Durée de travail hebdomadaire

bouboule - 8 avril 2011 à 14:15
 alain75 - 8 avril 2011 à 15:36
Bonjour,
Je vous explique mon cas, je suis nounou au domicile de mes patrons et je travaille 55h par semaine. J'ai des horaires réguliers, puisque je fais 8h19h tous les jours sauf le week end.
Mes patrons me compte 20h de présence responsable soit 4h par jour,alors que le mercredi je garde leurs deux enfants( la plus grande n'ayant pas école le mercredi).
Par eilleurs à l'année,les parents m'ont imposé 25 de congés sans solde,ce qui diminue monn quotat d'heure au mois.
Ma question est la suivant: es-ce légale de travailler autant?
Merci d'avance.

3 réponses

Bonjour

Juste un conseil, arrêtez de vous faire exploiter par vos employeurs. Prenez votre contrat, tous vos bulletins de salaire et allez à l'inspection du travail expliquer votre situation. Vos employeurs ne respectent pas la législation du travail. Vous n'avez pas le droit de travailler plus de 48 heures par semaines et les heures au-dessus de 35 heures par semaine, sont des heures supplémentaires qui doivent vous êtes payés au tarif des heures supplémentaires. Ensuite, vos employeurs n'ont pas le droit de vous imposer des congés sans solde, si ils vous obligent à prendre des congés en plus des congés légaux auxquels vous avez droits, ils doivent vous payez ses jours de congés imposés.

Donc, allez au plus vite à l'inspection du travail et ne vous faites plus exploiter.
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Merci de votre réponse, j'ai déjà pris contact avec l'inspection du travail car je suis en litige avec mes employeurs, ils m'ont "arnaquer" la somme de 1500euros en 10 mois, en me dédeuisant non 25jours de congés sans soldes mais 50jours...
Par rapportà ses jours de congés sans solde, ils sont stipulés dans le contrat de travail donc ils ont le droit...
J'aurais voulu savoir si vous connaissiez un certain "arrêt Dellas" et s'il s'appliquait à ma situation?
De toute facon, nous allons aller aux prud'hommes car ils ne m'ont toujours pas régler la somme qu'ils me doivent alors que je les avait mis en demeure.
Au lieu de cela, ma patronne m'a imposé un avenant ou il était ecrit que je devais accepter un paiement en trois fois... j'ai donc refuser cet avenant et j'attends toujours...
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Voici l'arrêt DELLAS pris par la Cour de Justice de la Communauté Européenne.
Vous pourrez l'invoquer contre vos employeurs devant le conseil des prud'hommes



La justice européenne censure un décret français sur le temps de travail



Un arrêt de la Cour de Justice des Communautés européennes rappelle une jurisprudence déjà établie selon laquelle le temps de garde doit être décompté comme temps de travail (CJCE, 01/12/2005, affaire C-14/04, Abdelkader Dellas e. a. / Premier ministre e. a.). Une réglementation nationale (en l'espèce un décret français) qui ne respecte pas ce principe est contraire au droit communautaire.

M.Dellas, éducateur spécialisé dans un établissement pour handicapés avait été licencié en raison de divergences avec son employeur notamment sur la durée de travail qu'il effectuait et sur sa rémunération au titre des heures de surveillance nocturne. Début 2002, il avait saisit le Conseil d'Etat d'un recours en annulation du décret 2001-1384 qui réglementait les conditions de décompte et de rémunération des heures supplémentaires du personnel des établissements similaires à celui dans lequel il travaillait (1) . Ce décret instituait un système de pondération pour le calcul de la rémunération et prend en compte l'existence de périodes d'inaction des personnels pendant ces services de garde pour établir entre les heures de présence et les heures de travail effectivement décomptées un rapport de 3 à 1 pour les neuf premières heures, puis de 2 à 1 pour les heures suivantes. Des syndicats s'étaient joint à ce recours. Leur argument était que le décret violait le droit communautaire et plus particulièrement la directive communautaire 93/104 du 23/11/1993, concernant certains aspects de l'aménagement du temps de travail (2).

Le Conseil d'Etat a préféré surseoir à statuer pour saisir la Cour de justice des Communautés européennes afin de lui demander si les dispositions du décret étaient contraires à la directive.

Celle-ci prévoit que les travailleurs doivent bénéficier de périodes minimales de repos journalier et hebdomadaire et de périodes de pause adéquates. Elle fixe également la durée maximale hebdomadaire de travail à 48 heures, heures supplémentaires comprises. Pour le décompte des heures de travail, la directive distingue entre "temps de travail" et "temps de repos". En vertu d'une jurisprudence initiée en 1998, la Cour de justice des Communautés européennes s'est fondée sur le fait que la notion de temps de travail est indépendante de l'intensité du travail accompli pour considérer que des temps de garde effectués sur le lieu de travail par des médecins, du personnel infirmier des services d'urgences, des secouristes et des pompiers, sont, dans leur intégralité, du temps de travail.

Dès lors, le mécanisme de pondération prévu par le décret 2001-1384, qui ne tenaient pas compte de toutes les heures de présence des travailleurs, était contraire à la directive communautaire. Il permettait des temps de travail hebdomadaire de 60 heures ou plus, donc bien supérieurs à la durée maximale prévue par la législation communautaire.

Il n'appartient pas à la Cour d'annuler un texte législatif ou réglementaire national, mais l'arrêt lie la juridiction qui l'a interrogée. Ajoutons que, dans cette affaire, le Gouvernement français a pris les devants puisque, sans attendre l'arrêt de la Cour, ni la décision du Conseil d'Etat, il a abrogé le décret litigieux en octobre 2004 (3).

04/12/2005




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1-Décret n° 2001-1384, du 31 décembre 2001, pris pour l'application de l'article L. 212-4 du code du travail et instituant une durée d'équivalence de la durée légale du travail dans les établissements sociaux et médico-sociaux gérés par des personnes privées à but non lucratif (JORF du 3 janvier 2002, p. 149).

2-Publiée au Journal Officiel L 307 du 13/12/1993. Elle a fait l'objet d'une proposition de révision actuellement en cours d'examen par le Conseil et le Parlement européen . Pour plus d'information sur ce point : Révision de la directive européenne sur le temps de travail

3-Par un décret du 21/10/2004; l'abrogation est effective depuis le 26/10/2004.
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