Succession entre enfants et légataire universel

38fab Messages postés 1 Date d'inscription dimanche 19 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 19 avril 2015 - 19 avril 2015 à 18:46
 38fab - 21 avril 2015 à 17:35
Bonjour,
Notre père est décédé en mai 2013. Mon père séparé en 1994 de notre mère avait une volonté de nous déshériter (ses enfants ainsi que son épouse). Par conséquent, nous sommes 3 enfants héritiers et un légataire universel (association diocésaine). Son assurance-vie s'élevant à 16 659€ revient entièrement au légataire. Quant à l'actif net rentrant dans la succession, il est estimé à 92 000€ à se partager à 4. Il est bien maigre par rapport à ses revenus:1500€ de retraite avec une maison payée d'une valeur de 80 000€ et une vie sans excès, limite dans la pauvreté (rien à récupérer, ses 2 voitures ont été mises à la casse), d'un partage lors de la séparation avec notre mère et surtout par rapport à la vente en 2010 d'un terrain d'une valeur de 76 725€ mais aussi des 1/4 d'héritages qu'il a eus avant de sa mère décédée (je ne sais pas les montants mais je pourrais le savoir par mes tantes (terrains constructibles, appartement). Par ailleurs, sa compagne nous a dit que notre père de son vivant donnait régulièrement à cette association pour gommer ses impôts sur le revenu et qu'il avait fait aussi un chèque très important à cette même association (cette même association lui avait téléphoné pour savoir s'il ne s'était pas trompé dans le montant!). Nos questions: Peut-on avoir recours (par rapport à l'actif net et au montant de son assurance-vie (cf "primes versées par le souscripteur ne doivent pas être « manifestement exagérées"). J'ai vu qu'il peut y avoir des réductions à ses "libéralités" . Qu'elle est la procédure, à qui doit-on s'adresser pour prouver ses abus, s'il y a abus?
Merci beaucoup.
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2 réponses

roudoudou22 Messages postés 13626 Date d'inscription vendredi 11 janvier 2013 Statut Membre Dernière intervention 29 mars 2023 4 616
19 avril 2015 à 19:27
notre père de son vivant donnait régulièrement à cette association pour gommer ses impôts sur le revenu et qu'il avait fait aussi un chèque très important à cette même association (cette même association lui avait téléphoné pour savoir s'il ne s'était pas trompé dans le montant!)

De son vivant, votre père pouvait disposer à sa guise de son patrimoine et même le dilapider complètement, rien à dire la dessus et surtout rien à contester.

à qui doit-on s'adresser pour prouver ses abus, s'il y a abus?

A personne, c'est à vous même qu'il incombe de prouver qu'il y a eu des abus ou des malversations.
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Bonjour,

Le caractère exagéré du placement sur une assurance-vie se conteste au tribunal. Je vous copie/colle une décision récente et son commentaire qui me laisse penser que votre démarche aurait peu de chances d'aboutir :

Un homme décède, laissant pour lui succéder ses quatre enfants. Un litige naît entre les héritiers pour la liquidation-partage de la succession. Les deux filles du défunt réclament le rapport successoral du « montant » de l'assurance-vie souscrite par leur père (soit 32 740 euros) au seul bénéfice de ses deux fils. Pour les soeurs, les versements faits sur le contrat, dont seuls leurs frères ont bénéficié, ont été disproportionnés au regard du capital et des revenus de leur père. Les héritières sont déboutées en première instance mais interjettent appel du jugement.

La cour d'appel commence par rappeler qu'aux termes de l'article L 132-13 du Code des assurances, le capital d'assurance-vie payable à un bénéficiaire déterminé n'est soumis ni aux règles du rapport ni à celles de la réduction pour atteinte à la réserve ; ces règles ne s'appliquent pas non plus aux primes versées, à moins qu'elles n'aient été manifestement exagérées eu égard aux facultés du souscripteur. En l'occurrence, la cour relève que le souscripteur percevait une pension de retraite en France (608 euros par mois) et en Italie (414 euros par mois). Il possédait également une maison en Italie. Ses besoins mensuels courants peuvent, selon la cour de Grenoble, raisonnablement être évalués à 300 euros par mois, compte tenu de son train de vie et de son âge (non précisé par l'arrêt). La cour en déduit que le souscripteur disposait d'une capacité d'épargne et que, dans ces conditions, le versement de primes pour un total de 33 000 euros environ sur une période de 10 ans n'apparaît pas manifestement exagéré au regard de ses facultés. Confirmation de la décision des premiers juges.

CA Grenoble 2 septembre 2014 n 13/03003.

REMARQUE En se référant aux « facultés » du souscripteur d'un contrat d'assurance-vie, l'article L 132-13, alinéa 2 du Code des assurances paraît fixer un critère quantitatif pour apprécier le caractère exagéré des primes. La Cour de cassation impose toutefois la prise en comptes de critères d'ordre qualitatif : l'âge, les situations patrimoniale et familiale du souscripteur ainsi que l'utilité qu'a pour lui le contrat (en ce sens, notamment, Cass. 2e civ. 7-2-2008 n° 06-16.373 ; Cass. 2e civ. 4-12-2008 n° 07-20.544 ; pour un point d'ensemble sur les primes exagérées, voir Sol. Not. 4/14 inf. 91). Dans le présent arrêt, la cour d'appel ne paraît pas s'être interrogée sur l'ensemble de ces critères. Sauf à considérer qu'ils ressortent implicitement de la solution : l'utilité patrimoniale d'un contrat d'assurance-vie n'est-elle pas de se constituer une épargne ? On remarquera par ailleurs que, le souscripteur disposant déjà d'un bien immobilier, la souscription d'une assurance-vie était de nature à diversifier son patrimoine.
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Merci de votre réponse. Je pensais que l'on pouvait "attaquer" compte tenu que par rapport à ses héritages, ses ventes d'avant sa mort et ses revenus il ne restait pas grand chose à se partager. D'après ce que vous dites, il a fait dans les règles de l'art... On a plus qu' accepter la succession...
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