Insubordination

baguera100 Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 13 mars 2016 Statut Membre Dernière intervention 14 mars 2016 - 13 mars 2016 à 09:43
 Lucifer archange déchu ou déçu - 14 mars 2016 à 08:52
Bonjour
Je suis cadre dirigeant dans une entreprise du CAC40. Je suis accusé d'insubordination par mon chef et la RH.
Les faits sont les suivants :
A la suite de la nomination de mon nouveau chef, j'ai passé beaucoup de temps avec lui pour lui expliquer mon domaine d'activité et répondre à ses questions. J'ai obéi précisément aux ordres qu'il m'a donnés (jusqu'à prononcer en réunions des paroles qu'il avait définies préalablement pour moi), alors que je les trouvais mauvais.
Au bout d'un moment, mon N+2 a exprimé son mécontentement des résultats.
Mon chef a rejeté toute la faute sur moi, disant que je n'étais pas au niveau de ses attentes, me donnant officiellement une mauvaise notation et écrivant qu'il était prêt à m'aider à progresser.
J'ai été profondément choqué et j'ai cessé de consacrer du temps à mon chef à lui expliquer mon domaine.
Ensuite, mon N+2 nous a convoqué tous les 2 et nous a dit ce qu'il attendait de nous. Les ordres étaient clairs et me semblaient bons. J'ai donc obéi. Mais mon chef l'a très mal vécu et a continué à me donner des ordres contraires.
J'ai fait l'erreur d'écrire des mails où je pointais du doigt les incohérences et les erreurs de mon chef.
A la fin, j'ai été félicité par mon N+2. Celui-ci n'est jamais intervenu dans le conflit. Il se contente de donner ses décisions et, à chaque fois, cela correspond à mes propositions. En réunion à 3, mon N+2 ne se gêne pas pour humilier mon chef et me ne parler qu'avec moi. Mon N+2 ne communique qu'oralement, il n'écrit rien.

Aujourd'hui, mon chef, soutenu par la RH, m'accuse d'insubordination, s'appuyant sur mes mails. Je suis lourdement sanctionné sur le plan financier et par la pire notation existante (qui restera dans mon dossier). Je me suis syndiqué et mon syndicat tente de négocier avec la RH pour éviter l'avertissement.
Le syndicat me dit de faire profil bas, c'est à dire de ne pas contester l'insubordination. Au contraire, il m'est demandé de présenter mes excuses et de dire que je vais faire tous mes efforts pour m'améliorer. Il ne m'a été donné aucune occasion à la RH le contexte que je viens de décrire.
Pour l'avenir, mon syndicat me dit que je dois obéir à mon chef et non à mon N+2. Cela ne me satisfait pas car cela me condamne faire un mauvais travail et à obtenir de mauvais notes. Je vais donc perdre ma crédibilité dans l'entreprise et auprès de mes équipes. Mais cela me permet d'éviter les sanctions disciplinaires.
Mon syndicat a-t-il raison ? Quels sont mes recours ?
Merci d'avance

1 réponse

Bonjour,

Non, votre syndicat n’a pas raison !
De plus l’insubordination dans les Codes juridiques français, c’est uniquement pour les militaires.

Mais le monde de l’entreprise se plait à employer un terme militaire ainsi que certains juges alors que seul le Code de justice militaire le mention et le définit, ainsi, au regard du droit français ce terme ne vous est pas opposable quand bien même de la jurisprudence, car force est donnée à la loi, donc au droit.

Le problème, c’est que soit vous agissez, sans garantie aucune.
Soit, vous vous taisez, sans garantie aucune.
Dans un cas, il faut affronter avec des conséquences.

Dans l’autre, si vous signez, présentez des excuses, cela veut dire que vous reconnaissez et ce n’est pas sans conséquence.

Voyez l’Inspection du travail sectorisée sur l’adresse de l’employeur.

Il faut que votre comportement ait porté préjudice au bon fonctionnement de l’entreprise et dans votre travail. Ils doivent donc apporter la preuve que votre travail est mal fait et que si vous aviez fait selon la volonté de votre hiérarque cela aurait été mieux. Que le fait que vous ayez mis en place une autre méthode a nuit.

En droit pénal nous sommes ici dans une dénonciation calomnieuse - articles 226-10 du Code Pénal, à lire bien évidement. Cela peut même revêtir la forme du harcèlement sur le lieu de travail.
Code Pénal - Du harcèlement moral - articles 222-33-2 à 222-33-2-2.

Forcer une personne à signer un document, à reconnaitre quelque chose en faisant précission, des ous-entendus, des intimidation, cela peut devenir une extorsion de signature - article 312-1 du même Code.


Code du travail - Harcèlement moral - articles L1152-1 à L1152-6.

Dorénavant, demandez que l’on vous laisse des écrits.

Voyez l’inspection du travail pour avoir un autre son de cloche, vous pouvez aussi consulter un avocat du droit du travail. La sanction est contestable en justice prud’homale, voire en correctionnel en fonction des éléments.

Mais là si vous avez un représentant syndical qui se la joue profil bas .......

Cordialement.
0
baguera100 Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 13 mars 2016 Statut Membre Dernière intervention 14 mars 2016
14 mars 2016 à 08:37
Merci Lucifer pour votre réponse
Je n'arrive pas à trouver les articles exacts du code du travail sur l'insubordination. Sa définition reste donc floue pour moi.
A aucun moment, je n'ai mis l'entreprise en danger ni désobéi à mon chef. J'ai contesté par écrit ses ordres. Ensuite, soit mon N+2 a tranché en ma faveur, soit j'ai obéi aux ordres de mon chef car ils n'avaient pas d'impact négatif (seulement du travail inutile).

Je ne suis coupable que de lèse -majesté : avant d'obéir, j'ai écrit des mails à mon chef pour lui dire que je n'étais pas d'accord. C'est sur ces mails que mon chef fonde son accusation d'insubordination.

L'entreprise a-t-elle le droit de me mettre un avertissement ?
0
Lucifer archange déchu ou déçu > baguera100 Messages postés 2 Date d'inscription dimanche 13 mars 2016 Statut Membre Dernière intervention 14 mars 2016
Modifié par Lucifer archange déchu ou déçu le 14/03/2016 à 08:59
Bonjour,

Vous ne risquez pas de le trouver car cela n’existe pas en droit du travail, c’est de la justice militaire !

Je vous l’ai écrit plus haut ! Cela n’existe que dans un seul et unique code :
- Code de justice militaire.

Donc, comme c’est du droit de la justice militaire, cela ne vous est pas opposable !

L’on a le droit de contester un ordre hiérarchique s’il est contraire à l’usage, aux pratiques, qu'il est dangereux, manifestement illégal, immoral, etc.

Celui qui accuse doit approter la preuve.

Voyez l'inspection du travail.

Cordialement.
0