DPE non enregistré et erroné annexé à l'acte de vente
Pacodoso Messages postés 11 Date d'inscription mercredi 29 octobre 2014 Statut Membre Dernière intervention 22 octobre 2024 - 16 oct. 2024 à 19:40
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3 réponses
Modifié le 12 oct. 2024 à 11:51
A l'époque, le DPE était purement informatif et n'était pas opposable ce qui privait l'acquéreur de recours contre le vendeur en cas de DPE erroné si l'erreur était de "bonne foi".
[Edit : En fait, après vérification, le DPE est opposable depuis le 1er juillet 2021, soit un mois avant sa réalisation par le vendeur, donc ce seul motif est suffisant pour faire valoir un préjudice du fait de l'écart entre l'ancien DPE erroné et le nouveau]
Dans votre cas, c'est visiblement différent pour au moins 2 raisons :
- Le DPE n'est pas définitif et n'a jamais été enregistré (aveu du diagnostiqueur)
- Il y a manifestement volonté de tromperie : erreur délibérée et de mauvaise foi
Il est probablement possible de :
1) Faire valoir qu'il n'est pas valable (non enregistré) ou nul ce qui fait que tous les documents prévus par la loi ALUR ne vous ont pas été produits et en conséquence le délai de rétractation n'est pas purgé ce qui peut conduire à l’annulation de la vente.
2) Faire valoir la tromperie (vice de consentement) pour faire annuler la vente
Ou obtenir un dédommagement à hauteur de votre préjudice en conservant le bien.
Ce qui pourrait potentiellement ouvrir la voie à un dédommagement à hauteur de la perte de chance d'avoir pu négocier un prix inférieur, tenant compte de la réalité de l’isolation thermique, si vous aviez bénéficié des bonnes informations.
Ce sont juste des pistes de réflexion, à discuter avec votre avocat.
Modifié le 12 oct. 2024 à 12:19
Voir avec votre avocat s'il est possible d'invoquer le dol (cf. art 1137 du Code Civil), caractérisé lorsque le vendeur a sciemment caché certains éléments de la vente pour influencer l’acheteur.
L’acquéreur dispose d’un délai de 5 ans pour agir à compter de la découverte du dol (article 1144 du Code civil)
16 oct. 2024 à 19:40
Bonsoir Gayomi,
Pensez-vous qu'il soit également possible d'invoquer le dol pour un autre problème que nous venons de découvrir, concernant un compteur d'eau?
Nous avons signé l'acte de vente de notre maison mitoyenne en mars 2023. Le vendeur était également le propriétaire de la maison voisine jusqu'en 2011.
Notre acte de vente comportait un paragraphe dédié aux servitudes, avec notamment un extrait de plusieurs paragraphes de l'acte de vente de la maison voisine datant de 2011, notamment un paragraphe concernant le réseau d'eau :
"1°) SERVITUDE DE CANALISATIONS (EAU)
L'ACQUEREUR reconnaît avoir été informé que les maisons 21 (présentement acquise) et 23 Rue XXX, restant la propriété du VENDEUR, disposent d'une arrivée d'eau commune située au niveau de la maison 21 Rue XXX, équipée de deux vannes séparées (une vanne pour chaque maison). Les deux maisons sont équipées de deux compteurs différents.
En conséquence, l'ACQUEREUR constitue par les présentes,
A LA CHARGE des parcelles cadastrées section AX terrain maison 21 - partie 1 et terrain maison 21 - partie 2 (maison 21 Rue XXX), fonds servant,
Une servitude perpétuelle de passage de réseau d'eau en sous-sol
Au profit de la parcelle terrain maison 23 (maison 23 Rue XXX), fonds dominant,
Ainsi que d'une servitude d'accès à la vanne concernant la maison 23 Rue XXX.
Le VENDEUR déclare que l'évacuation des eaux usées se fait de manière distincte pour les deux maisons.
Le VENDEUR, restant propriétaire de la maison du 23 Rue XXX, reconnaît avoir été informé par les notaires soussignés, du droit, pour la collectivité publique, de l'enjoindre à aménager un accès direct à l'eau pour la maison n° 23 Rue XXX. Dans ce cas, le VENDEUR aura à supporter les travaux de raccordement et devra faire tous travaux nécessaires à la condamnation de la vanne devenue inutile, située dans la maison n° 21 Rue XXX.
Selon plan ci-annexé (annexe 8)
Les frais d'entretien et de réparation de l'installation d'eau :
- Pour la partie commune aux deux propriétés (arrivée d'eau jusqu'à la séparation des canalisations), seront à la charge des deux propriétaires pour moitié.
- Pour chaque canalisation (au-delà de la séparation) alimentant séparément chaque maison, les frais d’entretien et de réparation seront à la charge exclusive du propriétaire de ladite canalisation."
A la fin du paragraphe sur les servitudes et des extraits de l'acte de vente de la maison mitoyenne, il y a la clause suivante :
"L’ACQUEREUR se reconnaît parfaitement informé de l’existence de ces servitudes pour être en possession du susdit acte du 6 décembre 2011, et déclare vouloir en faire son affaire personnelle, dispensant le notaire soussigné de plus amples informations à leur sujet."
Nous venons d'être sollicité par le Service des Eaux de notre commune pour le remplacement du compteur d'eau, qui doit être effectué à priori tous les 10-15 ans : le notre n'aurait pas été remplacé depuis 1998, mais la ville aurait adressé de nombreuses relances au propriétaire ces dernières années, restées sans réponse.
Le technicien venu sur place nous a également informé que l'emplacement de compteur n'était pas homologué, puisqu'il se trouvait sur le plafond de notre sous-sol, la conduite d'eau arrivant de la maison mitoyenne : il affirme que le compteur a été déplacé par le propriétaire avant la vente de la maison mitoyenne. Il a pris une photo de l'arrivée d'eau et du compteur de la maison mitoyenne, qui semble confirmer ses propos.
Il nous laisse aujourd'hui 2 options :
- remettre le compteur d'eau au niveau de l'arrivée d'eau dans la maison mitoyenne : le propriétaire refuse cette option, pour ne pas se retrouver avec une nouvelle servitude
- effectuer les travaux nécessaires pour disposer d'une arrivée d'eau indépendant : compte tenu de notre configuration, cela représenterait des travaux importants un budget de 20 - 30 000 €
Si nous pouvons prouver que l'ancien propriétaire a été relancé à de nombreuses reprises par le Service des Eaux, et/ou que le compteur avait été déplacé illégalement, est-ce que cela constitue un dol?
Est-ce qu'il est protégé par la mention "ambigue" figurant dans l'acte de vente?
15 oct. 2024 à 20:34
Merci à vous our votre retours et vos réponses précises.
Je discuterais donc cela avec l'avocat qui prendra le relais sur nos affaires, puisqu'on vient de se faire lâcher par l'avocat qui nous suit depuis un an, et qui avait entamé les démarches sur cette affaire...
Modifié le 14 oct. 2024 à 12:29
Une décision de justice récente qui correspond à votre cas :
Cour d'appel de Rouen, Chambre 1, 28 août 2024, 23/01268
A noter que le diagnostiqueur (son assurance), l'agence immobilière et les vendeurs ont tous été condamnés "in solidum" à indemniser le vendeur pour près de 80.000€ pour un logement acheté 172.000€
nb: "in solidum" c'est une magouille juridique pour dire "solidairement" mais sans le dire car légalement la solidarité ne peut pas être présumée (art 1310 cc)
Extrait de la condamnation :
"Condamne in solidum [le diagnostiqueur et son assurance], [l'agence immobilière], [les vendeurs] à payer [aux acquéreurs] les sommes suivantes :
- la somme de 61 000 euros à titre de dommages et intérêts correspondant au coût des travaux utiles, dans la limite de 20 640 euros pour le diagnostiqueur et son assureur et de 13 760 euros pour l'agence immobilière,
- la somme de 2 000 euros au titre du préjudice moral,
- la somme de 10 055,65 euros au titre du préjudice financier,
- la somme de 9 000 euros au titre des frais irrépétibles"
A noter que la décision initiale prévoyait uniquement l'indemnisation de la "perte de chance" à hauteur de 25.000€, pour n'avoir pas pu négocier un prix inférieur en connaissant le vrai DPE du logement.
La décision d'appel semble avoir transformé cette "perte de chance" en indemnisation pour le coût des travaux nécessaires pour atteindre le DPE D prévu à l'acte de vente, soit un montant bien plus élevé de 61.000€.