Déductibilité de la contribution aux charges du mariage

Suzhen - 17 avril 2024 à 18:40
 Suzhen - 22 avril 2024 à 23:19

Bonjour,

Mon père est marié sous le régime de la séparation de biens. Son épouse l'a quitté depuis septembre 2022. En mai 2023, il a été condamné à lui verser une contribution aux charges du mariage de 520 € / mois ainsi qu'à payer toutes les charges du domicile conjugal ( eau, gaz , électricité + charges ).
Une procédure de divorce est en cours. Mon père est sous curatelle car atteint de graves troubles cognitifs et vit en EHPAD.
Le domicile conjugal lui appartient en propre.

Ma question concerne la déductibilité de ses revenus de la contribution des 500 € / mois ainsi que des diverses charges.
Sa curatrice me soutient qu'il ne peut pas déduire les charges alors même qu'il a été condamné à les payer et que celà ne profite qu'à son épouse. Ce sont des contributions aux charges du mariage.

Pourriez-vous me renseigner à ce sujet que je puisse apporter les éléments à la curatrice qui doit établir la déclaration de revenus?

4 réponses

kang74 Messages postés 5719 Date d'inscription mercredi 4 mai 2022 Statut Membre Dernière intervention 19 novembre 2024 2 834
17 avril 2024 à 18:54

Bonjour

C'est possible pour la contribution aux charges du mariage s'ils font des déclarations distinctes .

https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/350-PGP.html/identifiant=BOI-IR-BASE-20-30-20-40-20140502

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La contribution des époux aux charges du mariage a un fondement distinct de la pension alimentaire. Elle résulte de l'article 214 du code civil concernant les droits et devoirs des époux.

Chacun des époux est tenu de contribuer aux charges du mariage selon ses facultés, même si son conjoint n'est pas dans le besoin.

La contribution peut être exigée soit pendant la période de vie commune des époux soit en cas de cessation de la vie commune, sans dissolution du mariage.

La contribution aux charges du mariage est déductible du revenu imposable de l'époux qui la verse lorsque deux conditions sont simultanément réunies :

- le montant de la contribution aux charges du mariage doit être fixé par le juge ;

- les époux doivent faire l'objet d'impositions distinctes. Cette condition suppose donc qu'ils se trouvent placés dans l'une des situations mentionnées aux a ou c du 4 de l'article 6 du CGI, c'est à dire qu'ils soient séparés de biens et ne vivent pas sous le même toit ou que l'un ou l'autre des époux ait abandonné le domicile conjugal et que chacun d'eux dispose de revenus distincts.

Les règles de revalorisation mentionnées aux § 10 et 20 sont applicables à la contribution aux charges du mariage qui remplit les conditions pour être admise en déduction.

Les sommes admises en déduction du revenu global du débiteur de la contribution aux charges du mariage sont corrélativement imposables entre les mains de l'époux bénéficiaire, dans les conditions prévues à l'article 80 quater du CGI.

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Je vous remercie pour votre réponse .

J'avais lu le bofip. Ma question porte spécifiquement sur les charges ( eau, EDF, gaz, et mutuelle) car elles sont payées directement par mon père et peuvent varier chaque mois.

Ce n'est pas un montant qu'il rembourse à son épouse. 

Je voudrais être sûre pour pouvoir argumenter auprès de la curatrice.

Merci beaucoup !

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kang74 Messages postés 5719 Date d'inscription mercredi 4 mai 2022 Statut Membre Dernière intervention 19 novembre 2024 2 834
17 avril 2024 à 19:25

Le cadre c'est le jugement .

Et d'après ce que vous dites la participation aux charges du mariage est clairement mentionnée et est de 520e .

Le reste serait la participation à ce qui est encore ses propres charges de son logement, même s'il vit en ephad .

Attention aussi, ce n'est pas parce qu'il vit en EPHAD qu'il peut déclarer avoir un autre domicile que le domicile conjugal pour les impôts : le jugement peut apporter des réponses à cette question .

Pour le moment son épouse y vit, ce n'est pas un tiers, et aucun juge n'a autorisé votre père a quitté ce domicile conjugal .

Enfin pour des raisons de fiscalité, il est fort possible qu'il lui soit plus favorable de le déclarer en résidence principale.

Pour des raisons inhérentes au divorce ... aussi .

Donc la situation n'est pas aussi simple que d'appliquer le Bofip .

Notamment pour la condition de vivre séparément qui est clair quand on a deux logements distincts, plus compliqué quand l'un est en EPHAD .

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Bonjour

Autre info susceptible de concerner le cas de votre père. Réduction d'impôt pour les personnes résidant en Ehpad, voir l'article 199 quindecies du Code Général des Impôts.

Cet avantage n'est conditionné à aucun plafond de.  revenu, ni aucune limite d'âge. Ces contribuables bénéficient d'une réduction d'impôt de 25% des dépenses engagées pour leur hébergement en Ehpad. Dépenses à exclure : soins. Il ne faut donc retenir que les dépenses réellement engagées (hébergement, repas...) c'est-à-dire après soustraction des éventuelles aides financières, comme l'APA.

Le plafond annuel retenu est de 10000€, et la réduction d'impôt est de 25% (soit maximum 2500€).

Pour les contribuables qui ont omis de déclarer ces dépenses, il est possible de formuler une réclamation jusqu'au 31 décembre de la 2è année qui suit celle de la mise en recouvrement indiquée sur l'avis d'imposition. Exemple, pour les frais payés en 2021, le délai de réclamation court jusqu'au 31 décembre 2024.

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Pour bénéficier de cet avantage, le contribuable doit être imposable. Car il s'agit d'une réduction d'impôt (à ne pas confondre avec un crédit d'impôt remboursable)

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Merci pour vos réponses.  Pour les frais d'ehpad, j'étais au courant. 

Je vais poser la question directement à l'administration pour avoir une réponse précise.

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