Communauté universelle/succession/protection

Mary57 - 17 déc. 2008 à 04:44
 PIZZITOLA Mchèle - 28 avril 2009 à 02:40
Bonjour,

Mes parents avaient changé leur régime matrimonial en communauté universelle, mon père m'avait fait signer un papier disant que j'étais "informée de ce changement". Je n'ai bien sûr aucun double de ce document, que j'ai signé sous la pression, sans recul, au motif évoqué de sa part "d'éviter des frais de succession importants plus tard" et en disant qu'il y avait un bien "gelé" pour moi.
Mes parents possédaient 4 maisons et divers comptes en banques, en France et à l'étranger. J'étais en principe enfant unique.

Or, ma mère est décédée en 2004, je n'ai jamais entendu parler de la succession mais j'ai appris que mon père avait une double, triple et même quadruple vie et qu'il y avait un autre enfant "quelque part".

Je suis aujourd'hui consciente d'avoir été complètement sous son emprise, comme le fut aussi ma mère, et nous lui faisions confiance au moment de la signature des documents de régime matrimonial.

La situation se complique.

Je suis locataire d'une de ses maisons, celle de mon enfance passée avec mes grands-parents, pour laquelle je lui verse un loyer depuis 16 ans. Mon mari a effectué personnellement de nombreux travaux importants de remise à neuf de cette maison puisque mon père nous disait qu'elle serait pour nous plus tard. Il payait le matériel, mon mari faisait les travaux, ce qui semblait être un bon arrangement.

Mon père, 73 ans, vient d'emménager avec une fille de mon âge (40 ans), et, surprise, veut vendre la maison dans laquelle je réside, aux enchères.

Aujourd'hui, je lui ai versé beaucoup d'argent sous forme de loyer. Mon mari et moi avons beaucoup investi en temps, en rénovation, en embellissement, et je me sens totalement flouée. Je n'ai plus d'argent pour m'acheter un bien propre, car j'ai tout donné à mon père, en bonne fille bien honnête, et surtout ... bien bête.

Je souhaite agir car mon père a abusé de ma confiance, ne m'a jamais donné un centime, je suis au chômage, mon mari à la retraite, et j'ai peur que moi ou mon mari finissions à la rue s'il arrivait quelque chose à l'un de nous. Nous n'arriverions pas à nous reloger.

Devait-il y avoir une ouverture de succession au décès de ma mère qui ne possédait, selon mon père, pas de biens propres?

Puis-je faire quelque chose dans ce sens pour faire évaluer le patrimoine?

Puis-je m'opposer à la vente de la maison que j'habite, sachant que je n'ai plus l'argent pour l'acheter, et que la banque ne m'accorde pas de prêt (chômage, etc)?

Quand peut-on dire qu'un parent dilapide l'héritage, ou qu'une concubine détourne l'héritage?

Que faire et comment faire pour protéger mes intérêts et éviter de me faire déposséder par lui et/ou sa nouvelle compagne, qui veut aussi se marier, a une fille de son premier mariage, et bien sûr rien à elle?

Je dois dire qu'il est très sain d'esprit et sait parfaitement ce qu'il fait.

Je n'ai plus non plus confiance dans "le notaire de famille", je ne tiens pas à ce qu'il m'aiguille mal pour favoriser mon père qui lui a donné beaucoup d'affaires commerciales. Il en a aussi donné quelques unes à tous les autres notaires de la région. Il n'y aurait pas de chambre des notaires en moselle ni de permanence au tribunal.

Merci pour vos conseils.

Mary

3 réponses

YODA13119 Messages postés 780 Date d'inscription dimanche 2 mars 2008 Statut Membre Dernière intervention 29 janvier 2009 361
18 déc. 2008 à 21:01
Bonjour,
je vais essayer de vous donner quelques directions à suivre sachant que légalement vous n'êtes pas en situation très favorable mais votre cas mérite attention.
Sans vouloir être basique, je pense que malgré tout une consultation plus approfondie s'impose, non que les intervenants de ce forum n'aient pas les compétences requises pour vous aider, mais parce que votre situation demande un examen des pièces telles que le contrat de mariage, les titres de propriétés, vos comptes bancaires etc.
Bon alors essayons de procéder par ordre.
1°) légalement, vous ne pouvez pas interdire à votre père d'utiliser librement les biens dont il est propriétaire et surtout pas de les vendre. La situation vient essentiellement du changement de régime matrimonial lequel a visiblement laissé au survivant la pleine propriété de l'ensemble des biens du couple (ce qui expliquerait l'absence de succession au décès de votre mère). En clair, communauté universelle + attribution intégrale au dernier des vivants = 0 de patrimoine au profit des héritiers lors du premier décès car tout va dans la communauté et que celle-ci est attribuée, par l'effet de la dissolution du mariage, au conjoint survivant.
Donc votre problème vient bien du régime adopté par contrat et c'est vers lui qu'il faut se tourner.
2°) en principe, le changement de régime matrimonial est difficile à attaquer car il fait l'objet d'une instance judiciaire en homologation qui est censée en purger les vices et au cours de laquelle est pris en compte l'intérêt familial. Donc, vous ne pouvez pas vous fonder sur des arguments patrimoniaux pour essayer de remettre en cause la communauté universelle signée entre vos parents et notamment vous ne pouvez pas faire état d'une éventuelle atteinte à vos droits successoraux.
Lors de l'acceptation judiciaire du régime, on prend le risque de dilapidation du patrimoine par le survivant, c'est d'ailleurs pour cela que souvent le juge sollicite l'avis des enfants (avis qui n'est cependant pas obligatoire et qui, s'il est négatif, n'empêche pas les époux de changer de régime). En clair, même si votre accord a été obtenu sur des éléments mensongers ou par "abus" de confiance, ce n'est pas un motif valable pour remettre en cause le contrat de mariage, sauf si le juge en a fait un élément déterminant de sa décision.
En conséquence, peu d'éléments pour vous, à titre personnel, pour pouvoir attaquer la communauté universelle qui "lèse" vos intérêts.
3°) à titre personnel, vous êtes "tiers" au contrat de mariage, mais, en qualité d'héritière de votre mère, vous pouvez la "remplacer" dans ses droits. Or, il existe un cas de nullité du contrat homologué et donc de recours possible en révision du jugement d'homologation, qui est la dissimulation d'un enfant naturel par l'un des époux. Dans ce cas, et à condition que l'existence d'un enfant de votre père soit avérée et révélée après le changement de régime matrimonial, vous pouvez exercer ce droit au nom de votre mère. Toutefois, il n'est pas certain que malgré la présence de cet enfant, le juge remette en cause le régime actuel; il faudra établir que ce n'était pas dans l'intérêt de la famille.
4°) concernant votre situation personnelle vis à vis de votre logement, si vous pouvez prouver l'existence de paiements réguliers à votre père, vous établissez l'existence d'un bail d'habitation opposable à l'acheteur, c'est-à-dire que ce dernier devra respecter votre droit de locataire et devra vous maintenir dans les lieux jusqu'au terme du contrat et qu'il ne pourra y mettre fin que suivant la procédure légale du congé, avec préavis et justes motifs.

Cordialement
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JeanJod Messages postés 2619 Date d'inscription mardi 30 septembre 2008 Statut Modérateur Dernière intervention 24 mars 2010 1 141
18 déc. 2008 à 18:28
Votre question est très détaillée. Peut-être trop... Il est difficile dans le cadre de ce forum de traiter des cas très spécifiques ou trop particuliers, qui exigerait une trop longue réponse ou une analyse trop détaillée. Peut-être pourriez-vous limiter votre question à un ou deux points et être plus synthétique ? Cordialement
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PIZZITOLA Mchèle
28 avril 2009 à 02:40
Je suis à la recherche du Notaire de mes parents PIZZITOLA en Moselle MERCI
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