Burn out : droits, obligations ?

Luminita31 Messages postés 2 Date d'inscription mercredi 14 août 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 août 2013 - 14 août 2013 à 16:48
Luminita31 Messages postés 2 Date d'inscription mercredi 14 août 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 août 2013 - 15 août 2013 à 16:18
Bonjour à toutes et à tous,

Je suis salariée en CDI depuis 11 mois et je suis en arrêt de travail (prescrit par mon généraliste) pour 10 jours jusqu'au 16/08.

Je pense que je fais un burn out ou Syndrome d'épuisement professionnel.
En "auto diagnostic" selon le test de Maslach je suis au stade "dangereux" pour l'épuisement professionnel et la dépersonnalisation, et au stade "attention" pour l'accomplissement personnel : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maslach_Burnout_Inventory%27s.svg
Mais mon état n'a pas été testé ni diagnostiqué comme tel par les professionnels de santé que j'ai vus (médecin du travail, deux médecins généralistes du même cabinet, un psychologue à mes frais pour tenter d'avancer sur le sujet).
Cependant je fais bien le lien avec mon emploi et je sais que je ne suis pas la seule (mon compagnon travaille dans la même entreprise et son état est encore pire).
J'ai d'ailleurs été reçue à ma demande par le médecin du travail qui a reconnu ma souffrance, son lien avec mon emploi, et m'a confirmé que je n'étais pas la seule salariée à évoquer cette situation (et je sais aussi qu'il ne s'agit pas de mon compagnon). Le médecin du travail m'a déclarée inapte pour 48h avec effet immédiat, afin que je voie mon médecin généraliste pour lui demander un arrêt de travail.
Le médecin du travail m'a de plus proposé de rencontrer mon employeur et le responsable d'équipe, en sa présence, afin que je puisse exprimer mon malaise. Ca aurait dû avoir lieu il y a quelques jours (oui pendant mon arrêt) mais je ne me sentais pas la force d'affronter ces gens, et mon médecin généraliste m'a confirmé que je n'étais pas en état. J'ai donc annulé l'entrevue qui est reportée à mon retour.

Je suis censée reprendre lundi prochain (je vois mon généraliste vendredi) mais je redoute le retour au travail et surtout la "grande explication" avec mon employeur et ma responsable.
Cependant je sais aussi que je suis, au moins jusqu'à ce que je forme quelqu'un d'autre, la seule à pouvoir assurer une tâche très spécifique parmi mes attributions professionnelles. Et il est impératif d'accomplir cette tâche (longue durée) avant la mi-septembre car il y a là une échéance importante pour l'entreprise, qui conditionne la satisfaction des Clients et bien sûr l'image commerciale, le business etc...

Je ne souhaite aucun mal à l'entreprise bien sûr, mais je souhaite vraiment qu'un travail de fond soit fait sur les conditions de travail et l'attitude de la hiérarchie.
Pour le moment je dois surtout me protéger : ces gens me rendent dingues et ne prêtent au fond, aucune foi à mon malaise, tout en prétendant le contraire au médecin du travail.
De plus je ne veux pas qu'on puisse me tenir pour responsable, légalement (et moralement si possible), d'un retard ou d'un dysfonctionnement qui nuirait à l'entreprise. D'autant que, je le répète, mon état de santé est du à mes conditions de travail (même si pour eux ça reste à prouver).
J'ai déjà montré ma bonne foi et mon engagement auprès de l'entreprise, en prenant 2 heures sur ma première journée d'arrêt maladie, pour rapidement former un collègue (en présence de l'employeur et du responsable d'équipe) afin qu'il puisse assurer au quotidien le strict minimum sur mon poste, process écrit à l'appui. Je leur ai également fait un point sur les dossiers en cours, et leur ai enfin expliqué qu'au pire du pire ma "tâche spécifique" pouvait être externalisée en contactant l'entreprise Untel, coordonnées fournies.
Sur le plan de l'éthique professionnelle je pense donc être aussi clean que possible compte tenu des circonstances.

Mes questions sont les suivantes :
Au vu des éléments que je lui ai remis avant mon départ en arrêt maladie, puis-je être tenue pour responsable par mon employeur, d'un dysfonctionnement organisationnel, logistique et / ou commercial dans l'entreprise, qui surviendrait à cause de / pendant mon absence pour arrêt maladie ?
Si oui : quelles peuvent en être les conséquences ?
Par ailleurs, le Syndrome d'épuisement professionnel peut-il être reconnu comme maladie professionnelle, ou bien les arrêts de travail relatifs, requalifiés en accidents de travail ? Si oui comment dois-je faire ?

Merci de m'avoir lue jusqu'ici, j'espère avoir quelques réponses d'ici vendredi !

Bonne journée,
Luminita

2 réponses

cath35 Messages postés 120 Date d'inscription lundi 12 août 2013 Statut Membre Dernière intervention 14 octobre 2013 61
14 août 2013 à 17:21
Bonjour,
Tant que vous êtes en arrêt maladie justifié, votre employeur ne peut pas vous reprocher quoi que ce soit. D'autant que vous avez fourni les éléments nécessaires à la continuité de vos tâches durant votre arrêt maladie.

Accident du travail :
La particularité du burn-out, comme des risques psycho-sociaux en général, c'est que c'est la rencontre entre une personne (vous) avec ses forces et ses fragilités, et d'un cadre de travail avec ses contraintes plus ou moins fortes, et un entourage profesionnel plus ou moins aidant/stressant, sans qu'il n'y ait forcément de malveillance. Votre souffrance est réelle et cependant quelqu'un d'autre placé dans la même situation ne réagirait peut-être pas comme vous.

L'accident du travail suppose l'existence d'un fait générateur dont la date est connue. Vous dites vous même que vous êtes en état d'épuisement profesionnel, ce qui n'est pas un accident du travail, et ce n'est pas non plus une maladie professionnelle : il existe une liste officielle des MP reconnues par l'assurance maladie.
D'autres intervenants pourront vous éclairer.

L'intérêt du dialogue avec votre hiérarchie, c'est de dire ce que vous vivez mal dans le cadre du travail : selon le cas, vos cadres peuvent vous rassurer en vous disant que vous en faites trop et qu'ils n'en exigent pas tant, ou bien ils peuvent admettre ne pas se rendre compte de la pression qu'ils vous ont mise.

Bon courage.
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