Donation-partage et soulte

pok78 Messages postés 5 Date d'inscription mercredi 3 juin 2015 Statut Membre Dernière intervention 14 septembre 2015 - 3 juin 2015 à 01:10
 ; Gasc - 5 juin 2015 à 16:37
Bonsoir,

mon grand-père vient de décéder, laissant un enfant (ma tante), sachant que mon père était déjà décédé depuis plusieurs années. Ma grand-mère est quant à elle décédée en 2009. Dès lors, pour la succession, je viens en représentation de mon père, avec mon frère.

Or, un problème se pose : mon grand-père avait cédé (avec ma grand-mère), en 2003, un appartement à sa fille dans le cadre d'une donation-partage. Ma tante avait reçu la nue-propriété du bien. En contrepartie, mon frère et moi avions reçu une soulte, équivalant à la moitié de la valeur estimée de l'appartement.

Sauf que, l'appartement ayant été à l'époque fortement sous-évalué, mon frère et moi souhaiterions aujourd'hui remettre en cause la donation-partage, car nous nous sentons lésés. Deux moyens me semblent possibles :
- contester l'estimation du bien faite à l'époque, le problème étant que la situation est ancienne (2003), et donc peut-être prescrite ;
- ou considérer, en se fondant sur les arrêts du 20 novembre 2013 de la Cour de cassation, qu'il n'y a pas vraiment eu "donation-partage" car il n'y avait qu'un seul bien dans la masse : l'appartement. Or, selon cette jurisprudence, j'ai cru comprendre qu'une donation-partage qui ne consistait pas en une répartition matérielle de différents biens entre héritiers, était requalifiée en donation simple. Ce qui me permettrait de réévaluer la valeur de la soulte reçue à l'époque par mon frère et moi-même, à la valeur actuelle du bien immobilier. La différence est substantielle, car la valeur de l'appartement a doublé depuis 2003. (Le souci étant cependant que, dans les arrêts de 2013, il s'agissait d'une donation de droits indivis, ce qui n'est pas le cas dans mon hypothèse.)

Est-ce que l'une de ces stratégies vous semble possible ?

Merci d'avance pour votre aide.

Nathan

5 réponses

condorcet Messages postés 39501 Date d'inscription jeudi 11 février 2010 Statut Membre Dernière intervention 21 juin 2023 18 265
Modifié par condorcet le 3/06/2015 à 09:28
contester l'estimation du bien faite à l'époque, le problème étant que la situation est ancienne (2003), et donc peut-être prescrite
Vous l'avez acceptée.
Vous avez signé l'acte.
Vous avez perçu la soulte.
L'on ne revient pas 12 ans plus tard sur une estimation admise par les donataires.
Un clause devrait figurer dans le corps de l'acte selon laquelle les donataires-partagés s'engagent à ne pas remettre en cause les termes de l'acte et à ne pas exercer une action en justice en attaquant le partage.

qu'il n'y a pas vraiment eu "donation-partage" car il n'y avait qu'un seul bien dans la masse : l'appartement
Fonder une action en justice sur cette doctrine de la Cour Suprême, dont le principe perdu de vue existe depuis des lustres mais savamment écarté à dessein, ne serait pas favorablement reçue par l'institution judiciaire
Car quelle que soit la dénomination susceptible d'être retenue, force est de constater qu'il y a eu partage
Or, le co-partageant s'estimant spolié doit exercer un recours dans les 2 ans du partage (dixit le code civil).
En conclusion, l'action est prescrite.
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