Refuser la succession d'un parent... et après ?

Atmoz Messages postés 5 Date d'inscription lundi 10 mars 2008 Statut Membre Dernière intervention 29 juin 2017 - 29 juin 2017 à 21:44
roudoudou22 Messages postés 13626 Date d'inscription vendredi 11 janvier 2013 Statut Membre Dernière intervention 29 mars 2023 - 1 juil. 2017 à 09:12
Bonjour,

Je suis (Belge) fils unique, en couple non marié, non cohabitant légal, ..., avec 2 enfants. Mes parents sont mariés, mon père est décédé il y a peu, ma mère est donc veuve, et nous faisons tous les 2 parties de la succession.

Aussi étrange que cela semble paraître à beaucoup de monde, et malgré le fait qu'il n'y a aucune dettes (seulement un bien immobilier et quelques liquidité !) j'aimerais refuser cette succession. Je suis "nu-propriétaire" et ma mère est "usufruit".

Les frais de succession à sa charge sont minimes, par rapport à moi, et je dois avouer que ce n'est pas vraiment une somme que j'avais prévu de dépenser, surtout que ça fait des frais pour moi, "pour rien", étant donné que je laisse tout à ma mère. Après tout, ils ont bossés pour ça, je me vois mal réclamer ma part actuellement !

Mais voilà, nous avons fait intervenir un notaire qui semble assez obscur dans ses discours. Il reste toujours très vague en évoquant les chiffres, ses frais de notaire, les montants qui font partie de la succession, ... bref, ce sont des chiffres qui ressemblent à la réalité, mais un peu arrondi dans le vent. C'est peut être normal, j'en sais rien, ce n'est pas tous les jours que nous sommes confrontés à ce genre de situations !

Ayant un peu perdu confiance en ce notaire, j'aimerais avoir des avis extérieurs, et surtout, sur la succession !

En effet, si je refuse la succession de mon père, cette succession revient automatiquement à mes enfants (mineurs). Je dois donc refuser la succession en leur nom aussi. Jusque là, c'est correct, j'ai eu les renseignements sur les procédures, tout va bien ! Une fois que nous avons refusés tous les 3, la succession ne revient qu'à ma mère, qui voit ses frais augmenter, mais dont les montants sont toujours très intéressants par rapport aux miens ! Elle hérite de leurs biens, et tout va bien pour tout le monde !

Mais voilà ma question... le jour ou ma mère décédera à son tour, est-ce que je ferais quand même partie de sa succession ?
Est-ce que le fait de refuser la succession suite au décès de mon père m'enlève quoi que ce soit de la succession de ma mère ?

D'après le notaire, la seule différence qu'il y aura pour moi au décès de ma mère, ce seront les frais de succession qui seront nettement plus élevés à ce moment la, si je refuse aujourd'hui la succession de mon père !

Mais comme je l'ai dit, ayant perdu un peu la confiance en ce notaire, je préfère me renseigner.


Merci

4 réponses

Bonjour,

"malgré le fait qu'il n'y a aucune dettes (seulement un bien immobilier et quelques liquidité !) j'aimerais refuser cette succession"

"Je dois donc refuser la succession en leur nom aussi. Jusque là, c'est correct, j'ai eu les renseignements sur les procédures, tout va bien !"

en Belgique je ne sais pas, mais en France le juge des tutelles refusera que vous renonciez au nom de vos enfants mineurs, vu que la succession est positive et qu'il n'est pas dans l'intérêt des enfants de la refuser.
Toute autre considération n'aurait donc pas lieu d'être.
Commencez par vérifier ce point, si possible auprès de connaisseurs du droit belge.
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condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 284
30 juin 2017 à 07:57
Mais comme je l'ai dit, ayant perdu un peu la confiance en ce notaire, je préfère me renseigner.
La réponse est dans votre question :
"D'après le notaire, la seule différence qu'il y aura pour moi au décès de ma mère, ce seront les frais de succession qui seront nettement plus élevés à ce moment la,si je refuse aujourd'hui la succession de mon père!"
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Renoncer n'est pas forcémment une bonne solution.
Si le juge refuse la renonciation, vous n'hériterez que de la part de votre mère et vous aurez à gérer le problème pour vos enfants.
S'il accepte au lieu de payer sur la moitié des biens, vous payerez sur la totalité de ce qui restera au 2e décès.
Mais si votre mère devenait seule propriétaire et se remariait, vous pourriez avoir un beau-père et votre part pourrait bien changer et les complications arriver.

Le nu propriétaire n'est tenu qu'aux gros travaux, mais on ne peut l'y contraindre.
En usufruit, vous aurez votre part sans en profiter avant son décès,.

Elle pourra utiliser l'argent, et louer le bien si elle a besoin de le faire.

Maintenant il faut être pragmatique, votre mère a t-elle les moyens financiers et la santé pour rester encore longtemps dans cette maison, en payer toutes les taxes toute seule et l'entretenir. Si les liquidités et sa retraite et la pension de réversion sont minimes, la question va se poser à plus ou moins long terme.
Si elle devait partir en maison de retraite ou en établissement de santé spécialisé, vous seriez obligé de vendre avec l'accord du juge des tutelles d'une part pour financer son séjour, pour remplir votre obligation alimentaire et parce qu'une maison vide se dégrade très vite et qu'il est difficile d'envisager de louer quand on a besoin de liquidités conséquentes, risque de loyers impayés, travaux d'entretien du propriétaire, de devoir vendre occupé et moins cher.

Il est aussi possible de vendre maison et de réinvestir en achetant quelque chose de plus petit fonctionnel, toujours en usufruit nu propriétaire.
La seule chose qu'elle ne pourra pas faire seule,en usufruit c'est vendre sans votre accord.


Nul ne sait quels seront les barèmes fiscaux et les abattements au décès de votre mère.
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roudoudou22 Messages postés 13626 Date d'inscription vendredi 11 janvier 2013 Statut Membre Dernière intervention 29 mars 2023 4 615
1 juil. 2017 à 09:12
la seule différence qu'il y aura pour moi au décès de ma mère, ce seront les frais de succession qui seront nettement plus élevés à ce moment la, si je refuse aujourd'hui la succession de mon père !

C'est exact (du moins en droit français car le barème d'imposition est progressif.

Ainsi en France, pour un patrimoine de 240.000 € détenu par un couple,

si vous recevez 120.000 € au premier décès et 120.000 € au second décès vous aurez à acquitter un montant de droits de mutation par décès de 2164 € x 2 = 4388 €

si vous recevez la totalité du patrimoine au second décès (240.000 €) vous aurez à acquitter un montant de droits de mutation par décès de 26 194 € (soit 6 fois plus)
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