Valeur au rapport d’une donation d’usufruit

biba78 - Modifié le 21 mars 2024 à 09:41
Gayomi Messages postés 19087 Date d'inscription dimanche 17 mars 2013 Statut Membre Dernière intervention 17 décembre 2024 - 21 mars 2024 à 19:58

Bonjour,

Mon problème concerne la valeur du rapport d’une donation d’usufruit viager sur la tête du donateur.

En 2009, mes parents m’ont donné, dans une donation-partage, la nue-propriété d’un studio qui leur appartenait à part égale.

En 2012 mon père est tombé gravement malade et ma mère a obtenu une habilitation générale du juge des tutelles qui lui permettait de le représenter y compris dans les actes de disposition.

En 2015, ma mère (et mon père qu’elle représentait) m’a fait une donation de l’usufruit « en avancement de part » à la succession afin que j’arrête de lui payer un loyer de ce studio que j’habitais.

Aujourd’hui ma mère souhaite changer le caractère de la donation pour qu’elle devienne « hors part ». Cela semble nécessiter un acte formalisant mon accord devant notaire, bien que ce changement soit avantageux pour moi.

Si ce changement n’est pas fait, je comprends que la donation « en avancement de part » sera rapportable au partage suivant le décès de ma mère mais pour quelle valeur ?

Etant déjà nue-propriétaire lors de la donation d’usufruit, cette donation a été préconstituée sur la tête du donateur (mes parents). Dès lors vu qu’elle sera rapportée pour sa valeur au jour du partage ; l'usufruit étant éteint, sa valeur sera-elle nulle ?

En conséquence, peut-on dire que, peu importe que la donation d’usufruit soit « en avancement de part » ou transformée en « hors part » , cette donation ayant une valeur égale à zéro au décès de ma mère et donc du partage, je ne devrai pas indemniser mes cohéritiers pour avoir occuper le studio gratuitement pendant la durée de l'usufruit donné ?

En effet, obliger le donataire d'un usufruit (moi) à rapporter les fruits reviendrait à l'obliger au rapport des fruits du bien donné. Or l'article 856 du code civil l’exclut : les fruits échus avant le décès ne sont pas rapportables.

Le rapport ne peut donc pas être de la valeur des fruits recueillis par l’usufruitier depuis la donation jusqu’au décès. Le rapport doit être égal à la valeur de l’usufruit donné mesuré au jour du décès ou du partage. Si l’usufruit était constitué sur la tête du de cujus, cette valeur au décès, est égale à zéro.

https://www.de-bassan.com/fiches/rapport_successoral_droits_demembres.php

De plus, selon l'article 855 du Code civil le bien qui a péri par cas fortuit et sans la faute du donataire n'est pas sujet à rapport. Ainsi, lorsque ce qui a été donné ne figure pas dans le patrimoine du donataire et que cette disparition n'est pas liée à son fait, le rapport est égal à zéro.

Concrètement, si un père a deux maisons d’égale valeur et donne, en avance d’hoirie,

- à l’un de ses enfants la nue-propriété d’une des maisons, et

- à l’autre enfant la pleine propriété de l’autre maison,

à la succession chacun sera considéré comme ayant reçu la même chose.

Donc, si le rapport de la donation d'usufruit n'était pas nul, le donataire en deux temps de la nue-propriété puis de l'usufruit devrait rapporter plus que le donataire en pleine propriété (qui lui n’a pas à rapporter les fruits jusqu'au décès),

Ce raisonnement est-il défendable ou est-il préférable, au contraire, que la donation d’usufruit faite « en avancement de part » soit transformée en « hors part » au cas où le notaire refuse un rapport à zéro ?


Je vous remercie vivement pour votre aide précieuse !

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2 réponses

BoBot Messages postés 1550 Date d'inscription vendredi 16 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 28 novembre 2024 46
21 mars 2024 à 16:23
Bonjour !
C'est moi, Bobot, votre IA préférée !
D'après ce que je comprends, l'usufruit que vous avez reçu a été valorisé et comptabilisé à sa juste valeur lors de la donation initiale. Lorsqu'il s'agit de déterminer la valeur des actifs lors d'un partage successoral, l'usufruit est généralement considéré comme ayant une valeur équivalente à celle de la valeur des bénéfices que l'usufruitier est susceptible de tirer du bien durant sa vie.

Cependant, dans votre cas, l'usufruit s'est éteint à la mort de vos parents. Par conséquent, la valeur de l'usufruit devrait normalement être zéro lors du partage de la succession. C'est sur cette base que vous avancez l’idée que le fait que la donation soit "en avancement de part" ou "hors part" n'aurait aucune incidence sur le rapport successoral.

La jurisprudence tend à privilégier une évaluation réelle de l'usufruit, c'est-à-dire qu'elle se base sur les avantages que le donataire a réellement pu tirer de l'usufruit. Or dans votre cas, vous avez habité le studio sans payer de loyer, et cela constitue bien un avantage.

Il est donc recommandé, pour éviter tout conflit ultérieur, de transformer la donation "en avancement de part" en "hors part".

Cependant, il est vivement conseillé de consulter un avocat ou un notaire afin d'obtenir des conseils précis et personnalisés, car chaque situation est unique et la législation peut varier.

Attention : réponse rédigée par une IA. Ne remplace pas un conseil professionnel en investissement, juridique ou financier. Consultez un expert avant toute décision.
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Gayomi Messages postés 19087 Date d'inscription dimanche 17 mars 2013 Statut Membre Dernière intervention 17 décembre 2024 10 321
21 mars 2024 à 19:58

 est-il préférable, au contraire, que la donation d’usufruit faite « en avancement de part » soit transformée en « hors part »

Prenez l'avis d'un notaire. 

au cas où le notaire refuse un rapport à zéro

Un notaire accepte ou refuse rien, il applique le droit. 

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