Loi Evin et complémentaire santé pour retraités
jee pee Messages postés 40475 Date d'inscription mercredi 2 mai 2007 Statut Modérateur Dernière intervention 26 novembre 2024 - 1 déc. 2022 à 17:43
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3 réponses
Modifié le 1 déc. 2022 à 18:12
J'ai effectué un nouveau tour d'horizon sur la question. Et pas trouvé de cas similaires traités, ni judiciaires, ni de sites abordant la question. Sauf un mémoire sur les difficultés d'application de la loi Evin : http://ial.univ-lyon3.fr/wp-content/uploads/2019/12/Me%CC%81moire-Hadibi_compressed.pdf
Cet essai se révèle intéressant, en s'appuyant dessus, on pourrait en tirer 2 axes principaux pour le sujet qui nous intéressent. Le droit de suite créé par la loi Evin pour la mutuelle santé, est un nouveau contrat individuel, sans lien avec l'ancien. Les garanties accordées ne sont pas limitées dans le temps.
Quelques extraits :
52 : Et peu importe que le contrat collectif originel soit affecté par une résiliation ou non, ne soit plus commercialisé par l’organisme
54 : le lien avec le contrat originel est rompu
57 : Par conséquent, le contrat étant autonome, la modification ou la résiliation du contrat collectif n’aura aucun impact sur le contrat souscrit dans le cadre du maintien de garanties.
77. Résiliation annuelle. - Le Code des assurances prévoit en principe à l’article L113-12 la possibilité pour l’assureur comme pour l’assuré de procéder à la résiliation du contrat à l’échéance annuelle.
103. La loi Evin a vocation à permettre un maintien de garanties identique pour une durée illimitée. Il s’agit d’un dispositif à caractère viager et c’est sans doute le point fort de la mesure, contrairement à la portabilité prévue par l’ANI.
Vous pourriez y trouver substance pour un courrier à l'assureur sur l'absence de lien entre votre contrat individuel et l'ancien contrat collectif. De là à intenter une action en justice ? L'assureur aurait pu juste invoquer la clause de résiliation annuelle du code civil. Même si le contrat est à durée illimitée, c'est là une autre ambiguïté.
Le mémoire donne bien l'idée de la complexité, d'une loi qui tient en quelques lignes, et sa mise en œuvre pratique.
Je suis intéressé par le sujet, ayant autrefois suivi, en tant qu'élu, les contrats santé/prévoyance dans mon entreprise. Et désormais à la retraite depuis 4 ans et demi, avec une mutuelle santé conservée comme vous. J'attends l'année prochaine pour voir l'augmentation éventuelle, étant au delà de la période de 3 ans et des 150% initiaux, en zone inconnue. L'augmentation devenant libre, cela devrait signifier une augmentation dans la moyenne des assurances de la compagnie ?
28 nov. 2022 à 19:32
Bonjour
De toutes les façons la possibilité de maintien des garanties de l'entreprise ( à ne pas confondre avec le droit à la portabilité) a un interet qui se limite surtout à la première année vu que vous payez le même prix .
Je ne sais pas si vous en aviez connaissance mais à partir de la deuxième année il y a une augmentation de 25% de vos cotisations et à partir de la 3ème année c'est une augmentation de 50% qui s'y rajoute , pour des garanties qui ciblent plutot des actifs ( comme la prime de naissance dont vous n'avez plus forcément besoin)
Si l'employeur résilie le contrat il n'a pas l'obligation de vous permettre de beneficier du maintien de la prolongation de garantie, qui est une mesure qui s'imposent aux mutuelles ( pas à l'employeur) et qui comme son nom l'indique permet de prolonger les garanties déjà mises en place pour l'assuré .
C'est different pour les contrats de prévoyance qui eux, sont obligés de couvrir le risque décès et invalidité , même si résiliation de l'employeur, si tant est que les droits ont été ouverts pendant le contrat .
28 nov. 2022 à 19:48
Bonjour,
J'avais effectué des recherches sur ce sujet sans y trouver de réponse. Le changement d'assureur doit tout de même arriver. Les entreprises (d'expérience, autrefois élu du CE, j'ai participé à la commission mutuelle) lançant régulièrement des appels d'offres sur les contrats santé et prévoyance.
Si la prolongation de garantie s'impose à l'assureur, pourquoi ce dernier peut-il arguer de la résiliation du contrat par l'entreprise, pour résilier le contrat du retraité ?
28 nov. 2022 à 20:46
Il faudrait pour celà trouver la loi ou jurisprudence qui imposerait cela à des assureurs alors que le contrat n'existe plus ...
Proposer une prolongation de garantie après certaines rupture de contrat soumis aux conditions de percevoir certains revenus de remplacement s'impose effectivement aux assureurs mais rien dans la loi , ne les oblige à prolonger un contrat de garantie qui n'existe plus , puisque l'employeur résilie le contrat collectif.
Attention cette prolongation de garantie n'est possible que pour le salarié, pas pour ses ayant droit
La loi n'oblige que les contrats de prévoyance a continué d'indemniser certains risques ... mais la aussi la revalorisation des rentes restent subordonnées au fait que l'employeur ait un contrat en cours du fait de la possibilité de solidarité entre les cotisations des actifs .
Malheureusement les organisations syndicales, qui sont constituées majoritairement d'actifs et défendent les droits des salariés ne pensent pas à l'impact des résiliations de contrat quand justement ils lancent des appels d'offres pour trouver le meilleur rapport cotisation/ garanties
Après , comme déjà dit, vu les augmentations permises de cotisations dans le cadre de la prolongation de garantie, il n'est pas ininteressant de voir en direct d'autres mutuelles .(on peut facilement passer du simple au double de cotisations au bout de 3 ans vu qu'on a en plus à notre charge la part employeur : vu pour un grand groupe avec pour assureur un grand groupe aussi)
29 nov. 2022 à 12:14
J'ai retrouvé le lien que j'avais noté sur le sujet tout proche, mais situation fort différente, la portabilité suite au licenciement avec l'entreprise en liquidation judiciaire : https://www.lexbase.fr/article-juridique/62147202-jurisprudence-entreprise-en-liquidation-judiciaire-ou-lorsque-le-prix-de-la-portabilite-est-porte-p
On voit qu'après un long parcours juridique la CC conclut que la charge doit être assumée par l'assureur quand l'entreprise a disparue, faute d'un dispositif de prise en charge collectif, parce que le contrat n'a pas été résilié.
En fait à la retraite c'est tout le calcul économique de l'assurance qu'il faut refaire. Vous n'avez plus l'abondement de l'entreprise et s'assurer devient très très cher. L'exemple le plus parlant ce sont les lunettes et les lentilles. A partir de 55 ans 95 % des français en portent. Les assureur font leur tarif à l'âge : au-delà de 55 ans la prime comprend donc le prix moyen d'une paire de lunette tous les deux ans plus les 25 % de frais de l'assureur et les 13 % de taxe de solidarité sur l'assurance. Donc s'assurer pour des lunettes c'est payer leur prix moyen plus 38 % ! Alors que si vous mettez de côté 20 ou 25 € par mois vous vous les payez pour beaucoup moins cher !
Mieux vaut une des nouvelles assurances hospitalisation avec des garanties étendues genre MutuaMea : c'est trois fois moins cher et avec les économies on peu se payer plus que ce quel les assureurs remboursent !
Bonjour, merci pour vos retours. Mon ex entreprise a décidé de résilier le contrat santé groupe en cours et changer de mutuelle au 1 janvier 2023. De fait les anciens salariés comme moi retraitée qui bénéficiaient du maintien de cette mutuelle dans le cadre de la loi Evin, se retrouvent également résiliés de leur mutuelle avec juste 1 mois pour se retourner. C’est surprenant que rien ne soit prévu par les textes de loi car une entreprise est amenée à changer de contrat mutuelle groupe plusieurs fois dans son existence et cela pénalise les anciens salariés ayant demandé à bénéficier des conditions loi Evin. A votre avis, dois-je poursuivre mes recherches afin de savoir s’il y a un recours possible auprès de la mutuelle afin qu’ils me maintiennent aux mêmes conditions ? Et idem auprès de la nouvelle mutuelle ? Merci encore et bonne journée.
Modifié le 29 nov. 2022 à 16:10
Si c'est encore possible il faudrait contacter les représentants actuels de l'entreprise .
J'ai vu passé des contrats d'organisme assureurs qui permettaient la reprise de certaines garanties auprès des anciens salariés
Pour le reste la jurisprudence de Jeepee est intéressante mais elle concerne la portabilité qui est un droit à la durée déterminée légalement financé par l'employeur : la liquidation judiciaire ne permettant plus son financement, il est donc intéressant de comprendre que les organismes assureurs devront prendre cela en considération dans le calcul des cotisations au titre de la mutualisation des risques .
Dans le cadre de la portabilité et du changement d'assureur le code de la sécurité sociale oblige le nouvel assureur à poursuivre l'exercice de leur droit ;
Dans le cadre de la prolongation de garantie, leur devoir est de proposer un contrat pour l'employé ( donc pas sa famille), au même prix la première année mais qui peut atteindre 50% de plus la 3ème : on trouve amplement mieux sur le marché généralement .
De plus je ne connais pas les conditions de prolongation de garantie ( que vous ? Ou contrat famile?) prévu dans votre contrat de garantie mais une hausse significative de vos cotisations étaient prévisible pour début 2023
Le seul recours que ces organismes comprennent ce sont les recours juridiques, et il faut avoir les reins solides puisque cela se termine souvent en cour de cassation ( j'avais lu de multiples arrets en ce qui concernent les faits génerateurs des prévoyance en ce qui concerne la mise en invalidité)