au locataire précédent (apparemment, suite à des menaces de ce dernier envers la conseillère). L'agence s'est ensuite débrouillée pour que le propriétaire finance les peintures et que nous peignons. Ce que nous avons fait. Le ménage a également été fait par nos soins.
- Et pour couronner le tout, la personne initialement en charge de notre dossier avait quitté l'agence pendant notre entrée, et malgré nos appels incessants (pour les clés et les peintures), personne n'a jugé bon de reprendre notre dossier.

Suite à tout cela, nous avons adressé une LRAR à l'agence en demandant de nous rembourser nos 663 euros de frais d'agence car nous estimions que leur devoir n'avait pas été fait. L'agence à tout bonnement refusé et nous nous sommes arrêtés là. Nous ne les avons pas poursuivis car nous ne voulions pas rentrer dans une démarche longue et coûteuse.


Nous sommes sortis (et avons remis nos clés) le 13/03/2018. Nous avons attendu notre dépôt de garantie (de 650 euros) pendant le délai légal de 2 mois mais rien n'est venu. Nous avons contacté l'agence pour obtenir des explications. La réponse a été sèche et claire : "Des devis sont en cours, il faut patienter". Nous avons trouvé cela étrange et avons immédiatement contacté la nouvelle locataire qui nous a remplacé. Celle-ci nous a appris qu'elle venait justement d'être contactée à l'instant par l'agence pour prendre rendez-vous avec un artisan pour des devis. Inutile d'être devin pour comprendre que l'agence n'avait encore une fois pas fait son devoir et s'est dépêchée de contacter un artisan suite à notre appel. Nous avons donc immédiatement envoyer une LRAR pour demander à l'agence de nous rendre notre dépôt de garantie.

Début juin, nous avons reçu le chèque du dépôt de garantie d'un montant d'environ 50% du montant initial avec un devis joint. Cependant nous contestons le devis car l'agence s'est appuyé sur l'état des lieux "non annoté". Il nous a été impossible de contacter l'agence, je pense qu'elle refuse de nous parler. Pour information, nous n'avons toujours pas à ce jour encaissé le chèque puisque nous contestons.

Nous sommes passé par un conciliateur de justice qui a également eu du mal à les joindre et qui n'a pas obtenu grand chose de leur part. Il n'a d'ailleurs pas pu nous remettre de PV de non-conciliation car il n'a pas pu nous réunir l'agence et nous-même pour une conciliation contradictoire.


Par ailleurs, la nouvelle locataire nous a informé que contrairement à ce qui était indiqué dans l'annonce à laquelle elle a répondu, sur son DPE il était mentionné non pas 51m2 mais 40m2. Elle a malheureusement signé car elle avait déjà déposé la dédite de son appartement précédent, et était donc un peu coincée, l'agence n'a rien voulu savoir. Elle n'a évidemment pas de capture d'écran de l'annonce, mais je sais qu'elle dit vrai puisque j'ai vu moi-même cette annonce.

Nous avons donc un DPE datant de 2008 (le mien) avec 51m2 de mentionné et un DPE de 2017 (le sien) avec 40m2 de mentionné. Elle paye le même loyer que celui que nous payons, par contre nous ne savons pas pour quelle superficie, mais je pense que c'est pour une superficie de 51m2. J'ai tenté de contacter l'agence pour avoir des explications sur la remise du dépôt de garantie et cette histoire de superficie, mais sans succès, nous nous sommes même déplacé physiquement mais la personne en charge du dossier (qui est la directrice de l'agence) a refusé de me recevoir. Le plus amusant dans tout ça c'est que la conseillère de l'agence qui refuse de me parler ignore complètement que nous sommes en contact avec la locataire actuelle.


Bien sûr, la plupart les faits énoncés sont confirmés par des preuves (courrier, mails, photos, scans ...) que j'ai rassemblé dans un dossier. La démarche peut sembler très lourde pour "juste" un dépôt de garantie et 11m2, mais même sans parler d'argent, j'estime aussi que c'est une question de principe. Nous avons face à nous une agence qui a manqué à presque tous ses devoirs, qui refuse de nous recevoir pour s'expliquer et qui se comporte de la même façon avec la nouvelle locataire. Et c'est quelque chose que nous avons du mal à tolérer.

Nous avons contacté une permanence gratuite d'avocat qui nous a conseillés de saisir le Tribunal d'Instance, voici mes questions :

1) Nous avons signé et payé un loyer pour 51m2, mais nous avons vécu dans 40m2. Pouvons-nous demander réparation ? A qui (propriétaire, agence) ?

2) La nouvelle locataire a répondu à une annonce de 51m2, mais a signé pour 40m2, elle paie le même loyer que nous payons. Peut-elle demander réparation ? A qui (propriétaire, agence) ?

3) Si oui, devons-nous ouvrir 2 dossiers : un pour le dépôt de garantie et un pour les 11 mètres carré manquants.

4) Il faut préciser un montant lorsqu'on ouvre un dossier au Tribunal d'Instance :
4.1) Pour le dépôt de garantie, le chèque étant arrivé après le délai légal de 2 mois, devons-nous demander le complément au chèque reçu (environ 350 euros) ? La totalité (655 euros) ? Sommes-nous en droit de demander également des pénalités de retard, si oui, jusqu'à quand (remise du chèque, maintenant) ?
4.2) Pour la différence de superficie, faut-il demander un écart par rapport au loyer payé. Est-ce un prorata ? Notre loyer était de 655 euros mensuel hors charge, au prorata, ça fait une différence de 141 euros sur 32 mois soit environ 4500 euros (calcul à peaufiner avec les montants exacts chaque mois). Ou bien est-ce que cela se calcule autrement ?


Merci à tous ceux qui se pencheront sur notre cas.

Bonnes fêtes à tous !

1 réponse

djivi38 Messages postés 52150 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 14 novembre 2024 15 386
20 déc. 2018 à 15:07
bonjour,

1/ au propriétaire... qui est responsable de l'agence qu'elle a choisie.

2/ "La nouvelle locataire a répondu à une annonce de 51m2 (...) DPE il était mentionné non pas 51m2 mais 40m2."
Le DPE étant remis au locataire au plus tard à la signature du contrat de location, la nouvelle locataire était donc bien au courant de la bonne superficie (même si elle était "coincée" par son congé donné pour son ancien logement qui l'a acculée à prendre ce logement) : elle a pris ce logement en toute connaissance.

3/ Superficie : lire ces renseignements... mais étant donné que vous n'êtes plus locataire... je ne sais pas :-( si ça reste valable pour vous....

<< LOI n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (1)
........
« Le contrat de location précise :
« 1° Le nom ou la dénomination du bailleur et son domicile ou son siège social ainsi que, le cas échéant, ceux de son mandataire ;
« 2° Le nom ou la dénomination du locataire ;
« 3° La date de prise d'effet et la durée ;
« 4° La consistance, la destination ainsi que la surface habitable de la chose louée, définie par le code de la construction et de l'habitation ;
..........
4° L'article 3-1 est ainsi rédigé :
« Lorsque la surface habitable de la chose louée est inférieure de plus d'un vingtième à celle exprimée dans le contrat de location, le bailleur supporte, à la demande du locataire, une diminution du loyer proportionnelle à l'écart constaté. A défaut d'accord entre les parties ou à défaut de réponse du bailleur dans un délai de deux mois à compter de la demande [par courrier R+AR] en diminution de loyer, le juge peut être saisi, dans le délai de quatre mois à compter de cette même demande, afin de déterminer, le cas échéant, la diminution de loyer à appliquer.
La diminution de loyer acceptée par le bailleur ou prononcée par le juge prend effet à la date de signature du bail.
Si la demande en diminution du loyer par le locataire intervient plus de six mois à compter de la prise d'effet du bail, la diminution de loyer acceptée par le bailleur ou prononcée par le juge prend effet à la date de la demande. »

Article R*111-2 Modifié par Décret n°97-532 du 23 mai 1997
- art. 2 JORF 29 mai 1997
La surface et le volume habitables d'un logement doivent être de 14 mètres carrés et de 33 mètres cubes au moins par habitant prévu lors de l'établissement du programme de construction pour les quatre premiers habitants et de 10 mètres carrés et 23 mètres cubes au moins par habitant supplémentaire au-delà du quatrième.
La surface habitable d'un logement est la surface de plancher construite, après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d'escaliers, gaines, embrasures de portes et de fenêtres ; le volume habitable correspond au total des surfaces habitables ainsi définies multipliées par les hauteurs sous plafond.
Il n'est pas tenu compte de la superficie des combles non aménagés, caves, sous-sols, remises, garages, terrasses, loggias, balcons, séchoirs extérieurs au logement, vérandas, volumes vitrés prévus à l'article R*. 111-10, locaux communs et autres dépendances des logements, ni des parties de locaux d'une hauteur inférieure à 1,80 mètre.

---> Vous parlez bien de la Surface "habitable" ? Mesurée par un professionnel pour ne pas être contestable ?
1°) Vous pouvez saisir la commission de conciliation qui invitera les 2 parties : Saisine de la commission départementale de conciliation : article 7 du décret n°2001-653 du 19 juillet 2001 et art 20-A loi 6/7/1989
2°) En cas d'échec, vous pourrez saisir le tribunal d'instance du lieu du logement.

4.1/ DG :

=> Si le propriétaire dépasse les délais de restitution entière ou partielle du DG, le locataire - à condition qu’il n’ait pas de dettes de loyer ni de provisions mensuelles de charges au rendu des clés et qu'il ait donné ce jour-là sa nouvelle adresse (*) - est en droit d’obtenir (mise en demeure par courrier R+AR) une pénalité égale à 10% d’1 mois de loyer hors charges par mois de retard commencé (et si par tribunal, des dommages et intérêts, en sus et s’il en fait la demande, au titre de l’art. 700 du Code civil).

(*) « Informer par écrit son bailleur de sa nouvelle adresse est une obligation pour le locataire sortant. » (Article 22 de la loi du 6 juillet 1989).
Le mieux est d’écrire sa nouvelle adresse sur l’EDLS.

https://www.litige.fr/articles/depot-de-garantie-non-rendu-caution-proprietaire-locataire-penalite-retard
À défaut de conciliation, ce litige peut être porté devant le tribunal d’instance dans un délai de 3 ans à partir du jour où le DG aurait dû être versé.

cdt.
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Merci de vos réponse :

Donc si je comprends bien, je peux effectivement ouvrir un dossier au tribunal d'instance concernant la non restitution du dépôt de garantie dans les délais, sachant que nous avions effectivement envoyé un LRAR que j'ai en copie ainsi que l'accusé de réception, que nous étions à jour de nos loyers (les quittances le prouvent) et que l'agence avait bien notre nouvelle adresse puisqu'elle nous a envoyé un chèque par la suite avec un montant partiel après la LRAR.

Concernant les mètres carré, je comprends que c'est un peu plus compliqué, car nous avions bien signé pour 51m2, nous avons bien habité dans 40m2, mais je ne sais pas non plus ce que prévoit la loi dans le cas où nous ne sommes plus locataires. Par contre pour la nouvelle locataire, étant donné qu'elle a signé pour 40m2, c'est difficile de défendre ses intérêts. Me conseilleriez-vous de saisir le tribunal d'instance pour la superficie ? Quels seraient les risques pour nous ?

Merci beaucoup.
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djivi38 Messages postés 52150 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 14 novembre 2024 15 386 > vjack
20 déc. 2018 à 16:43
"Par contre pour la nouvelle locataire, étant donné qu'elle a signé pour 40m2, c'est difficile de défendre ses intérêts."
ça n'est pas à vous de défendre SES intérêts...

dernière question : je ne sais pas.
cdt.
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