Licenciement "abusif"?!

VMD - 28 mai 2011 à 10:39
 pat76 - 29 mai 2011 à 16:02
Bonjour,
mon amie est agent de sécurité, elle travailler de nuit à la surveillance d'un entrepot, et devait effectuer une ronde pointée par heure (enregistrée sur controlleur de ronde). Son contrat de travail est un CDI précisant qu'elle peut etre amené à intervenir sur des sites des département limitrophes, et qu'elle accepte aussi bien les vacations de jours que de nuits, elle n'a ni permis ni véhicule, le patron le sait très bien.

Le 6 ou 7 mai, elle a reçu un courrier de "convocation a un entretien préalable le 17mai 15h pour vous parlez du motif qui nous amène à envisager une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement"

=> le motif en question doit-il être obligatoirement précisé, ou le patron le dévoile à l'entretien ?

Son chef de poste toujours très satisfait de son travail voulait l'accompagner à cet entretien (et comme par hasard quasi au dernier moment, il a été retenu ailleurs, à cause du patron sans doute, car mario quand il n'est pas d'accord, il le fait savoir...) Elle s'est donc rendue seule à cet entretien.
Le motif évoqué par le patron est qu'elle n'a pas effectué ses rondes dans la nuit du 4 au 5 mai. Cette nuit là il avait énormément plu, le controlleur de ronde avait pris l'eau et passé 2h30 il n'a plus fonctionné. Elle a prévenu le collègue de la maison mère par téléphone au moment ou elle a constaté la panne, prévenu son chef de poste le main, noté la panne dans la main courante en précisant que les rondes seraient effectuées normalement (donc toutes les heures). Seulement voilà le patron ne veut rien entendre pour lui elle n'a pas fait son job et a dormi. Là ou ça fait mal, c'est qu'après une nuit au chaud et au sec le controlleur de ronde à refonctionné.
Elle a toujours respécté les règles, est toujours arrivée au moins 15min en avance sur son site, jamais repartie en avance, toujours fait le bon nombre (voire meme plus) de ronde et tout ça, le boss n'en tient pas compte.
Elle n'a jamais eu d'avertissement, ou de sanction disciplinnaire.

=> il y a t-il justement des avertissements ou sanctions à donner avant de licencier ?

24 mai, lettre RAR l'informant de son licenciement (mot pour mot, fautes du patron comprises)

"suite à l'entretien auquel vous avez cru bon de ne pas vous faire assister, comme nous vous l'avions indiqué dans notre courrier de convocation.
Nous avons le regret de vous faire savoir qu'après observation du délais légal de réflexion, nous avons décidé de mettre fin à votre contrat de travail.
Les faits qui motive cette décision :
Absences de pointage de rondes pendant la nuit du 4 mai au 5 mai sur le site caillot, en effet vous indiquez des rondes sur votre main courante papier alors que rien n'apparaît sur le controlleur de rondes électronique.
Vous nous avez indiqué qu'il ne marchait pas alors qu'il a bien fonctionné dans la nuit du 3 au 4 mai et du 5 au 6 mai 2011.
ces faits sont indignes d'un proffessionnel de la sécurité, ils ourraient remettre en cause nos relations contractuelles avec notre client, notamment à un moment ou de nombreuses caravanes sont situées pas très loin du site, que sur ce site se trouve des bobines de cuivre.
Votre préavis débutera le 25mai et se terminera le 24 juin 2011."


=> le patron a t-il le droit de mettre en doute la main courante alors que c'est un document juridique ?

=> le fait que le controlleur fonctionnait la veille et le lendemain n'exclut en rien une panne ponctuelle, comment le prouver ? est ce à elle de prouver qu'il a tord ou a lui de prouver qu'il a raison ?


Pour finir, cet enfoiré de patron l'a mise pour cette période d'essai sur un site à 1h30 de route de notre domicile (elle n'a pas le permis c'est moi qui l'emmenai sur son lieu de travail car ses horaires étaient compatibles avec mes horaires de travail) et il alterne aussi bien les vacations de jours que celle de nuit donc je ne pourrai pas l'emmener.

=> la clause de mobilité s'applique-t-elle au salariés n'ayant ni permis B ni moyen de locomotion et que le patron en a connaissance depuis le départ?

Elle a fait un courrier RAR disant :
"Par lettre recommandée, vous m'avez notifiée de mon licenciement dont le préavis débute le 25 mai et se terminera le 19 juin.
Je vous informe que je pourrai effectuer les deux premières vacations sur le site Caillot Fauchet, mais ne serai pas en mesure d'effectuer le reste du préavis, faute de permis de conduire et moyen de transport.
Cependant, si pour la période du préavis vous êtes en mesure de me proposer des vacations sur les sites [...de notre ville de résidence...], je me tiens à votre disposition pour les effectuer. Dans le cas contraire, je sollicite votre bienveillance afin de m'accorder une dispense de ce préavis, conformément aux dispositions prévues par l'article L1234-5 et suivants du Code du travail."

=> s'il refuse la dispense de préavis, est-il en droit de demander des indemnités ?

=> à la vue de l'ensemble de la situation, que nous conseillez vous ? Prud'hommes ou laisser tomber ? J'ai vu dans le code du travail que si un doute subsiste il profite au salarié, que pensez vous de cette situation ? (actuellement certaines de nos connaissances nous ont déconseillé les prud'hommes, à tort ou a raison ?)



Merci de vos réponses et conseils éclairés que j'espère rapide, elle est anéantie là, ce travail lui plaisait et elle le faisait correctement, c'est dégueulasse ce qui arrive.

2 réponses

Bonjour

La "faute" n'a pas été considérée comme faute grave par l'employeur?

Votre amie pourra toujours contester le licenciement devant le conseil des prud'hommes.

Il y a des délégués du personnel dans l'entreprise?

Votre amie avait-elle passée une visite médicale à la médecine du travail qui l'autorisait à effectuer du travail de nui?

Elle travaillait uniquement de nuit ou elle avait également des vacations de jour?

Pour information, l'employeur doit fournir au salarié les moyens de se rendre sur son lieu de travail.
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pour lui il s'agit d'une faute grave mais ça a été sous entendu (noté dans la lettre de licenciement : "indigne d'un professionnel de la sécurite") mais nul part n'apparait licenciement pour faute grave, faute lourde ou inaptitude.

oui il y a des délégué du personnel, enfin il me semble, quel est leur role ?

aucune visite médicale par la médecine du travail n'a été faite.

travail de jour au départ, de nuit en dépannage. Puis c'est devenu de nuit uniquement, le client trouvant inutile et trop cher d'avoir un agent la journée, son patron a du s'adapter (motif économique caché ?)
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C'est très bien comme cela, votre amie va se rendre à l'inspection du travail et indiqué que depuis qu'elle a été embauchée, elle n'a jamais passé de visite médicale d'embauche et que de plus elle travaille de nuit. Les inspecteurs vont se régaler

Dans le contrat de travail était-il précisé qu'elle pourrait travailler de jour et de nuit ou alors il y avait des horaires bien précis pour la journée?

Dans la lettre de convocation à l'entretien préalable, il devait être précisé si il n'y a pas de délégués du personnel dans la société où elle travaille:

Lors de l'entretien préalable, vous pourrez vous faire assiter par un membre du persoonel de votre choix ou par un conseiller aux salariés à choisir sur une liste départementale établie par le préfet. Vous pourrez obtenir cette liste auprès de l'inspection du travail -adresse mentionnée obligatoirement) ou à la mairie du lieu de l'entreprise (adresse mentionnée obligatoirement)

Pouvez-vous m'indiquer si cela a été fait dans la lettre de convocation à l'entretien préalable?
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La visite médicale est obligatoire ? il y a un texte de loi qui y fait référence ? Est elle obligatoirement à l'initiative de l'employeur ?

Dans la lettre de la convocation tout ceci était précisé, sauf les adresses qui n'été pas mentionnées. (y a t-il un texte qui oblige a les mentionner?)

j'avais une autre question, mon amie possédait le SST (sauveteur secouriste du travail) qui expirait en novembre 2010, elle a commencé à travailler pour cette boite le 8 déc. 2010, l'employeur devait-il lui payer le recyclage du SST (car rien n'a été fait, elle l'a perdu, et si elle veut le repasser c'est de sa poche [70 à 120euros] )
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j'ai une petite question, vous faites partie d'un syndicat ou etes dans le droit ?
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Bonjour

Pour répondre à votre question, je ne suis pas avocat, je suis retraité et j'ai été délégué syndical il y a fort longtemps. J'essaie d'apporter une aide aux salariés qui ont des problèmes avec leur employeur.

En ce qui concerne la visite médicale d'embauche qui est obligatoire;

Article R 4624-10 du Code du travail:

Le salarié bénéficie d'un examen médical avant l'embauche ou au plus tard avant l'expiration de la période d'essai par le médecin du travail.

Les salariés soumis à une surveillance médicale renforecée en application des dispositions de l'article R 4624-19 ainsi que ceux qui exercent l'une des fonctions mentionnées à l'article L 421-1 du Code de l'aviation civile bénéficient de cet examen avant leur embauche.

Article R 4624-11 du Code du Travail:

L'examen médical d'embauche a pour finalité:

1°) De s'assurer que le salarié est médicalement apte au poste de travail auquel l'employeur envisage de l'affecter;

2°) De proposer éventuellement des adaptations du poste ou l'affectation à d'autres postes;

3°) De rechercher si le salarié n'est pas atteint d'une affection dangeureuse pour les autres travailleurs.


Article L 3122-42 du Code du Travail:

Tout travailleur de nuit bénéficie, avant son affectation sur un poste de nuit et à intervalles réguliers d'une durée ne pouvant excéder six mois par la suite, d'une surveillance médicale particulière dont les conditions d'applications sont déterminées par décret en Conseil d'Etat.

Pour la convocation à l'entretien préalable:

Article L 1232-4 du Code du travail:

Lors de son audition, le salarié peut se faire assister par une persoone de son choix appartenant au personnel de l'entreprise.

Lorsqu'il n'y a pas d'institutions représentatives du personnel dans l'entreprise, le salarié peut se faire assister soit par une personne de son choix appartenant au personnel de l'entreprise, soit par un conseiller du salarié choisi sur une liste dressée par l'autorité administrative.

La lettre de convocation à l'entretien préalable adressée au salarié mentionne la possibilité de recourir à un conseiller du salarié et précise l'adresse des services dans lesquels la liste de ces conseillers est tenue à sa dispositions.

Arrêts de la Chambre sociale de la Cour de Cassation en date du 29 avril 2003. Bull. Civ. V, n° 145: pourvoi n° 01-41364, en date du 3 décembre 2008, pourvoi n° 07-42548:

en date du 9 novembre 2010, pourvoi n° 09-41578:

En l'absence d'institutions représentatives du personnel, la convocation doit mentionner de façon cumulative l'adresse de la direction départementale du travail et l'adresse de la mairie où le salarié peut se procurer la liste des personnes susceptibles de l'assister.

Arrêt de la Chambre sociale de la Cour de Cassation en date du 21 janvier 2009, Dalloz 2009, Actualité Jurisprudencielle page 435:

L'omission de l'adresse de l'inspection du travail et de la mairie où la liste des conseillers du salarié est tenue à la disposition des salariés constitue une irrégularité de procédure.

Le fait de n'avoir pas mentionné les adresses de l'inspection du travail et de la mairie du lieu de l'entreprise, est une irrégularité de procédure, de ce fait votre amie pourra contester le licenciement devant le Conseil des Prud'hommes et déjà se voir allouer un mois de salaire pour ce vice de procédure.

je lui conseille, si cela est possible de faire une photocopie de la page de la main courante où elle a noté son passage.

Elle porra également se faire remettre par écrit le témoignage de son chef qui voulait l'assiter pendant l'entretien préalable et qui n'a pu le faire sur décision du responsable qui l'a fait travailler pendant l'heure de l'entretien. Si elle obtien le témoignage, je vous peux vous assurer, que le licenciement sera requalifié par le conseil des prud'hommes en un licenciement sans cause réeelle et sérieuse.

La première chose à faire, est de prendre contact avec l'inspection du travail. Non pas par courrier mais en y allant avec son contrat et tous ses bulletins de salaire, ainsi que la lettre de convocation à l'entretien préalable.

En ce qui concerne le SST, avai-elle fait la demande par écrit à son employeur? Sans demande écrite, il ne sera pas facile de prouver cette demande de formation à l'employeur.

Par ailleurs si sur son contrat initial les horaires sont sur la journée et qu'aucun avenant n'a été fait pour les horaires de nuit, même sans protestation de sa part, c'est une modification unilatérale du contrat par l'employeur qui peut entraîner la rupture du contrat au torts de l'employeur.

Revenez sur le forum nous informer de la suite de l'affaire cela nous permettra de vous communiquer d'autres textes pour que votre amie puisse faire valoir ses droits.

Après avoir été à l'inspection du travail, qu'elle prenne contact avec un syndicat pour engager une procédure pour contester le licenciement.
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