Licenciement économique?

dam - 9 avril 2009 à 19:03
 dam - 19 mai 2010 à 19:27
Bonjour,

J'ai été licencié pour motif économique en mai 2008 (embauche en janvier 2007) (convention collective industrie pharmaceutique). J'occupais le poste de contrôleur de gestion, et nous étions deux contrôleurs de gestion dans cette PME, avec des taches bien distinctes.
Mon premier objectif a été de trouver un nouvel emploi, et je ne me suis pas vraiment penché sur l'étude de mon licenciement. J'ai trouvé une mission d'intérim, qui s'est terminée en mars 2009. De nouveau en recherche d'emploi, j'ai donc eu le temps de me pencher sur mon licenciement.

Donc, venons en aux détails :

Pendant l'entretien préalable, le pdg s'est fait assister par une consultante RH extérieure au personnel de l'entreprise. Devait-elle être présente?

Sur la lettre de licenciement, il est fait mention que mon employeur m'a proposé une solution de reclassement interne (un poste inférieur), ce qui est totalement faux, il ne m'a rien proposé du tout, si ce n'est la CRP. Je savais qu'un poste inférieur au mien était disponible au moment de mon licenciement, mais je suis formel, il ne m'a rien proposé, je n'ai reçu aucune offre de reclassement interne.

Sur cette même lettre, il est précisé que j'avais été engagé en cdi pour "mettre en place des outils d'automatisation en terme de facturations clients", ce qui n'est pas le cas (cf mon contrat de travail), et un des motifs de mon licenciement économique est que "la mise en place d'outils d'optimisation de la facturation client va entrainer la suppression d'un poste de contrôleur de gestion". Je comprends que j'ai été licencié pour la même raison pour laquelle j'ai été engagé. Est-ce possible? je précise qu'aujourd'hui encore, aucun outil de facturation n'a été mis en place.

il y a de nombreux autres points qui me semblent litigieux (énoncé de la priorité de réembauchage confus, embauche d'un nouveau contrôleur de gestion en novembre 2008, difficultés économiques pas étayées...)

J'aimerais savoir si ce que j'ai décrit là peut correspondre à des vices de procédure de la part de l'employeur, si oui sont-ils de fond ou de forme? Ce licenciement peut-il être requalifié en licenciement dénué de cause réelle et sérieuse dans la mesure où mon employeur n'a pas fait tous les efforts de reclassement? Y'a t'il un délai "raisonnable" entre un licenciement économique et la signature d'un nouveau cdi au poste de la personne licenciée? Quels dommages et intérêts pourrais-je demander en cas de saisie des prud'hommes?

Je vous remercie pour votre attention et pour vos éventuelles réponses.

Damien

11 réponses

Bonjour MARCOTXO,

Pour le reclassement, il n'y a aucun écrit ni propositions verbales (même si de toutes façon ces dernières ne seraient pas valables), alors que l'employeur fait mention d'une propositio sur la lettre de licenciement.

Pour la priorité de réembauchage, il est écrit ceci sur ma lettre de licenciement : « Nous vous précisons que vous pouvez bénéficier d’une priorité de réembauche. Pour ce faire, vous devez en exprimer le souhait par courrier avec AR dans un délai d’un an avant la fin de votre préavis ». Que comprendre? Je devais envoyer un courrier avant la fin de mon préavis? Je devais envoyer un courrier dans un délai d'un an? Résultat, je n'ai rien compris et je n'ai donc envoyé aucun courrier. Le problème, c'est qu'un nouveau contrôleur de gestion (enfin une), a été engagé en novembre de l'année de mon licenciement éco. Ce délait est-il raisonnable entre un licenciement économique et une nouvelle embauche sur le poste?

Concernant les difficultés économiques : honnêtement, les chiffres tendent à les valider (j'étais contrôleur de gestion, j'y avais accès). Cependant, ces chiffres étaient dus à des dérives de la direction : notes de frais galopantes (500 k€ sur un an pour 10 personnes), location de batiment vides avant même des signatures de contrats (1M€ sur un an), contrats très défavorables. J'ai régulièrement alerté la direction sur ces sujets mais je n'en ai gardé aucune trace).

Je sais que les difficultés économiques sont appréciées au moment du licenciement, mais juste après mon licenciement, mon employeur reprenait une société, ainsi que ses employés (environ 50), et signait un nouveau bail de location qui lui couter environ 250 k€ par an.

Avez mes 30 k€ par an (donc envron 45 k€ pour l'employeur), je pense être bien loin de tout ça, d'autant que j'ai été le seul licenciement économique (sur 120 employés sur le groupe) et qu'une contrôleuse de gestion a été engagée par la suite.
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z9169 Messages postés 54 Date d'inscription vendredi 29 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 11 avril 2009 12
10 avril 2009 à 09:29
Je vous conseille de voir un avocat. Le RDV coute un peu cher mais cela peut rapporter si votre avocat semble trouver votre dossier défendable.
Faute de fond au mieux 6 mois de salaire, faute de forme au mieux 1 mois de salaire.
A vous de voir...
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Merci pour votre réponse z9169.

Je suis déjà allé voir un avocat qui a examiné mon dossier mais qui a rajouté qu'il ne me donnerait son avis (jouable ou pas) que si je faisais affaire avec lui. Son tarif : 1650€ + 10% de ce qui est obtenu.

Je ne connais pas les prix pratiqués par les avocats et les coutumes de ces derniers, mais avant de me lancer avec lui (ou un autre), la moindre des choses serait que je sache sa conviction sur le dossier. Tous les avocats agissent-ils ainsi? Il est un peu difficile pour quelqu'un sans emploi de lancer cette somme sans avoir l'avis de l'avocat qu'il consulte, c'est pourquoi je tente d'obtenir un avis ici même.

Damien
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z9169 Messages postés 54 Date d'inscription vendredi 29 août 2008 Statut Membre Dernière intervention 11 avril 2009 12
10 avril 2009 à 10:35
Je suis moi même allé voir un avocat concernant mon licenciement.
Celui-ci est à 120€ HT de l'heure et il m'a donné une réponse claire et précise sur mes chances de gagner après un premier entretien de 45 min.
Trouvez un autre avocat, celui ci semble profiter de la situation.
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MARCOTXO Messages postés 307 Date d'inscription vendredi 9 décembre 2005 Statut Membre Dernière intervention 31 juillet 2009 320
10 avril 2009 à 10:47
Allez voir un syndicat avant tout (permanences juridiques) D'après ce que vous dites, il semble il y avoir pas mal d'éléments intéressants sur la forme comme sur le fond, mais il faut fouiller un peu.

Sur la forme, impossibilité pour l'employeur de se faire assister par une personne non membre du personnel de l'entreprise = défaut de procédure sanction maximum 1 mois.

Sur le fond, les efforts de reclassement doivent être prouvés par des écrits et vos refus éventuels également. Avez-vous fait valoir votre priorité de réembauchage pendant un an ? (doit être indiqué sur la lettre de licenciement)

Sur les difficultés économiques étayées ou non, le conseil de prud'hommes a compétence pour en juger (mais à ce niveau le débat n'est pas simple, avez-vous des éléments précis ?)
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Ok, donc je serais tombé sur un avocat douteux. J'en consulterai donc un autre.
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MARCOTXO Messages postés 307 Date d'inscription vendredi 9 décembre 2005 Statut Membre Dernière intervention 31 juillet 2009 320
11 avril 2009 à 20:06
Les propositions de reclassement, selon la cour de cassation doivent être formulées par écrit.

Tu dois faire valoir ta priorité de réembauchage dans le délai d'un an après la fin de ton préavis (et non avant) donc fais-le en envoyant une recommandée AR. Cass. soc. n° 90-42389

Le défaut de mention de la priorité de réembauchage dans la lettre de licenciement (ou mention erronée dans ton cas) caractérise la faute de l'employeur et entraîne nécessairement un préjudice, fût-il de principe, pour le salarié et justifie l'allocation d'une indemnité pour non-respect des dispositions de l'a l'article L 122-14-2 (nouveau L1233-16)(cass. soc. 30 mars 1993 pourvoi 90-42389 , RJS 5/93 n° 502 ; 16 décembre 1997 pourvoi 94-42089 , BC V n• 442 ; RJS 1/98 no 80; JCP éd. G1998.11.10064,note D, Corrignan-Carsin; 28 mars 2000 pourvoi 97-43923, no 1533 D, RJS 5/00 N° 516).

S'il est établi, en outre, que l'omission de mentionner dans la lettre de licenciement la priorité de réembauchage a empêché le salarié d'en bénéficier, l'indemnité spéciale de deux mois prévue par l'article L. 122-14-4, dernier alinéa.,nouvel article L1235-13 est due ( 16 décembre 1997 pourvoi 94-42089 , BC V n° 442 [deux arrêts] ; RJS 1/98 no 80 ; 7 mai 1998 pourvoi 94-42115 n° 2112 D. RJS 6/98 n° 772. Ceci peut aussi bien sûr étayer une demande de licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Le préjudice consécutif à un licenciement sans cause réelle et sérieuse est distinct de celui résultant du non respect de la priorité de réembauchage et les réparations sont cumulables (cass soc 5/10/1995 pourvoi 94-40093 n° 3478 D. RJS 3/96 n° 265: 13 mai 1997 pourvoi 95-41135 n° 1993 D RJS 8-9/97 n° 965; 3 Février 1998 BC V n° 57 RJS 3/98 n° 299)

Tu devrais monter un dossier. Vois avec un syndicat.
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Merci pour ta réponse.

La priorité de réembauche m'intéressait éventuellement pour reprendre mon poste, mais quelqu'un l'a déjà pris à ma place. Ai-je un intérêt à faire ma demande maintenant, alors que depuis que j'ai appris qu'ils ont embauché qqun d'autre j'ai la ferme conviction qu'ils se sont moqués de moi. Il est clair queconfusion créée par la formulation de la priorité de réembauche dans ma lettre de licenciement m'a fait louper ma réembauche.

Merci pour tous ces arrêts, ça me donne une idées plus précises des choses.
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MARCOTXO Messages postés 307 Date d'inscription vendredi 9 décembre 2005 Statut Membre Dernière intervention 31 juillet 2009 320
12 avril 2009 à 00:57
Donc, tu réponds toi même à la question. Tu peux demander réparation du préjudice subi à ce titre. Dans ce cas, tu n'a pas besoin d'envoyer une lettre de demande de priorité. Mais évidemment, tu ne pourras pas obliger l'employeur à t'embaucher, seulement obtenir des DI.

@+
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Bonjour,

Il est clair que dans tous les cas je ne souhaite plus retourner dans cette société. j'ai rdv demain avec un conseiller juridique CFE CGC. Je vais bien voir ce qu'il me dit et surtout s'il peut m'assister en cas de prud'hommes.
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Bonjour,

Juste pour donner des nouvelles de mon affaire.

J'ai été en conciliation hier avec mon ancien employeur, représenté par une employée et une consultante externe (à qui les conseillers prud'hommaux ont demandé de quitter la salle).

Mon ex employeur a choisi de ne pas transiger, mais la discution qu'il y a eu et les réactions des deux conseillers prud'hommaux me font clairement penser qu'ils ont fait une erreur de ne pas vouloir négocier.

Résultat, jugement en décembre.

D'ici là, il faut que je monte un dossier, ce qui sera fait avec mon conseiller syndical. De même nous allons essayer d'obtenir certains documents de la partie adverse (registre du personnel notamment).
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Bonjour,

Je reviens pour donner des nouvelles. Le jugement de mon affaire a été rendu.

Le tribunal des prud'hommes a considéré que mon licenciement était effectivement sans cause réelle et sérieuse (défaut de comptes déposés, difficultés économiques non établies, proposition de reclassement non écrite).
Concernant la procédure, elle a bien été jugée irrégulière mais parait-il que les indémnités ne peuvent se cumuler, même pour un salarié avec moins de deux ans d'ancienneté.
Concernant la confusion générée par l'énoncé de la priorité de réembauche, malgré ma demande et le fait que cela ait été évoqué lors de l'audiance, le jugement n'en fait aucune mention.

En tout cas, merci pour vos conseils.

Dam
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Bonjour,

Mon ancien employeur a décidé de faire appel du jugement des prud'hommes.
Je suis donc reparti pour quelques mois de procédure à mon avis.

J'ai une question supplémentaire :

Lors de l'audience aux prud'hommes, mon ancien employeur, pour prouver que je connaissais une employée et une autre personne exerçant dans la société (ce que je n'ai jamais nié d'ailleurs), a utilisé des e-mails qu'il est allé chercher dans ma messagerie, plus d'un an après mon départ de la société. Ces e-mails n'avaient aucun caractère privé, mais il m'avait été dit (pas par écrit) que ma messagerie serait supprimée quelques mois après mon départ (pas supprimée immédiatement pour assurer la continuité de mon travail, repris par des collègues). De même, il m'avait été dit que ma messagerie serait conservée provisoirement uniquement pour les nouveaux messages reçs.

L'employeur a-t-il commis une faute en consultant ma messagerie sans mon accord (en mon absence définitive) et en ne détruisant pas mon compte comme prévu?

Je vous remercie pour vos réponse.

Dam
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