Opposition suite à un dépôt de bilan

amlach - 21 nov. 2011 à 17:08
 Gérard - 24 nov. 2011 à 15:14
Bonjour,
J'aimerais avoir vos avis concernant un article de loi que certaines
banques feignent d'ignorer. Nous sommes un millier de personnes à avoir
effectué un achat sur le site Club-Privé.fr Après avoir encaissé notre argent,
le site nous informe que nos commandes sont annulées et la société gérant le
site (Club-Privé SAS) est placée en redressement judiciaire par le
tribunal de commerce de Toulouse. Il apparait clairement dans l'article L
133.17 II du code monétaire et financier que "Lorsque le paiement est
effectué par une carte de paiement émise par un établissement de crédit, une
institution ou un service mentionné à l'article L. 518-1 et permettant à son
titulaire de retirer ou de transférer des fonds, il peut être fait
opposition au paiement en cas de procédure de redressement ou de liquidation
judiciaires du bénéficiaire."
Ce à quoi répondent certaines banques en rétorquant que "Seules sont
recevables, les oppositions expressément motivées par la perte, le vol de la
carte (en ce compris la soustraction de la carte par un membre de la famille
du titulaire de la carte ou du compte), le détournement de la carte, l'utilisation
frauduleuse de la carte ou des données liées à son utilisation." En d'autres
termes, "L'opération de paiement est autorisée si le titulaire de la carte a
donné son consentement (...) Dès ce moment, l'ordre de paiement est
irrévocable." Elles feignent de confondre l'opposition sur Carte bleue volée
ou utilisée frauduleusement et l'opposition au paiement, lequel est
consentant mais permis par l'article L. 133 17 II.
Pourtant, elles n'ignorent pas l'existence de cet article L.133 17 II en le
mentionnant, pour certaines, dans les dispositions générales régissant les
l'utilisation de leurs cartes bleues comme ici chez LCL (pages 17 et 18) :
http://particuliers.lcl.fr/quotidien/cartes/carte-visa-cleo/Ressources/pdf/dispositions_generales_cb_cleo.pdf
ou ici chez Soc Gen :
https://particuliers.societegenerale.fr/guide_essentiel_banque/moyens_paiement/faire_opposition_carte_bancaire.html
Qui a tort et qui a raison ? Les banquent ont-elles le droit d'ignorer cet
article et ne pas rembourser les clients d'une société en redressement
judiciaire ?
L'achat à distance est bien une opération particulière car il se passe
beaucoup de choses entre le paiement (encaissé immédiatement) et la
livraison de la marchandise. Il faut dire aussi que les chances de
retrouver son argent auprès du mandataire liquidateur sont quasiment nulles.
Voilà pourquoi le recours auprès de nos établissements bancaires en
invoquant le fameux articles parait la seule chance de retrouver notre argent.
Je vous remercie de vos réponses et de vos éclaircissements.

6 réponses

Je crois avoir tout lu !
Il est vrai que l'ordonnance n° 2009-866 du 15.07.2009 a introduit au Code monétaire et financier cet article L 133-17.

Cet article est calqué sur l'article L 131-35 du même Code

"Il n'est admis d'opposition au paiement par chèque qu'en cas de perte, de vol ou d'utilisation frauduleuse du chèque, de procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaires du porteur.

qui existe dans nos textes depuis le décret du 30.10.1935 (on disait "faillite").

Mais, il est évident que cela ne s'applique qu'aux chèques et paiement cartes non débités sur le compte du "payeur", comme on dit maintenant.
Et cela est juridiquement fondé.

Rejeter l'opération par la banque de ce payeur vers la banque du professionnel bénéficiaire en état de liquidation judiciaire reviendrait à puiser prioritairement dans le patrimoine confié au liquidateur, donc à privilégier le tireur du chèque ou titulaire de la carte. Or, il y a un ordre de priorité parmi les créanciers et, de plus, ces opérations déjà enregistrées antérieurement dans la comptabilité de l'entreprise en liquidation ne figuraient pas dans l'état des créances établi par le mandataire judiciaire désigne par le tribunal pour recenser les créances.
Le créancier chirographaire (non recensé, de plus !) deviendrait super-prioritaire

Voila donc pourquoi les opérations chèque ou cartes passées sur le comptes des tireurs ou titulaires ne peuvent se voir appliquer ces dispositions du CMF.

Cela est ressorti à titre de contestation par certaines associations de consommateurs (dont l'UFC) lors de la grande affaire de la liquidation de la CAMIF il y a trois ans et a, de nouveau, été réaffirmé, entre autres instances par la DGCCRF .

Il ne reste plus dans votre cas, (si vous êtes concerné par une affaire de ce genre) à produire votre créance entre les mains du mandataire judiciaire (et non celles du liquidateur judiciaire) dans les sacro-saints deux mois de la parution au BODACC.
4
Pour TR ,

La banque ne "régle" pas le montant.
Le bénéficiaire du paiement "se" règle auprès de sa banque par télétransmission.
Cette banque transmet à la banque du titulaire de la carte en "se" réglant aussi.
Il n'y a donc pas de délai de réglement dans ce circuit.
Quant à l'AFUB, l'UFC ou l'ACABE elles ont compris il y a trois ans. exactement.....
3
Il me semble qu'il est nécessaire de demander cette annulation de la vente au plus vite, donc la première chose à faire, c'est d'envoyer un recommandé AR à la banque tout de suite.
Il est probable d'ailleurs que la banque n'a pas encore réglé le montant des achats à l'entreprise...
Ensuite, si elle continue à faire des difficultés, vous pouvez vous adresser à une association de consommateurs, généraliste ou plus spécialisée comme l'AFUB.
0
Je vous remercie de vos réponses.
0

Vous n’avez pas trouvé la réponse que vous recherchez ?

Posez votre question
Gérard, il m'est arrivé de constater des délais de paiement...
0
C'est à dire en termes de relations inter-établissements ?
0
Oh certes, cela n'apporte qu'une supposition de délai à l'encaissement.
On n'est pas bien sûr dans les "paiements sécurisés" qui se généralisent, mais qui ne représentent pas toutes les transactions : ces "paiements sécurisés" sont instantanés et le client lésé est un créancier chirographaire comme un autre.
Je parle des paiements plus "artisanaux", où on donne son numéro de carte, carte qui est débitée ensuite.
Si la notification du débit apparaît plusieurs jours plus tard (récemment un webmarchand m'a écrit "je vous envoie la commande et je débite votre carte", ce qui rend les choses encore plus claires), il est hautement probable que le paiement n'a été effectif qu'à la date où il apparaît, et jusqu'à cette date, on peut intervenir auprès de la banque.
0
Bien sûr, c'est la position légale que j'ai exposée ci-dessus !
On en revient toujours au même problème : si votre compte est débité, cela veut dire que le professionnel s' est évidemment crédité par liaison avec sa banque.

Donc en matière d'opposition pour liquidation, seule une opération (chèque, carte, prélèvement) non encore parvenue sur votre compte peut être évitée,
Aprés, il faudrait l'accord du liquidateur.
0