Conflit d'intéret : l'acheteur employé dans l'agence mandaté
kasom Messages postés 32261 Date d'inscription samedi 25 septembre 2010 Statut Modérateur Dernière intervention 29 octobre 2024 - 29 mars 2024 à 23:55
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2 réponses
Modifié le 27 mars 2024 à 01:49
Quelques pistes :
Article 1128 du Code Civil :
"Sont nécessaires à la validité d'un contrat :
1° Le consentement des parties ;
2° Leur capacité de contracter ;
3° Un contenu licite et certain."
Dans les vices de consentement on a le dol
Article 1137 du Code Civil :
"Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie."
J'ai trouvé cette décision de justice (Cour d'appel d'Aix-en-Provence du 21 juin 2007 RG n° 06/08333)
En premier instance (TGI de GRASSE) l'agent immobilier et un marchand de bien ont été condamnés solidairement pour collusion dans le but d'acheter à prix inférieur au marché (1.7M€) et ils avaient conclu la revente avant même que la première vente soit finalisée à 2,4M€ avec une plus value de près de 700.000€.
La condamnation était à 595.000€ + 15.000 de dommages et intérêts, et 10.000€ de frais de justice.
En appel, les dommages et intérêts ont été réduits à un total de 123.000€.
La motivation de la décision d'appel est hautement "subjective" car elle reconnait bien la manœuvre déloyale mais elle réévalue malgré tout fortement à la baisse les dommages et intérêts :
"Attendu que l'agence MZI, en taisant à Mlle Y... la véritable valeur de son bien, en se gardant d'informer Mlle Y... de la plus-value qu'elle aurait pu réaliser, en lui cachant qu'elle avait un acquéreur à un prix beaucoup plus élevé, a fait perdre à celle-ci toute chance d'obtenir une plus value plus importante lors de la vente de son bien ;
Attendu que ce préjudice de perte de chance dû à la déloyauté de l'agence MZI doit s'apprécier en fonction de la perspective raisonnable d'obtenir un prix plus élevé ; qu'il ne peut être dit avec certitude que le bien devait se vendre à 2. 400. 000 € ; que cependant le prix de 1. 677. 000 € était nettement sous évalué au vu de ce qui vient d'être constaté ;
Attendu que le préjudice sera justement apprécié à 123. 000 € ;"
Du coup ça a l'air d'être hautement aléatoire, et dans ce cas précis de toutes évidences le "crime paie" puisque la sanction apparaît très légère par rapport aux commissions et plus-values qui ont été faites par l'agent immobilier et le marchand de bien qui ont profité de la manœuvre au détriment du vendeur.
Après, dans votre cas, il n'y a pas véritablement d'"enrichissement injustifié" facile à déterminer puisque l'achat n'est pas pour revendre, du moins apparemment. Et prouver que c'est sous-évalué n'est pas évident, surtout dans la période actuelle où les prix ont tendance à être revus à la baisse.
Mais en laissant de côté les dommages et intérêts, cela peut quand même peut-être vous permettre de vous rétracter de la vente pour dol.
Vous pouvez essayer de prendre conseil auprès de plusieurs avocats pour savoir ce qu'ils en pensent.
28 mars 2024 à 00:26
Bonjour
un employé d'une agence a parfaitement le droit d'acheter un bien qui en vente , c'est plus délicat quand c'est le possesseur de la carte professionnelle qui est l'acheteur
vous parlez de 100.000 € de baisse de votre prix : peu importe l’acheteur à la base , vous avez accepté le prix sans qu'on vous mette un couteau sous la gorge non ?
c'est bien le problème en France: on signe et on réfléchit après en passant pour une éventuelle victime
pas impossible que le prix ait été sous évalué, mais dans le doute ( vu ce que vous dites,) je ne signe pas , je prends le temps de réfléchir, de consulter ( en les payant ) d'autres agence immobilières
moi pour 100.000 € je ne précipite pas ...je réfléchis ( éventuellement je dépense un peu en payant les conseils de pro avant de pleurer...)
Vous vous prenez pour qui pour juger sans connaître le contexte?
La maison est en vente depuis un moment et le prix initial était sans doute élevé, à défaut d'acheteur nous avons accepté de réduire progressivement le prix. Les frais d'agence étant proportionnels au prix de vente nous avions confiance dans l'impartialité de l'agence pour l'évaluation du prix du bien. Jusqu'à ce que l'on découvre que l'acheteur était employé par l'agence.
Vous écrivez "un employé d'une agence a parfaitement le droit d'acheter un bien qui en vente". Certes, mais d'après l'article 9 du décret n° 2015-1090 du 28 août 2015 qui définit le code de déontologie des agents immobiliers "les professionnels ne peuvent pas acquérir ou faire acquérir à un proche un bien immobilier pour lequel un mandat leur a été confié sans en informer le mandant.".
29 mars 2024 à 23:46
Un mandataire ou un agent commercial n'est pas un proche NI un intermédiaire de l'agent immobilier titulaire du mandat de vente, et votre acheteur n'est pas le signataire du mandat : ma réponse ne change donc pas : il a le droit d'acheter votre bien . Votre article et le code de déontologie précisent bien : l'agent immobilier OU les proches OU un intermédiaire de celui ci ( un faux nez, une SCI...)
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La maison est en vente depuis un moment et le prix initial était sans doute élevé, à défaut d'acheteur nous avons accepté de réduire progressivement le prix
Rien ne vous empêchait de demander un autre avis après des baisses successives ; vous auriez alors compris que vous en demandiez trop et vous auriez eu le choix entre :
- faire confiance à l'ancienne agence qui vous avait prévenus de ce prix excessif ,
- ou révoquer cette agence qui avait majoré votre prix pour signer un mandat de vente, et signer avec la nouvelle agence plus réaliste sur le prix de vente .
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maintenant, puisque vous avez des certitudes et êtes sûrs de votre bon droit je vous suggère de consulter un avocat spécialiste du droit immobilier , qui vous fera payer( 200 à 300 € la 1 ère consultation) ,ainsi vous aurez des réponses précises avec les articles et les jurisprudences qui vont bien, en rapport avec votre cas .
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car in fine quelle est votre vraie question: vous souhaitez annuler la vente ? renégocier le prix de vente car vous vous sentez lésés ? c'est parfaitement légitime de votre part
Mais passer pour une victime non, pas encore .....vous avez une large part de responsabilité dans ce qui vous arrive, depuis la mise en vente de votre bien, ne serait-ce qu'en demandant un prix trop élevé ( irréaliste ) au départ ...
voili voilou
29 mars 2024 à 23:49
et ensuite surtout n'hésitez pas à revenir vers nous, je serai le premier à reconnaitre mes torts ....mais j'en doute
29 mars 2024 à 23:55
PS :
Vous vous prenez pour qui pour juger sans connaître le contexte?
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ET VOUS: pour qui vous prenez vous pour faire le procès à charge d'une agence sans m^me lui avoir posé la question / demandé des explications ? et donc sans nous donner une éventuelle réponse/ justification de sa part ?
je dis ça je dis rien ....
Modifié le 29 mars 2024 à 21:23
Merci pour ce retour de qualité et documenté!
J'ai également trouvé le décret n° 2015-1090 du 28 août 2015 qui définit le code de déontologie des agents immobiliers. Dans l'article 9 il stipule que "les professionnels nepeuvent pas acquérir ou faire acquérir à un proche un bien immobilier pour lequel un mandat leur a été confiésans en informer le mandant."