Prestation conpensatoire et décès du débiteur

Cf16410 Messages postés 7 Date d'inscription samedi 25 mai 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 décembre 2015 - 6 déc. 2013 à 12:47
sophiag Messages postés 38396 Date d'inscription samedi 20 décembre 2008 Statut Contributeur Dernière intervention 10 mars 2020 - 6 déc. 2013 à 13:48
Bonjour,
J'aimerai savoir si il est possible de faire annuler une rente compensatoire au décès du débiteur ?
Je vous expose les faits :
Mon beau-père s'est marié en 69. Faute de moyens financier, il n'a pas su se défendre au moment de son divorce et s'est vu imposer une rente compensatoire tout en ayant la charge de ses deux enfants attribué lors de son divorce en 77. La "mère" incapable et toujours entretenu par la société l'a quitté en 72 lorsque le fils aîné avait un peu plus d'un an et la fille 6 mois. Secondé par l'aide juridictionnelle, elle a "gagné" ce divorce aux dépens de son ex-mari mais surtout de ses deux enfants car les moyens financiers de leur père étaient très limités.
Ce dernier (mon beau-père) a rencontré une femme en 73 dont il a eu un enfant en 74. Ils se sont marié en 81, mais un certificat de concubinage confirme qu'en 76, ils vivaient ensemble avec les trois enfants. Cette seconde épouse a été la seule mère que mon mari a connu. Bien qu'il soit contraint par la loi de voir sa mère biologique, c'était à chaque fois un calvaire.
Dès sa majorité, il n'a pas jamais revu. Et lorsqu'en 2008, le conseil général nous a demandé de participer aux frais de la maison de retraite de sa mère biologique, nous avons été devant le juge des affaires familiales qui a reconnu que mon mari n'était pas contraint de payer "car il a été reconnu qu'elle ne s'est jamais occupée de ses enfants".
Depuis toujours, mon mari trouve injuste cette décision de justice qui l'a pénalisé dans son enfance (financièrement) tout en maintenant un lien avec une femme assistée socialement pour faire simple.
Mon beau-père vient de décéder, et nous nous demandons s'il n'est pas possible d'aller de nouveau devant le juge pour la supprimer. Car il semblerait que ce soit sa mère de coeur(seconde épouse) qui soit contrainte de la payer. C'est une nouvelle fois profondément injuste. Au regard de notre première victoire ( mon mari et sa soeur) pourrions-nous faire valoir qu'elle va touché une pension de reversion (ce que je ne doute pas que le curateur de l'Udaf va demandé très vite) pour supprimer cette rente compensatoire.
Merci de m'apporter un regard éclairé sur ce sujet complexe et très lourd émotionnellement, car une suppression serait un peu l'occasion de rendre justice à son père qui s'est occupé de lui et à sa mère de coeur toujours présente dans notre vie.
Merci beaucoup

3 réponses

doris33 Messages postés 43442 Date d'inscription jeudi 14 février 2013 Statut Contributeur Dernière intervention 23 novembre 2024 16 603
6 déc. 2013 à 13:04
Bonjour,

juste une réflexion : la pension de reversion est partagée au prorata des années de mariage, la première épouse a été mariée 8 ans, la pension ne va pas être très élevée.

Connaissez-vous le lien suivant :

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1760

extrait
"Décès du débiteur
En cas de décès de celui qui verse la prestation, le paiement de celle-ci est prélevé sur la succession et dans les limites de l'actif successoral.
Ainsi, les héritiers ne sont pas tenus personnellement du paiement de la prestation.

Si le versement de la prestation s'effectuait sous la forme d'un capital payable par fractionnement, le solde de ce capital devient immédiatement exigible.

S'il s'agissait d'une rente, elle se convertit également en capital immédiatement exigible dont le montant est déterminé par un barème après déduction des pensions de réversion.

Toutefois, les héritiers peuvent décider, par acte notarié, de maintenir les conditions de règlement fixés avant le décès du débiteur. Ils sont tenus du paiement de la prestation sur leurs fonds personnels si l'actif successoral est insuffisant. "

Cordialement
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sophiag Messages postés 38396 Date d'inscription samedi 20 décembre 2008 Statut Contributeur Dernière intervention 10 mars 2020 9 188
6 déc. 2013 à 13:00
Bonjour
Il faut qu'en effet, l'héritière de cette prestation compensatoire fasse une requête devant le JAF pour demander son annulation du fait du décès de votre beau pere, avec avocat compris et les arguments que vous exposez, mais surtout, si ses finances ne lui permettent pas d'assumer.
Un avocat est nécessaire car il va déjà examiner le jugement antérieur qui fixe cette prestation et voir sur quel modalité elle s'inscrit, donc, par conséquence, faire déjà une visite chez un avocat gratuit (maison de la justice ) pour avoir un avis éclairer ou permanence d'avocat gratuit (demandez à la mairie)


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Cf16410 Messages postés 7 Date d'inscription samedi 25 mai 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 décembre 2015
6 déc. 2013 à 13:15
Merci beaucoup de vos explications, mais je m'interroge :
mon beau-père s'était renseigné auprès de son notaire car il avait le souci de protéger sa seconde épouse en faisant une donation au dernier vivant, il n'est donc pas question de succession ou d'héritage suite à ce décès. Mais le notaire avait indiqué que sa seconde épouse devrait continuer de payer cette prestation compensatoire, à son décès, cela reviendra aux 3 enfants même le petit dernier qui n'a aucun lien de parenté de prêt ou loin avec cette première épouse.
La question d'un capital ne s'applique donc pas dans ce cas, ai-je bien compris ?
De fait, les moyens de la seconde épouse vont être vraiment diminués même si elle touchera forcément plus que cette première épouse puisqu'elle a été marié officiellement (de 1981 à 2013) 32 ans contre 8 ans pour la première.
Lorsque j'évoquais les faibles moyens financiers de mon beau-père la prestation compensatoire étant réévalué tous les ans, la somme est tout de même importante pour un petit budget d'où notre souhait d'aider la seconde épouse à annuler cette prestation.
Nous allons suivre les conseils de sophiag et nous rapprocher d'un avocat mais je voulais savoir si, au regard de vos connaissances juridiques, nous pouvions espérer justice dans ce cas présent.
Merci de votre aide
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doris33 Messages postés 43442 Date d'inscription jeudi 14 février 2013 Statut Contributeur Dernière intervention 23 novembre 2024 16 603
6 déc. 2013 à 13:30
A nouveau une précision, vous écrivez "il avait le souci de protéger sa seconde épouse en faisant une donation au dernier vivant, il n'est donc pas question de succession ou d'héritage suite à ce décès." et bien si, suite au décès de votre père, il y a succession et héritage, en tant qu'enfants, vous êtes héritiers ainsi que votre belle-mère puisqu'il y a eu donation au dernier vivant.

Mais cela ne change rien à votre problème, suivez les conseils de Sophiag.

Cordialement
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sophiag Messages postés 38396 Date d'inscription samedi 20 décembre 2008 Statut Contributeur Dernière intervention 10 mars 2020 9 188
6 déc. 2013 à 13:37
En effet, Doris a raison, la prestation compensatoire a été revu concernant la rente à vie, mais j'avoue que le conseil d'un avocat est prescrit pour savoir comment faire arrêter celle ci; mais logiquement, Doris a raison, c'est par la succession que celle ci s'arrêtera.

Loi du Le 26 mai 2004,

http://www.murielle-cahen.com/publications/p_divorce.asp
III. La prestation compensatoire
La prestation compensatoire a été réformée le 30 juin 2000. Elle est destinée à compenser la disparité créée par la rupture du mariage (articles 270 ancien et nouveau). La nouvelle loi aménage cette prestation qui pourra dorénavant être accordée, dans un souci d'équité, à l'époux pour lequel les torts exclusifs sont reconnus.

La prestation pourra s'appliquer à toutes les formes du divorce. Le juge qui choisit d'octroyer ou non cette prestation compensatoire se fonde sur plusieurs critères définis par la loi (article 271 nouveau du Code civil) :
- durée du mariage,
- conséquences des choix professionnels pendant la vie commune pour l'éducation des enfants
-du temps qu'il faudra consacrer à l'avancement de sa carrière,
patrimoine estimé et prévisible, etc...

Certains de ces critères existaient sous l'égide de l'ancienne loi mais ils ont été précisés pour permettre au juge de prendre une décision en équité. La prestation compensatoire pourra être mixte en capital et en rente pour tenir compte des situations diverses. Le reproche récurrent concernant la prestation compensatoire était que cette dernière était transmissible à ses héritiers si l'ex-époux venait à décéder.

Cette disposition était considérée comme injustifiée et injuste.· La nouvelle loi maintient le principe de transmissibilité de la prestation compensatoire aux héritiers mais seulement dans la limite de l'actif successoral :
« Le paiement est supporté par tous les héritiers, qui n'y sont pas tenus personnellement, dans la limite de l'actif successoral et, en cas d'insuffisance, par tous les légataires particuliers, proportionnellement à leur émolument. » (article 280 Nouveau).

Son champ d'action est donc limité pour permettre un meilleur équilibre.
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sophiag Messages postés 38396 Date d'inscription samedi 20 décembre 2008 Statut Contributeur Dernière intervention 10 mars 2020 9 188
6 déc. 2013 à 13:42
PS : On a un avocat sur le site que j'ai vu revenir hier. Donc, si il passe par la , vous aurez une réponse plus agrémenter , on ne sait jamais, sinon, direction avocat gratuit pour avoir au moins une interprétation professionnelle de la situation
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Cf16410 Messages postés 7 Date d'inscription samedi 25 mai 2013 Statut Membre Dernière intervention 15 décembre 2015
6 déc. 2013 à 13:44
Le jugement favorable à mon mari et sa soeur les exonérant de l'obligation alimentaire concernant cette première épouse, peut-il apporter plus de poids à nos démarches ?
Merci
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sophiag Messages postés 38396 Date d'inscription samedi 20 décembre 2008 Statut Contributeur Dernière intervention 10 mars 2020 9 188
6 déc. 2013 à 13:48
Oui, au cas ou cela irait devant le JAF uniquement, pas pour la succession.
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