Non renouvellement de bail

mimile - 21 août 2024 à 17:41
 Mimile - 22 août 2024 à 08:08

Bonjour,

Le propriétaire d'un appartement loué vide peut-il refuser le renouvellement du bail à son locataire âgé de 84 ans mais dont les ressources annuelles dépassent les seuils fixés par la loi pour être considéré comme locataire protégé ?

Merci d'avance.

Mimile

xxxxx

4 réponses

Poisson92100 Messages postés 26325 Date d'inscription samedi 15 novembre 2014 Statut Membre Dernière intervention 1 octobre 2024 7 600
21 août 2024 à 17:58

Bonjour

Ils faudrai nous en dire plus sur le contexte car la il semble n'y avoir aucune ambiguité.

Les modalités de congé par le bailleur sont connues de tous et à l'art 15 de la loi de 89. Qu'y a t-il ici qui vous pose interrogation ?

Dans le cas du locaire agé  la loi est claire, la condition de non congé est double : age ET ressources inférieurs au seuil outre qu'il y a deux conditions permettnat au bailleur de ne pas etre concerné (age OU ressources)

Bref quels sont les argument du bailleurs ? Le locataire occupe -il en créant des nuisances ou en ne payant pas ?

Merci

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Le propriétaire souhaite vendre l’appartement. Le loyers ont toujours été payés ponctuellement et aucun litige.

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djivi38 Messages postés 52047 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 25 octobre 2024 15 396
21 août 2024 à 18:44

bonjour,

Pour être locataire protégé, comme dit post 1, les conditions d'âge et de ressources sont CUMULATIVES ("ET")pour le locataire, mais ALTERNATIVES ("OU") pour le bailleur :

il suffit donc que le locataire ait, comme ici, des revenus (*) supérieurs au seuil pour que, même âgé de + de 65 ans à l'échéance du bail, il ne soit plus possible de le considérer comme étant un locataire protégé.

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F929

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Bien entendu, il faut aussi vérifier que le congé ait été donné en bonne et due forme... (préavis de 6 mois respecté, droit de préemption (**) mentionné avec prix et conditions de vente, toute la paperasse obligatoire,... etc.) : au besoin, vous pouvez contacter l’ADIL la plus proche du lieu de ce logement : des juristes de l’immobilier vous aideront gratuitement :

https://www.anil.org/lanil-et-les-adil/votre-adil/

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(*) Les revenus à prendre en compte sont ceux perçus l'année précédant l'année de réception par le locataire de la notification de congé de son bailleur : si réception de la notification du congé en 2024, les ressources à prendre en compte sont celles de 2023.

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(**) Votre droit de préemption court - de date à date - les 6° et 5° mois avant la fin du bail en cours : si vous ne voulez pas acheter, vous pouvez (légalement) ne pas le faire savoir à votre bailleur : dans ce cas, il sera en droit de commencer les visites pour la vente dès le 1° jour du 4° mois avant la fin du bail en cours. Si vous lui faites savoir votre intention de ne pas faire jouer votre droit de préemption par exemple 15 jours après réception de la notification de son congé, il sera en droit de commencer les visites dès le lendemain.... Vous devez donner accès à votre logement 2H MAXI/jour du lundi au samedi (donc PAS les dimanches), et SAUF jours fériés. Le délai de prévenance du bailleur est au moins de 24H.

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SI le congé donné l'a été conformément à la loi, le locataire devra obligatoirement quitter son logement AU PLUS TARD le dernier jour du bail en cours. A cet effet et à toutes fins utiles, je vous propose de lire un de mes topos, ainsi que les liens donnés :

https://droit-finances.commentcamarche.com/forum/affich-8408392-rendre-l-appartement-tel-qu-il-etait#2

ATTENTION : correction ici du § II-G

Le texte juste est :

“ En copropriété, le propriétaire est en droit de conserver (en sus des éventuelles retenues dues si l’EDLS est non conforme à l’EDLE) jusqu’à 20 % maximum du montant du DG (…) ”

et PAS : ‘(…) jusqu’à 1 mois de loyer hors charges’. 

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Vous pouvez vous faire aider le jour de l'EDLS par quelqu'un en qui vous avez entière confiance, voire prévoir (mais à vos seuls frais dans ce cas, puisque non obstruction du bailleur pour faire un EDLS "contradictoire") la présence d'un commissaire de justice (ex huissier) qui établira un constat (lequel ne sera pas contestable NI par vous NI par le bailleur). Les parties prenantes seront convoquées par R+AR au moins 7 jours avant. Le constat sera envoyé à la partie mandante (vous, dans mon exemple) et - sur demande de l'autre partie, votre bailleur, vous devrez lui en fournir gratuitement un exemplaire.

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Votre bailleur comparera l'EDLE (Entrant) que vous avez dû signer avec lui avec le constat d'EDLS du commissaire de justice pour, tout en respectant la loi, voir s'il y a lieu de faire des retenues sur votre DG initial.

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cdt.


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ce forum est de nouveau en panne...Merci de ces informations.Le problème et que le  locataire en question est tout à fait capable de gérer ses affaire courantes mais craint d'avoir des difficultés pour rechercher un autre logement et organiser un déménagement bien qu’ayant des revenus suffisants, car il est très isolé après les décès de tous ses proches. Qui peut l’aider ?

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mimile > mimile
21 août 2024 à 19:12

A la limite peut-on l'expulser ? Faut-il un jugement ? Combien de temps cela prend-il ?

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djivi38 Messages postés 52047 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 25 octobre 2024 15 396 > mimile
Modifié le 21 août 2024 à 20:33

C'est sûr qu'à cet âge-là ça ne va pas être facile de trouver un bailleur qui accepte de louer à une personne âgée... mais ça n'est pas impossible.

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Pour la partie "logistique", il y a des déménageurs qui font tout, de A à Z : il devrait faire faire 2 ou 3 devis (précis, sur les différentes offres en fonction des services demandés).

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Si ce locataire ne quitte pas son logement actuel au plus tard le dernier jour du bail en cours, il devra (*) des "indemnités d'occupation" (et non plus des "loyers", donc PAS de quittances de loyer... gênant pour un nouveau bailleur !!, mais un simple "reçu", sur demande et en échange des sommes versées), et ce, à partir du lendemain de la fin du bail en cours.

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Le bail initial, ayant commencé le jour de la remise des clés, même si la signature du contrat était antérieure, s'est renouvelé tous les 3 ans (puisque location nue) :

Par exemple (pour comprendre le système des dates de fin de bail et celles du renouvellement tacite) :

signature du contrat.... disons le... 15/03/2019 avec une "date d'effet" (jour de l'EDLE et de la remise des clés) mentionnée au 03/04/2019 --> début du 1° bail : 03/04/2019 --> fin du 1° bail : le 02/04/2022 et renouvellement tacite (2° bail) le 03/04/2022 --> fin du 2° bail : le 02/04/2025 : dans cet exemple (en supposant que le "congé pour vente" ait été délivré en bonne et due forme) :

- le locataire devrait quitter les lieux au plus tard le 02/04/2025

- pour que le préavis du bailleur soit respecté, la notification de "congé pour vente" devrait être réceptionnée au plus tard le 02/10/2024 (6 mois avant la fin du bail en cours) et le droit de préemption du locataire irait du 02/10/2023 au 02/12/2023 (= les 6° et 5° mois avant la fin du bail en cours).

- Si le locataire quitte le logement "PENDANT" le préavis du bailleur, loyer et charges (et TEOM) ne sont dus QUE pour le temps RÉEL d'occupation (= jusqu'au jour inclus du rendu des clés  à la fin de l'EDLS).

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(*) Ces indemnités d'occupation sont égales au montant du loyer... sauf si le bailleur assigne son locataire en justice en vue de le faire expulser (procédure longue), et dans ce cas, le juge peut les définir allant jusqu'à 3 fois (sauf erreur de ma part) le montant du loyer.

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Le bailleur a aussi la possibilité de réaliser une "vente occupée" par le locataire actuel (mais bien entendu, il reste entièrement libre de sa décision, sachant que le prix de vente dans ce cas est toujours inférieur à celui d'une "vente libre de toute occupation") : dans ce cas, le bail initial se poursuivrait SANS AUCUN changement avec le nouveau propriétaire.

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kang74 Messages postés 5620 Date d'inscription mercredi 4 mai 2022 Statut Membre Dernière intervention 25 octobre 2024 2 777
Modifié le 21 août 2024 à 20:37

Bonjour

On peut tout à fait l'expulser, dans la mesure ou il sera sans droit ni titre à la fin du préavis , soit à l'échéance du bail .

Comprenez que si le locataire est solvable il devra des indemnités d'occupation,généralement plus élevées qu'un loyer et bien evidemment aura à sa charge les frais de procédure.

Par de là, il me semble que c'est un mauvais calcul, il pourrait mettre cet argent au profit de son déménagement ( le coût d'une entreprise experte en la matière sera bien moins élevé que les frais de procédure à prévoir si le locataire veut aller par là)

De plus, on ne va pas se mentir, vu son age, on pourra mettre en doute sa capacité à gérer ses interets .

Je conseille au locataire de voir une assistante sociale , suivant ses revenus des logements sociaux sont peut être compatibles ( beaucoup de résidence séniors qui pallient  , justement, à ce problème d'isolement) et prendre contact avec des agences immobilières .

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Merci à tous pour ces informations.

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