Voxco : Temps d'attente non rémunéré pour les téléenquêteurs
dna.factory Messages postés 29318 Date d'inscription Statut Modérateur Dernière intervention -
Avec plusieurs collègues, nous réalisons des enquêtes en télétravail par téléphone pour des employeurs utilisant le logiciel Voxco. Ce logiciel génère les listes d'appels et sert aussi à calculer notre paie à l'heure.
Le problème (nous avons mis des mois à comprendre l'origine des heures non décomptées) : nos employeurs ne comptabilisent pas le temps d'attente entre le moment où nous nous déclarons sur Voxco être disponibles pour recevoir des appels et la réception effective du premier appel (le logiciel compose automatiquement et attribue les appels). Cette attente, parfois supérieure à une heure, n'est pas rémunérée. Lorsque nous signalons l'absence d'appels, l'employeur nous demande de changer de liste, avec souvent le même résultat. Au final, nous pouvons être connectés 8 heures sans être payés.
Malgré nos signalements à plusieurs employeurs, le problème est ignoré, probablement car cela leur permet d'économiser considérablement sur les heures à payer. Pourtant, ils ont accès aux données de connexion via Voxco mais ils ne les utilisent pas comme point de départ pour le calcul des heures.
Mon expérience la plus difficile fut avec la société Becoming à Lille. Avec un collègue, nous avons alerté le manager, qui l'a ignoré. Chaque mois, nous perdions des heures. Dans ce secteur, avec des CDD hebdomadaires, se plaindre signifie risquer de ne pas être repris. Lors de ma dernière mission, j'ai été payé 30 minutes pour plus de 8 heures de connexion. Après avoir réclamé le paiement du temps réel, je n'ai pas été repris.
Quant aux recours, un avocat spécialisé aux prud'hommes m'a déconseillé une procédure, jugée longue, incertaine et coûteuse au regard des sommes en jeu (quelques dizaines d'heures), malgré mes captures d'écran. Au mieux, je serais remboursé pour les heures perdues mais je serais perdant puisque j'en perdrais bien plus pour cette affaire, sans compter les frais que cela implique.
PS : Ceci sans compter le temps perdu (non loggué, donc non prouvable) pour les fréquents problèmes du logiciel qui bogue quand on se connecte (soit 30 min à 2h non payées par semaine).
2 réponses
Bonjour,
Si vous êtes employé avec un contrat de travail, l'employeur doit vous payer à l'heure de disponibilité. C'est sa responsabilité de s'assurer que vous avez du travail en permanence pendant ce temps.
Si vous avez un contrat de travail qui mentionne 8 heures. Vous devez être payé 8 heures. Point. Il n'y a rien de compliqué avec ça au prud'hommes.
Même le fait que vous soyez en télétravail et que l'employeur ne puisse pas avoir de preuve que vous travaillez n'y change rien (si il ne vous fait pas confiance, il vous demande de venir travailler dans les bureaux).
Je ne vois pas ce qu'il y a de compliqué à défendre aux prud'hommes avec ça.
Par contre effectivement, vous risquez de devenir rapidement persona non grata, surtout si vous êtes le seul à vous battre alors que tous les autres sont trop heureux de se faire violer.
Bien sur, il y a toujours une alternative, qui impliquerait que toute votre description se base sur des mauvais termes, et que vous ne soyez pas salarié, mais prestataire. Payé non pas au temps passé, mais à la prestation. auquel cas vous n'avez pas d'employeur, mais des clients. Et effectivement, vous ne bénéficierez d'aucune protection du droit du travail. Même pas les prud'hommes.
Les seules mentions que je trouves associés à des contrats vacataires concernent la fonction publique. plusieurs articles de sites concurrents précisent bien que le contrat de vacataire est inapplicable dans le privé.
Et même dans la fonction publique, je doute que votre description soit défendable de toute façon.
Vous mentionnez une société (en redressement judiciaire depuis décembre 2023), vous ne pouvez donc pas avoir de contrat vacataire avec cette société. Même si ils ont l'air très sur d'eux quand ils vous affirment le contraire.
Mais au final, tout ça c'est secondaire. La vraie solution est simplement de refuser ce type de contrats (et les dénoncer à France travail quand ils vous sont proposés par leur biais). N'ayez même pas peur de 'ne pas être repris'. Je ne comprends même pas que vous voulez être repris si c'est être payé 30 minutes pour 8 heures de travail. Je peux comprendre qu'un débutant idéaliste se fasse avoir, mais vous savez comment ça va se passer.
Pour comparaison, quand je fais des astreintes le week end, je suis payé 300 euros par jour juste pour la disponibilité de 12 heures (Disponibilité que je peux passer à dormir, jouer aux videos ou regarder netflix) en plus des 30 minutes de travail effectif qui seront payé en plus.
Et quand tout le monde refusera (ce qui n'arrivera jamais de toute façon), dans un monde idéal l'entreprise devrait réaliser le problème de son business model. Sauf qu'heureusement pour eux Uber est là, et ils pourront facilement régler le problème en embauchant des auto-entrepreneur qui seront trop heureux de se faire entuber parce qu'ils n'y connaissent rien à l'économie de toute façon.
Au final, vous n'avez aucun recours parce que vous ne voulez pas avoir de recours.
Merci pour ta réponse. Je suis employé vacataire payé "sur relevé d’heures informatique". Je n'ai aucun recours pour la raison que j'ai mentionné.