État des lieux

Loulou - 29 oct. 2024 à 20:25
img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024 - 2 nov. 2024 à 14:11

Bonjour, je voudrais savoir au bout de 24ans es ce qu il peuvent me réclamer de refaire l appartement 

2 réponses

img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024 23
29 oct. 2024 à 20:32

Au bout de 24 ans ils peuvent pas vous demander de "refaire l'appartement" mais ils peuvent toujours vous demander de remettre en état ce qui a été dégradé par manque d'entretien ou par négligence du moment que les différences sont indiquées sur l'état des lieux.

Par contre la bonne nouvelle c'est qu'en 24 ans le temps de taux vétusté applicable est tellement élevé que vous risquez pas de payer "grand chose".

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_lael_ Messages postés 5176 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025 2 482
Modifié le 30 oct. 2024 à 01:32

Je fais la même interprétation. (et annule le -1 que j'estime donné injustement)
 

Même après l'application d'une vétusté élevée il peut rester un reste à charge pour le locataire notamment si l'élément aurait pu continuer de remplir sa fonction si le locataire l'avait correctement entretenu ou n'avait pas fait preuve de négligence.

Typiquement un trou dans un mur, même après application de 50ans de vétusté, ça restera une négligence du locataire justifiant d'un reste à charge après application de la vétusté.
 

D'ailleurs à peu près tous les modèles de grilles de vétusté qu'on peut trouver, et notamment celles utilisées par les bailleurs sociaux, ont des quote-part résiduelles à charge du locataire de l'ordre de 20% même après dépassement de la durée de vie de l'élément dégradé.



Et il y a également des choses qui ne sont pas soumises à la vétusté :

- Un logement sale

- Un logement avec des encombrants non évacués au départ du locataire

- Des transformations effectuées par le locataire dans le logement : cuisine, sanitaires, etc...

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Prune622 Messages postés 746 Date d'inscription lundi 24 juin 2024 Statut Membre Dernière intervention 31 décembre 2024 384 > _lael_ Messages postés 5176 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025
30 oct. 2024 à 01:36

Commentaire très pertinent.

Comme je l'ai mis dans mon commentaire n°8, la dégradation ne me semble pas être comptée a priori dans cette jurisprudence.

Il faut voir quel était l'état du droit en 1995 en termes de vétusté. Les personnes restant dans un bail 1989 pendant 24 ans n'étant pas si courantes (1989+24=2013), la jurisprudence est mince.

Donc je serais a priori d'accord avec @_lael_ StatutMembre et avec @djivi38 StatutMembre : en cas de dégradations, destructions -> charge au locataire, même après 18 ans. Sinon, tout est par défaut de la vétusté. Charge au juge de décider si le reste à charge s'applique ou non, et sur quels éléments (jurisprudence étoffée...)

Cdt,

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img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024 23 > _lael_ Messages postés 5176 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025
30 oct. 2024 à 10:36

Oui, il y a toujours un taux résiduel qui dépasse pas les 20%. Certains éléments (Parquet ou carrelage, porte blindée, vitrerie) ont une durée de vie théorique qui dépassent largement les 20-30 ans.

Mais dans le cas d'une occupation de 24 ans, il faudrait vraiment que l'auteur du poste ait saccagé l'appartement pour avoir une facture salée.

Et dernière précision: Les accords collectifs ne prévoient pas de taux d'abattement en cas de dégradations qui semblent volontaires et relevant du vandalisme.

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img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024 23 > _lael_ Messages postés 5176 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025
Modifié le 30 oct. 2024 à 12:39

https://www.dynacite.fr/wp-content/uploads/2023/12/ACCORD-COLLECTIF-RELATIF-A-LA-GRILLE-DE-VETUSTE.pdf

Dans ce pdf, voir la page 5.

6 cas sont cités, le cas 2 parle d'un "usage abusif caractérisé" en le définissant comme du vandalisme. Les exemples données sont:

-Revêtement arraché, tache de brulures

-Produits répandus partout

-Trous non rebouchés,

-tuyauteries arrachés

Par contre je n'ai pas vu cette clause dans tout les accords collectifs, il se peut donc qu'elle soit pas généralisable. En cas litige, j'imagine que c'est à l'appréciation du juge.

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img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024 23 > img6100 Messages postés 119 Date d'inscription samedi 3 février 2024 Statut Membre Dernière intervention 20 décembre 2024
Modifié le 30 oct. 2024 à 12:51

https://www.habitat-audois.fr/fichiers/files/PROTOCOLE%20ACCORD%20COLLECTIF%2004%20JUIN%202019.pdf

Ce deuxième accord, signé en 2019 reprend quasiment mot à mot les mêmes termes (pages 10 et 11).

Faire également attention avec les exemples, une brulure au sol ou du produit qui a marqué peut très bien être accidentel, je pense que cela dépendra de la dimension du dégât.

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djivi38 Messages postés 52332 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025 15 428
29 oct. 2024 à 21:19

bonjour,

Cass. Civ. 3° du 1°/02/1995 N° 93-15.20

<< Un locataire bénéficie d’une exonération de réparations locatives pour cause de vétusté lorsque le bailleur n’a réalisé aucun travaux dans l’appartement pendant 18 ans. >>

Donc, si votre bailleur n'a fait aucun travaux depuis au moins 18 ans, il devra, à votre départ du logement, vous restituer l'intégralité de votre DG (Dépôt de Garantie) maximum dans "LE" mois qui suivra, de date à date, le rendu des clés.

S'il ne fait pas d'EDLS (parce qu'il connait cet arrêt de la CC ci-dessus mentionné, rendez mes clés CONTRE REÇU IMMÉDIAT DATÉ ET SIGNÉ du bailleur.

cdt.


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Prune622 Messages postés 746 Date d'inscription lundi 24 juin 2024 Statut Membre Dernière intervention 31 décembre 2024 384
29 oct. 2024 à 21:35

J'allais répondre, mais comme vous avez le message "en modèle", je m'en étais abstenu :D

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djivi38 Messages postés 52332 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025 15 428 > Prune622 Messages postés 746 Date d'inscription lundi 24 juin 2024 Statut Membre Dernière intervention 31 décembre 2024
29 oct. 2024 à 21:52

C'est quoi un "message en modèle" ??

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Prune622 Messages postés 746 Date d'inscription lundi 24 juin 2024 Statut Membre Dernière intervention 31 décembre 2024 384 > djivi38 Messages postés 52332 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025
Modifié le 29 oct. 2024 à 22:02

J'ai l'impression que vous avez un message type qui correspond à certaines situations récurrentes, dont celle-là :)

Et comme je n'avais pas envie de rechercher la jurisprudence c. civ. pour les 18 ans  :D

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djivi38 Messages postés 52332 Date d'inscription dimanche 12 avril 2015 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025 15 428 > Prune622 Messages postés 746 Date d'inscription lundi 24 juin 2024 Statut Membre Dernière intervention 31 décembre 2024
Modifié le 29 oct. 2024 à 23:13

Je n'ai pas de messages types, j'adapte toujours mon discours aux situations des internautes (je ne suis pas un robot !!)... mais je cite (le + souvent possible), pour appuyer mes dires, différents textes de loi ou décrets que je tiens à ma disposition dans mes topos, ainsi qu'à la suite de mes topos....... (pour m'éviter justement d'aller les chercher chaque fois sur le Net....) parce que les internautes ne sont pas obligés de croire sur parole un intervenant qu'ils ne connaissent pas et parce que, de plus, ça peut leur être utile s'ils ont à contester/réclamer/... etc. quelque chose... ;-))

Bonne fin de soirée.

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_lael_ Messages postés 5176 Date d'inscription dimanche 2 février 2020 Statut Membre Dernière intervention 2 janvier 2025 2 482
Modifié le 30 oct. 2024 à 01:12

Sauf que comme à chaque fois je vous réponds que la jurisprudence que vous mentionnez (Cass. Civ. 3° du 1°/02/1995 N° 93-15.20) ne dit pas ce que vous voulez lui faire dire.

La jurisprudence dit juste qu'après 18 ans d'occupation du logement il appartient au bailleur de démontrer que les dégradations ne sont pas les "effets normaux de la vétusté et de l'usure".

Et on ne sait pas non plus pourquoi la décision dit que "les revêtements auraient dû être refaits par la bailleresse", peut-être un état déjà fortement dégradé à l'entrée du locataire.

Mais la décision ne reprend pas les moyens en demande pour avoir du contexte.


La jurisprudence ne dit également nul part qu'après 18 ans le locataire est exonéré de réparation locative si aucun travaux n'a été réalisé par le bailleur.

Faire une telle généralité est d'autant plus erronée que ça reviendrait à donner au locataire le permis de saccager le logement après 18 ans d'occupation.
 

Sachant que certains revêtements de sol (carrelage, parquet massif, etc...) ont une durée de vie de plus de 40 ans. Au bout de 18 ans ils ne sont clairement pas "vétustes".

Mais encore faut-il le démontrer, ce que visiblement le bailleur n'a pas fait ou alors l'état à l'entrée était vraiment très dégradé.

Mais rien n'est indiqué.

 

Au final, c'est une interprétation totalement fantaisiste de la décision de justice en lui faisant dire ce qu'elle ne dit pas.

Et je sais déjà que votre citation vient d'un article de blog d'un avocat, mais ça ne change rien au fait que l'interprétation est profondément erronée.




Et d'ailleurs y a d'autres interprétations bizarres de jurisprudence sur cet article de blog, notamment Cour d'appel de Paris, 29 juillet 2016, n° 14/04989.

La décision ne dit pas du tout ce que prétend l'interprétation.

D'ailleurs le locataire a été condamné aux frais de procédure et a été débouté de l'ensemble de ses demandes.

A l'inverse la méthodologie de calcul de la vétusté retenue est celle proposée par le bailleur qui est d'ailleurs très à l’avantage du locataire.

Mais le tribunal n'allait pas faire du zèle en disant que le bailleur était trop sympa à appliquer un abattement pour vétusté aussi élevé (80%) et qu'il devrait au contraire le réduire, il s'est contenté de faire droit aux demandes.

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