Résiliation du bail d'une location meublé

fkang Messages postés 10 Date d'inscription lundi 29 février 2016 Statut Membre Dernière intervention 21 avril 2024 - 13 sept. 2022 à 00:23
_lael_ Messages postés 5114 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 29 novembre 2024 - 13 sept. 2022 à 12:33

Bonjour,

Je me présente à vous suite à des problèmes que je rencontre avec le locataire de mon logement meublé.

Tout d'abord à ce jour, le locataire doit 2 mois de loyers (Août et Septembre). J'ai demandé à un commissaire de justice de faire parvenir un commandement au locataire, dans le but de faire jouer la clause résolutoire.

Puis, suite aux alertes des résidents de la copropriété, en Juin 2022, le syndic de copropriété a porté plainte à l'encontre du locataire pour non respect des règlements de copropriétés. Dans la foulée, j'ai envoyé au locataire un courrier avec accusé de réception pour discuter de ce point. Le locataire n'est jamais allé récupérer le courrier...

Ensuite, des travaux liés à des dégâts des eaux doivent être réalisés dans le logement. Des dégâts, dont certains dégradent le logement en dessous. Le problème est que le locataire est injoignable, ne fourni aucun moyen de contact permanent et ne répond pas lorsqu'on frappe à la porte. Tout cela ne permet pas l'exécution des travaux nécessaires et accélère la dégradation des lieux.

Tout cela sans compter les "travaux" réalisés par le locataire, dans le logement sans autorisations et ainsi que l'altercation au couteau entre le locataire et des individus dans la cour de la copropriété. Altercation qui a été filmée par des résidents.

Sur la base de ces éléments, pensez-vous qu'il soit recevable de saisir directement le tribunal pour trouble du voisinage ?

Merci pour vos réponses :)

P.S. le préavis pour la reconduction du bail est dépassé

2 réponses

_lael_ Messages postés 5114 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 29 novembre 2024 2 444
Modifié le 13 sept. 2022 à 12:20

En meublé, vous pouvez résilier pour motif "réel et sérieux" par un préavis remis au locataire via LRAR ou huissier au moins 3 mois avant l'échéance du contrat, c'est le cas le plus simple. Je vous invite vivement à commencer par là quitte à envisager d'autres procédures ensuite.


C'est également théoriquement possible d'obtenir une résiliation judiciaire en cours de contrat mais en pratique c'est probablement impossible à obtenir dans des délais raisonnable du fait des délais judiciaires.

Pour un impayé de loyer il faut passer par un commandement de payer, attendre 2 mois, puis demander la résiliation judiciaire ce qui demande encore 5 à 8 mois supplémentaires (audience, éventuels reports puis délibéré), voire même davantage.

Pour manquement du locataire à ses obligations (violation RC, troubles de voisinage, etc...) c'est également des délais judiciaires de 5 à 8 mois voire même davantage et un résultat pas forcément évident.

C'est également théoriquement possible de passer par une procédure de référé s'il y a urgence (menace avec arme blanche par exemple) mais ça peut être un faux bon plan et au contraire faire perdre du temps si le locataire demande à renvoyer l'affaire au fond ou si l'urgence n'est pas retenue.


Sachant que ces procédures ont un coût : avocat, huissiers, etc... qu'il faudra avancer en espérant ensuite pouvoir en récupérer, souvent qu'une partie, auprès du locataire.

Si le locataire ne quitte pas le logement malgré le préavis ou la résiliation judiciaire il faudra passer par la procédure d'expulsion :
- Validation en justice de la résiliation du contrat et de l'expulsion du locataire (à nouveau les délais judiciaires...)
- Remise d'un commandement de quitter les lieux par huissier donnant 2 mois au locataire pour partir
- Demande au préfet de faire intervenir la force publique pour une expulsion forcée.


Sachant qu'il y a potentiellement plein de trucs pour vous mettre des bâtons dans les roues :
- Obligation de notifier le préfet avant le commandement de payer et avant de demander l'expulsion avec des délais incompressibles derrière au cas où le préfet se décide à faire quelque chose : En vrai il ne fait jamais rien et ça fait juste gagner du temps au locataire.
- Les services sociaux ou d'hygiène qui peuvent suspendre votre procédure ou intervenir pour demander des reports ou suspension de procédure ou d'expulsion voire carrément la faire annuler si logement jugé insalubre, même si l'insalubrité est de la faute du locataire.
- La trêve hivernale rendant l'expulsion impossible
- Le refus du préfet de mobilier la force publique pour l'expulsion
- Les "formes" n'ont pas été respectées dans un document (Congé, Commandement, etc...) ce qui peut invalider la procédure et vous forcer à recommencer.

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fkang Messages postés 10 Date d'inscription lundi 29 février 2016 Statut Membre Dernière intervention 21 avril 2024
13 sept. 2022 à 12:21

Merci pour ce retour.

Une question cependant : pour la résiliation pour motif légitime et sérieux sachant que la fin de la première d'échéance est dans moins de trois mois, quel est le délai à annoncer ?

Est-ce que cela prolonge automatiquement jusqu'à la prochaine échéance ?

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_lael_ Messages postés 5114 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 29 novembre 2024 2 444
Modifié le 13 sept. 2022 à 12:36

"Une question cependant : pour la résiliation pour motif légitime et sérieux sachant que la fin de la première d'échéance est dans moins de trois mois, quel est le délai à annoncer ?"

Si c'est un meublé standard, vous êtes ré-engagé pour une période de 1an.

Vous pouvez donc déposer le préavis pour la fin de la prochaine période.

Attention à bien respecter très précisément les formes prévues à l'article 25-8 de la loi de 1989 à peine de nullité du congé.
cf également https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F929

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