Clause de non-concurrence: durée de versement de la contrepartie
Dargonio
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Avocat34000 Messages postés 289 Date d'inscription Statut Membre Dernière intervention -
Avocat34000 Messages postés 289 Date d'inscription Statut Membre Dernière intervention -
Bonjour,
L'année dernière, j'ai été embauché chez une société (X) en CDD de 3 mois qui contient une clause de non concurrence qui m'interdit de travailler chez un concurrent pour une période de 12 mois.
A la fin de mon CDD, je suis resté deux mois sans travail, puis j'ai signé un nouveau CDD de trois mois de la même société (X). A la fin de ce deuxième CDD, il m'on proposé un CDI que j'ai du accepter (vu que je dois respecter encore la clause de non concurrence du premier CDD).
Je n'ai pas jamais reçu la contrepartie financière de la clause de non concurrence.
j'ai contacté dernièrement le service RH en demandant le versement de cette contrepartie.
mais je n'ai pas encore eu de réponse.
Est ce que j'ai le droit a cette contrepartie vue que je respecte toujours cette clause?
Si oui, est ce que j'ai le droit que pour les deux mois entre les deux CDD ou pour les 12 mois fixés par la clause?
Merci d'avance pour vos réponses.
L'année dernière, j'ai été embauché chez une société (X) en CDD de 3 mois qui contient une clause de non concurrence qui m'interdit de travailler chez un concurrent pour une période de 12 mois.
A la fin de mon CDD, je suis resté deux mois sans travail, puis j'ai signé un nouveau CDD de trois mois de la même société (X). A la fin de ce deuxième CDD, il m'on proposé un CDI que j'ai du accepter (vu que je dois respecter encore la clause de non concurrence du premier CDD).
Je n'ai pas jamais reçu la contrepartie financière de la clause de non concurrence.
j'ai contacté dernièrement le service RH en demandant le versement de cette contrepartie.
mais je n'ai pas encore eu de réponse.
Est ce que j'ai le droit a cette contrepartie vue que je respecte toujours cette clause?
Si oui, est ce que j'ai le droit que pour les deux mois entre les deux CDD ou pour les 12 mois fixés par la clause?
Merci d'avance pour vos réponses.
A voir également:
- Clause de non concurrence cdd
- Concurrence déloyale - Guide
- Rsa et cdd 3 mois ✓ - Forum RSA
- Cdd d'usage - Guide
- Faut il rester inscrit a pole emploi en cdd - Forum Chômage
- Indemnité clause de non concurrence - Guide
5 réponses
Bonjour,
Vous avez le droit à la contrepartie financière durant la période entre la fin du premier CDD et le début du deuxième CDD.
CB
Vous avez le droit à la contrepartie financière durant la période entre la fin du premier CDD et le début du deuxième CDD.
CB
De mon point de vue, après le deuxième CDD, si j'avais pas la clause de non-concurrence, j'aurais pu refuser le CDI et changer d'employeur donc normalement j'ai le droit de toucher cette contrepartie
Reste a avoir une confirmation.
Reste a avoir une confirmation.
Bonjour,
Oui, vous y avez droit et à double titre:
1. Vous avez respecté la CNC qui est la seul et unique condition pour y avoir droit;
2. Votre clause de non-concurrence est nulle (en tous cas selon moi). Je vois mal comment on peut vous faire souscrire une CNC dont la durée est 4 fois supérieure à la durée du CDD. Il y a, selon moi, une disproportion manifeste. Et la jurisprudence reconnaît que le salarié a droit à une indemnité lorsqu'il respecte une clause de non-concurrence nulle.
Depuis 12 ans et l'avènement de la contrepartie financière, tout le monde se focalise dessus. Mais la condition la plus importante est sans doute la proportionnalité aux intérêts légitimes de l'employeur. Il faudrait faire des recherches de jurisprudence pour étayer la question, mais cela me semble flagrant comme disproportion.
Bien cordialement,
Oui, vous y avez droit et à double titre:
1. Vous avez respecté la CNC qui est la seul et unique condition pour y avoir droit;
2. Votre clause de non-concurrence est nulle (en tous cas selon moi). Je vois mal comment on peut vous faire souscrire une CNC dont la durée est 4 fois supérieure à la durée du CDD. Il y a, selon moi, une disproportion manifeste. Et la jurisprudence reconnaît que le salarié a droit à une indemnité lorsqu'il respecte une clause de non-concurrence nulle.
Depuis 12 ans et l'avènement de la contrepartie financière, tout le monde se focalise dessus. Mais la condition la plus importante est sans doute la proportionnalité aux intérêts légitimes de l'employeur. Il faudrait faire des recherches de jurisprudence pour étayer la question, mais cela me semble flagrant comme disproportion.
Bien cordialement,
Bonsoir,
à Avocat34000
Votre clause de non-concurrence est nulle (en tous cas selon moi). Je vois mal comment on peut vous faire souscrire une CNC dont la durée est 4 fois supérieure à la durée du CDD. Il y a, selon moi, une disproportion manifeste.
je suis surpris de votre argument car il est courant que lors d'une rupture de période d'essai de CDI au terme d'un mois(même de 8 jours ), des salariés soient obligés de respecter la CNC pendant un an (si la durée prévue était celle ci) .
Je ne suis pas avocat et je n'ai donc pas eu les études qui sont les vôtres , mais j'aurais aimé que votre réponse , qui a du être un cas d'école, soit autre que :
(en tous cas selon moi). .......mais cela me semble
vous avez fait le choix d'intervenir sur CCM , et je vous en félicite, vos réponses
se doivent d'être d'une certitude exemplaire.
Je ne veux pas polémiquer et je lirai toujours vos réponses avec le plus grand intérêt.
bien cordialement
ps: pour le cas qui nous intéresse, je suis preneur d'une jurisprudence .
à Avocat34000
Votre clause de non-concurrence est nulle (en tous cas selon moi). Je vois mal comment on peut vous faire souscrire une CNC dont la durée est 4 fois supérieure à la durée du CDD. Il y a, selon moi, une disproportion manifeste.
je suis surpris de votre argument car il est courant que lors d'une rupture de période d'essai de CDI au terme d'un mois(même de 8 jours ), des salariés soient obligés de respecter la CNC pendant un an (si la durée prévue était celle ci) .
Je ne suis pas avocat et je n'ai donc pas eu les études qui sont les vôtres , mais j'aurais aimé que votre réponse , qui a du être un cas d'école, soit autre que :
(en tous cas selon moi). .......mais cela me semble
vous avez fait le choix d'intervenir sur CCM , et je vous en félicite, vos réponses
se doivent d'être d'une certitude exemplaire.
Je ne veux pas polémiquer et je lirai toujours vos réponses avec le plus grand intérêt.
bien cordialement
ps: pour le cas qui nous intéresse, je suis preneur d'une jurisprudence .
Bonjour,
Alors tout d'abord, le droit reste avant tout une science humaine, et ce ne sera jamais une science exacte. Et la certitude exemplaire n'existe pas (ou très peu). La plupart des règles laissent place à interprétation, d'où l'importance de la jurisprudence. Le tout n'est pas pas de connaître la rédaction d'un article de loi. Encore faut-il comprendre comment il est interprété par les juges. Autre manière de le dire. Dans un litige il y a au moins deux parties. Et ce n'est pas parce qu'une seule partie gagne que l'avocat de l'autre partie est un branquignolle... Encore une autre manière de le dire, si les réponses étaient toutes sûres à 100%, tous les juges rendraient les mêmes solutions dans des cas identiques. Or, le fait qu'une Cour d'appel tranche parfois différemment du juge de première instance montre bien que deux juges peuvent interpréter la loi différemment.
Parfois, la marge de manoeuvre d'un juge est telle qu'on ne peut pas anticiper la solution à 100%. Pour ce qui est de la clause de non concurrence, elle doit être proportionnée aux intérêts légitimes de l'employeur. En une seule phrase, on a deux mots qui laissent une énorme marge de manoeuvre au juge (à partir de quand c'est disproportionné? et à partir de quand l'intérêt n'est plus légitime? Comment peut-on être sûr que l'appréciation ne varie pas d'un juge à l'autre?). Autant vous le dire tout de suite, d'un conseil de prud'hommes à l'autre (et même d'une Cour d'appel à l'autre), les juges ne sont pas d'accord entre eux pour dire ce qui est légitime et ce qui est proportionné. Résultat: la même clause est parfois considérée comme valable ou nulle selon que vous alliez devant le CPH de Montpellier ou devant celui de Nîmes. Et c'est pareil pour les indemnités, pour un cas similaire, un conseil vous accorde 50.000 là où un autre limite à 20.000 ou 30.000 (tout ce qu'on lui demande c'est de réparer le préjudice subi... mais comme il est libre d'apprécier le préjudice comme il veut... il accorde ce qu'il veut).
Ce qui me paraît étrange dans cette CNC, c'est que ce n'est pas un CDI. La disproportion de la CNC doit s'apprécier au jour de la conclusion du contrat (car c'est une condition de validité). Or, au jour de la conclusion du contrat, on ne sait pas par avance si le contrat va s'exécuter 8 jours, 1 an, 10 ans ou 41 ans 1/2. La durée est indéterminée, donc la clause de non concurrence n'est pas en soit disproportionnée.
Pour un CDD c'est différent. Les cas de recours sont encadrés; il y a des durées max, y compris après renouvellement. On sait que ce n'est pas un emploi durable (en tous cas, ce n'est pas censé l'être). Donc est-ce que l'intérêt de l'employeur est toujours légitime? Selon moi non, surtout quand le CDD est de 3 mois seulement et que la CNC est de 12 mois. On peu étayer cela avec différentes facettes du régime du CDD. On peut encore étayer avec les faits de l'espèce, en montrant qu'on réussit à ligoter un salarié sous CDD...
Alors c'est vrai qu'il faudrait faire une recherche approfondie de JP. Je n'en ai pas systématiquement le temps (pour ce genre de recherches, c'est minimum 3/4heures). Maintenant - par expérience - je peux vous dire que même avec 3 tomes de jurisprudence, vous n'êtes pas à l'abri d'une décision invraisemblable d'un conseil de prud'hommes. Et même sans JP, et puisqu'on parle bien d'une science humaine, je pense qu'une réponse sous réserve (selon moi, je pense) garde un peu d'utilité non? En tous cas, et à moins que vous connaissiez quelqu'un qui passe une journée entière à bosser sur le cas, vous n'aurez pas de réponse plus complète à ce genre de questions.
Bon... du coup j'ai quand même fait une recherche rapide de JP avant de rentrer chez moi... et j'ai trouvé:
- Cass. soc., 30 mars 2011, 09-70.306: nullité d'une CNC dans un CDD de 2 mois (mais l'arrêt ne dit pas si c'est à cause de la disproportion que la CNC est nulle). C'est l'arrêt qui énonce que le seul fait de faire stipuler une CNC nulle cause un préjudice au salarié.
- Cass. soc., 22 mars 2000, n° 97-45.872: La Cour de cassation reproche à la Cour d'appel d'avoir validé une CNC dans un CDD sans avoir vérifié qu'elle était bien proportionnelle à ses intérêts légitimes (on n'y est pas encore mais on se rapproche).
Alors c'est vrai que je ne vois pas d'opposition de principe au CNC dans les CDD. Mais une CNC de 12 mois pour un CDD de 3 mois... Je trouve cela énorme et disproportionné. Il faudrait vraiment que le poste en cause soit ultra-sensible du point de vue du rapport à la clientèle, et encore...
Bien cordialement,
Alors tout d'abord, le droit reste avant tout une science humaine, et ce ne sera jamais une science exacte. Et la certitude exemplaire n'existe pas (ou très peu). La plupart des règles laissent place à interprétation, d'où l'importance de la jurisprudence. Le tout n'est pas pas de connaître la rédaction d'un article de loi. Encore faut-il comprendre comment il est interprété par les juges. Autre manière de le dire. Dans un litige il y a au moins deux parties. Et ce n'est pas parce qu'une seule partie gagne que l'avocat de l'autre partie est un branquignolle... Encore une autre manière de le dire, si les réponses étaient toutes sûres à 100%, tous les juges rendraient les mêmes solutions dans des cas identiques. Or, le fait qu'une Cour d'appel tranche parfois différemment du juge de première instance montre bien que deux juges peuvent interpréter la loi différemment.
Parfois, la marge de manoeuvre d'un juge est telle qu'on ne peut pas anticiper la solution à 100%. Pour ce qui est de la clause de non concurrence, elle doit être proportionnée aux intérêts légitimes de l'employeur. En une seule phrase, on a deux mots qui laissent une énorme marge de manoeuvre au juge (à partir de quand c'est disproportionné? et à partir de quand l'intérêt n'est plus légitime? Comment peut-on être sûr que l'appréciation ne varie pas d'un juge à l'autre?). Autant vous le dire tout de suite, d'un conseil de prud'hommes à l'autre (et même d'une Cour d'appel à l'autre), les juges ne sont pas d'accord entre eux pour dire ce qui est légitime et ce qui est proportionné. Résultat: la même clause est parfois considérée comme valable ou nulle selon que vous alliez devant le CPH de Montpellier ou devant celui de Nîmes. Et c'est pareil pour les indemnités, pour un cas similaire, un conseil vous accorde 50.000 là où un autre limite à 20.000 ou 30.000 (tout ce qu'on lui demande c'est de réparer le préjudice subi... mais comme il est libre d'apprécier le préjudice comme il veut... il accorde ce qu'il veut).
Ce qui me paraît étrange dans cette CNC, c'est que ce n'est pas un CDI. La disproportion de la CNC doit s'apprécier au jour de la conclusion du contrat (car c'est une condition de validité). Or, au jour de la conclusion du contrat, on ne sait pas par avance si le contrat va s'exécuter 8 jours, 1 an, 10 ans ou 41 ans 1/2. La durée est indéterminée, donc la clause de non concurrence n'est pas en soit disproportionnée.
Pour un CDD c'est différent. Les cas de recours sont encadrés; il y a des durées max, y compris après renouvellement. On sait que ce n'est pas un emploi durable (en tous cas, ce n'est pas censé l'être). Donc est-ce que l'intérêt de l'employeur est toujours légitime? Selon moi non, surtout quand le CDD est de 3 mois seulement et que la CNC est de 12 mois. On peu étayer cela avec différentes facettes du régime du CDD. On peut encore étayer avec les faits de l'espèce, en montrant qu'on réussit à ligoter un salarié sous CDD...
Alors c'est vrai qu'il faudrait faire une recherche approfondie de JP. Je n'en ai pas systématiquement le temps (pour ce genre de recherches, c'est minimum 3/4heures). Maintenant - par expérience - je peux vous dire que même avec 3 tomes de jurisprudence, vous n'êtes pas à l'abri d'une décision invraisemblable d'un conseil de prud'hommes. Et même sans JP, et puisqu'on parle bien d'une science humaine, je pense qu'une réponse sous réserve (selon moi, je pense) garde un peu d'utilité non? En tous cas, et à moins que vous connaissiez quelqu'un qui passe une journée entière à bosser sur le cas, vous n'aurez pas de réponse plus complète à ce genre de questions.
Bon... du coup j'ai quand même fait une recherche rapide de JP avant de rentrer chez moi... et j'ai trouvé:
- Cass. soc., 30 mars 2011, 09-70.306: nullité d'une CNC dans un CDD de 2 mois (mais l'arrêt ne dit pas si c'est à cause de la disproportion que la CNC est nulle). C'est l'arrêt qui énonce que le seul fait de faire stipuler une CNC nulle cause un préjudice au salarié.
- Cass. soc., 22 mars 2000, n° 97-45.872: La Cour de cassation reproche à la Cour d'appel d'avoir validé une CNC dans un CDD sans avoir vérifié qu'elle était bien proportionnelle à ses intérêts légitimes (on n'y est pas encore mais on se rapproche).
Alors c'est vrai que je ne vois pas d'opposition de principe au CNC dans les CDD. Mais une CNC de 12 mois pour un CDD de 3 mois... Je trouve cela énorme et disproportionné. Il faudrait vraiment que le poste en cause soit ultra-sensible du point de vue du rapport à la clientèle, et encore...
Bien cordialement,
Vous n’avez pas trouvé la réponse que vous recherchez ?
Posez votre question
D'écrire en LRAR, en expliquant que vous contestez la validité des clause de non-concurrence, et que cette irrégularité ouvre droit à une indemnité (Cass. soc., 30 mars 2011, 09-70.306).
Demandez par conséquent une indemnité forfaitaire de x € (je n'ai pas assez déléments pour vous donner un chiffre).
Continuez en disant que, subsidiairement et à tout le moins, quand bien même cette clause serait valable, vous l'avez respecté, ce qui vous ouvre droit au paiement de la contrepartie financière.
Bien cordialement
Demandez par conséquent une indemnité forfaitaire de x € (je n'ai pas assez déléments pour vous donner un chiffre).
Continuez en disant que, subsidiairement et à tout le moins, quand bien même cette clause serait valable, vous l'avez respecté, ce qui vous ouvre droit au paiement de la contrepartie financière.
Bien cordialement