Violation du secret professionnel : définition et sanctions

Violation du secret professionnel : définition et sanctions La violation du secret professionnel peut donner lieu à des sanctions pénales. Les règles prévues par la loi et le Code pénal.

Qu'est-ce que le secret professionnel ?

Dans le cadre de son activité, un professionnel se voit communiquer un certain nombre d'informations. Parmi celles-ci, il faut distinguer celles qui peuvent être divulguées à autrui et celles qui ne peuvent pas l'être du fait de leur caractère confidentiel. La loi sanctionne ainsi d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 15000 € d'amende la personne qui révélerait une information à caractère secret alors qu'elle en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire (art. 226-13 du Code pénal).

Le fait d'enfreindre le secret professionnel suppose nécessairement l'existence d'une information secrète et d'une révélation de cette information. Sont comprises les informations à caractère confidentiel confiées directement au professionnel mais aussi celles dont celui-ci prend connaissance dans le cadre de sa profession. Le secret peut être communiqué si cette divulgation reste dans un cercle professionnel, c'est-à-dire à destination d'un ou plusieurs autres professionnels qui ont la légitimité pour connaître l'information dans le cadre de leur travail. Pour être jugé coupable, l'auteur de la divulgation doit avoir eu l'intention de révéler à un tiers une information couverte par le secret. Il ne doit donc pas exister de confusion sur la qualité de la personne destinataire de l'information.

Quelles sont les professions concernées par le secret professionnel ?

Le secret professionnel concerne des professions aussi diverses que celles de médecin, banquier, notaire, avocat (et, plus généralement, tous les auxiliaires de justice), policier, comptable ou encore postier. Cette obligation de confidentialité a donc un rôle important au sein de notre société puisque la sanction prévue par la loi vise à garantir une relation de confiance avec le professionnel et ce notamment dans le cadre des informations confidentielles que celui-ci pourrait obtenir sur ses clients ou des particuliers.

Dans quels cas peut-on violer le secret professionnel ?

La loi prévoit certaines situations dans lesquelles il est possible de violer le secret professionnel sans pour autant faire l'objet de poursuites. Cette révélation est notamment permise lorsque l'information porte sur des privations ou des sévices, y compris lorsqu'il s'agit d'atteintes ou de mutilations sexuelles, infligées à un mineur ou à une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique. Le professionnel peut alors informer les autorités judiciaires, médicales ou administratives. Il en est de même :

  • Pour le médecin constatant des sévices et des privations lui permettant de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont été commises. Il peut alors porter ces informations à la connaissance du procureur de la République. Cette révélation nécessite l'accord préalable de la victime hormis lorsque celle-ci est mineure ou n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique.
  • Pour les professionnels de la santé ou de l'action sociale lorsque ceux-ci savent que la personne qui les consulte détient une arme ou souhaite en acquérir une. Le professionnel peut alors informer le préfet de ces informations.

La divulgation du secret est également possible dans plusieurs autres cas prévus par la loi. Peuvent notamment être citées les révélations effectuées dans le cadre d'un procès (témoignages en cas de crime ou délit, informations confidentielles pouvant servir à prouver son innocence...) ou liées à certaines infractions commises dans le secteur bancaire (notamment dans une perspective de lutte contre le blanchiment d'argent). Dans d'autres situations, les circonstances d'espèce peuvent également expliquer la divulgation de certaines informations confidentielles. La Cour de Cassation (arrêt n°21-19832 rendu par la chambre sociale le 17 mai 2023) a par exemple considéré que ne manquait pas à son obligation de discrétion le chef comptable d'une association communiquant à des tiers des informations sur la rémunération de membres de la structure, ces données n'ayant été adressées qu'à un nombre limité de personnes elles-mêmes soumises à une obligation de confidentialité et disposant d'un pouvoir de contrôle sur l'association.

Quelle est la sanction d'une violation du secret professionnel ?

La violation du secret professionnel est sanctionnée par le Code pénal (article 226-13) d'une peine maximale d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. Le juge peut également prononcer diverses peines complémentaires parmi lesquelles l'interdiction d'exercer une activité professionnelle pour un délai maximal de 5 ans.

  • Légifrance, article 226-13 du Code pénal : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006417945
  • Cour de Cassation, arrêt n°21-19832 : https://www.courdecassation.fr/decision/6464791c5c7899d0f88f8a98

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