Délai de prévenance en période d'essai

AL1 - 1 avril 2011 à 16:39
 jj - 1 avril 2011 à 16:46
Bonjour,

Tout d'abord, bravo pour ce forum très complet. Les réponses données y sont souvent pertinentes.
C'est donc pour ça que je souhaite faire appel à vous pour une question un peu particulière qui n'a pas trouvée de réponse en parcourant les autres posts abordant le même sujet.

Ma situation : Je suis en fin de période d'essai d'un CDI en tant que cadre. Ma période d'essai était de 4 mois, renouvelable 3 mois. J'ai été embauché début septembre de l'an dernier, le 7 pour être précis, et ma période d'essai m'a été renouvelée aux alentours de la mi-décembre jusqu'au 7 avril inclus (enfin, je suppose qu'il est inclus, ça me semble être logique, vu que je ne retrouve pas ma pochette contenant ce papier signé).

Sauf que, je n'apprécie pas particulièrement ce poste, qui ne correspond pas à mes attentes professionnelles, et je me suis donc débrouillé pour en chercher un autre en parallèle.
J'ai reçu une réponse positive il y a peu, et l'offre détaillée devrait me parvenir sous peu.

Néanmoins, la fin de ma période d'essai arrive bientôt et je sais que je dois respecter un délai de prévenance de 48h (rupture de période d'essai à l'initiative de l'employé).

Dès lors, ma question est la suivante : Est-ce que mon délai de prévenance peut s'étaler au delà de la fin de ma période d'essai ? En gros, si je présente ma démission le 7 (en partant du principe que le 7 est bien inclus dans ma période d'essai) au matin, est-ce que le délai de prévenance se terminera le 8 au soir sans entraîner de complications (du type, préavis de 3 mois puisqu'officiellement en CDI ...) ?
Bref, en gros est-ce que je peux démissionner à la toute fin de ma période d'essai ? (ce n'est pas le but, par respect pour mon employeur actuel, mais j'anticipe simplement le fait que l'offre pourrait m'arriver plus tard que prévu).

Autre question subsidiaire : Si je décide de remettre ma démission en main propre contre décharge (pour éviter que celle-ci arrive après la fin de ma période d'essai), est-ce que les RH peuvent refuser de me la signer et m'obliger à le faire par lettre ? Si une telle situation arrive, quelle est l'attitude à adopter ?

Enfin, dernière question, dans le cadre d'un préavis de 48h, est-ce que le fait de donner sa démission le lundi dans la matinée signifie que ce préavis arrive à échéance le mardi soir ou est-ce qu'il faut compter plus large (du type mercredi midi ou soir) ?

Merci pour les réponses que vous pourrez m'apporter.

1 réponse

Ce délai s'impose pour les périodes d'essai convenues dans le cadre d'engagements à durée déterminée prévoyant une période d'essai d'au moins une semaine (C. trav., art. L.1242-10).
Le salarié qui rompt la période d'essai, doit respecter un délai de prévenance de 48 heures; délai ramené à 24 heures si la durée de présence dans l'entreprise est inférieure à huit jours.
L'employeur qui souhaite rompre la période d'essai doit respecter un délai de prévenance variant en fonction de la durée de présence du salarié dans l'entreprise. Il est de :
- 24 heures en deçà de 8 jours de présence;
- 48 heures entre 8 jours et un mois de présence;
- 2 semaines après un mois de présence;
- 1 mois après trois mois de présence.
La période d'essai, renouvellement inclus, ne peut être prolongée du fait de la durée du délai de prévenance, ce qui nécessite d'en tenir compte suffisamment tôt pour notifier la rupture.
La notification tardive, et donc le fait que la totalité du délai de prévenance ne puisse se dérouler pendant la période d'essai, ne semble ouvrir droit qu'au versement d'une indemnité compensatrice correspondant aux jours excédentaires sans que cela ait pour effet de transformer l'essai en contrat définitif mais oblige l'employeur à verser une indemnité compensatrice ne devrait pas être remise en cause.
Si la loi n'impose pas d'autre formalisme que le délai de prévenance, pour la détermination du point de départ de celui-ci, il est utile de prévoir que la rupture de la période d'essai, quel qu'en soit l'auteur, sera faite par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge.
Soulignons enfin, et le législateur a pris le soin de le rappeler, que la période d'essai doit avoir un objet défini : pour l'employeur, évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment au regard de son expérience; pour le salarié, apprécier si les fonctions occupées lui conviennent (C. trav. art. L.1221-20). Cet objet ne doit pas être oublié lors d'une éventuelle rupture, du fait notamment de l'employeur. Récemment la Cour de cassation a approuvé la décision d'une cour d'appel qui, ayant constaté que la résiliation du contrat de travail était intervenue au cours de la période d'essai pour un motif non inhérent à la personne du salarié, a décidé qu'elle était abusive.
(Source : La Semaine Juridique - Edition sociale n° 31-35 du 29 juillet 2008)

source : http://fgcen-fo.bbconcept.net/t291-delai-de-prevenance-periode-d-essai
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