Separation

Bonjour, Cerise ,

Ce que vous décrivez aujourd'hui est bien légitime ! Et, bien sûr, toutes nos paroles ne vous apportent qu'un soutien tout relatif ... et la pitié des autres, cela ne nous donne guère de solutions ! "Ma pauvre !", oui, et bien, ce n'est pas cela qui nous aide beaucoup ...

Je ne peux que vous apporter mon témoignage : je suis passée par là, comme beaucoup ; après le départ de mon mari, plutôt brutal, avec une autre, affaire qui était sous mes yeux mais que je ne voyais pas, bien sûr !, j'ai traversé une période de désarroi et de questionnement pendant 3 -4 mois, trois enfants à la maison, dont l'aîné commençait à peine à essayer de prendre son envol ; que faire de la maison encore ruine que nous devions au départ retaper ensemble et que je n'aurais pas les moyens de "faire" retaper par des artisans, trop cher ! Vendre à perte, partir, où, les enfants n'y tenaient pas du tout, leurs habitudes étaient ici ... Toute l'intendance "technique" de cette maison en travaux à prendre en main, car peu dans mes "attributions" tant que le bricoleur était à la maison : j'étais vite perdue ! Heureusement que j'avais déjà beaucoup d'autres choses bien rodées : j'ai continué les conduites scolaires, la gare, comme avant, les paperasses, il n'y a pas eu de sérieuses perturbations dans la vie "quotidienne", dirons-nous .
Mais, la nuit venue, ou les dimanches après-midi, quels cauchemars ! Sans compter que, dans un gros village comme le mien, mon ex-mari ayant bien massacré MON attitude, soi-disant, avait fait quelques dégâts, au point que je ne savais plus si je devais aller dire bonjour à un tel ou une telle, car il y a eu de bonnes et de mauvaises surprises : le dos tourné par les incontournables imbéciles qui prennent parti ou comme la venue directement vers moi d'une personne que j'hésitais à saluer, car épouse de l'associé de mon ex- , et qui m'a assuré de toute sa sympathie, m'a demandé comment je me débrouillais, etc ... Ce qui m'a permis de faire un tri entre les gens, ceux qui ne prenaient pas parti et restaient mes amis le sont toujours 5 ans plus tard !
Cette période d'abattement et de solitude est inévitable, chez beaucoup, mais nécessaire et utile, finalement, car il faut aller au fond pour rebondir ensuite, et permet de se reconstruire soi-même, plus forte ... On croit que tout est fini, qu'aucun homme ne s'intéressera plus à une demi-vieille et ses ados, que l'on arrivera jamais à faire face à toutes les responsabilités ! Je vaquais à mes occupations, mais dans un "nuage" ; à tel point que j'ai appris par la suite que deux amies s'étaient rencontrées, me trouvaient trop "calme, sans rage, absente" et s'étaient mises d'accord pour me visiter et me "surveiller" !
Et puis, sans que j'ai d'explication à en donner, au bout de 3-4 mois, arrive un jour où on se rend compte que, finalement, on ne s'est pas mal débrouillé du tout, que la vie quotidienne tourne rond, qu'il est bien agréable de prendre toute la place dans le lit, de décider par soi-même ; c'est une sorte de déclic, et toutes mes copines passés par là l'ont vécu ... la plupart d'entre nous ont eu besoin de près de deux ans en tout pour bien se reconstruire . Et la présence des enfants, les obligations que l'on a envers eux sont autant de piliers grâce auxquels tenir bon !

Voilà, si cela peut vous être un témoignage utile, ce que vous traversez actuellement va forcément se terminer, car vous allez rebondir !

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