Période d'essai et période probatoire

Mickaelpigeonnier - 3 déc. 2019 à 22:31
xGames Messages postés 534 Date d'inscription mardi 28 juin 2011 Statut Membre Dernière intervention 1 mars 2020 - 5 déc. 2019 à 23:19
Bonjour,
J'aurais aimé avoir vos avis sur la clause de période d'essai dans mon contrat de travail.
Tout d'abord je précise que j'ai un statut agent de maîtrise car je suis responsable. Je viens donc juste d'arriver dans l'entreprise et voici ce que j'ai découvert lors de la signature:
Une période d'essai initiale de 3 mois (là aucun problème)
La période d'essai peut être prolongée de 2 mois avec l'accord du salarié (là aucun problème non plus)
Mais ensuite il est mentionné que : "compte tenu de l'importance du poste la période d'essai même renouvelée est insuffisante il est donc expressément convenu que la période d'essai même renouvelée sera prolongée de 5 mois en tant que période probatoire. Si au cours de cette période vous n'êtes pas en mesure d'assurer le poste, nous serions amené à mettre fin à notre relation".

Pour le coup je ne suis pas du tout d'accord de cette période supplémentaire, pour moi la période probatoire concerne simplement un changement de poste au sein de la même entreprise et en aucun cas ne pourra amener à la rupture du contrat de travail.
Au final cela voudrais dire que j'aurais en tout une période d'essai de 10 mois ce qui me paraît complètement illégal. Qu'en pensez vous? Pourriez vous me dire votre avis et quelle conséquence si toute fois cela ne serait pas valable? Cela pourrais t'il dire que la clause totale de période d'essai n'est pas valable?

Merci d'avance pour vos conseils, j'en aurais bien besoin...

Bonne soirée

2 réponses

xGames Messages postés 534 Date d'inscription mardi 28 juin 2011 Statut Membre Dernière intervention 1 mars 2020
5 déc. 2019 à 22:15
Bonsoir,

l'article L.1221-21 du Code du travail prévoit en effet que pour les agents de maîtrise, la période d'essai renouvelée ne peut dépasser six mois. La période probatoire, qui est une période permettant d'évaluer les capacités du salarié placé à un autre poste (comme vous le soulignez très justement), ne peut pas avoir pour effet d'étendre la durée de la période d'essai au-delà du délai précité.

Aussi, durant la période probatoire la rupture ne peut intervenir librement (il faut respecter le droit du licenciement) mais de toutes façons celle-ci ne peut intervenir qu'en cas de changement de poste.

Une exception est néanmoins prévue pour les durées plus longues fixées par les accords de branche
conclus avant la loi du 25 juin 2008 (art. L1221-22, C. trav.) mais la durée de la période d'essai ne peut dans tous les cas pas être prolongée par une période probatoire.

Pour ce qui est des conséquences, je pense que la durée de la période d'essai sera alors celle qui a été contractualisée (3 mois + 2 mois renouvelables) sans que la période probatoire ne puisse intervenir.
Néanmoins, sur ce point j'attendrais des réponses de personnes plus avisés.

Cordialement,

Pierre
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thoumas79 Messages postés 41 Date d'inscription jeudi 25 juin 2015 Statut Membre Dernière intervention 6 juin 2023
5 déc. 2019 à 23:11
Bonsoir Pierre,

Tout d'abord merci pour ce début d'éclaircie et l'appui avec les références du code du travail. J'en conclue donc que le doute que j'ai se concrétise.

Néanmoins la question que je me pose, passé ce délai de 5 mois (période d'essai + renouvellement) et ce début de "période probatoire" que vais-je risquer? Seul un licenciement pourrais intervenir à ce moment? Mais sans faute de ma part, pourrais t-il alors me licencier sur cette période pour insuffisance professionnelle par exemple? Ce type de licenciement je suppose est compliqué a appliquer mais dans tous les cas même sans "période probatoire" ce motif est possible pour licencier de la part de l'employeur?

Merci d'avance.
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xGames Messages postés 534 Date d'inscription mardi 28 juin 2011 Statut Membre Dernière intervention 1 mars 2020
5 déc. 2019 à 23:19
Bonsoir,

c'est avec plaisir.
A l'issue de la période d'essai, en effet, si l'employeur envisage de mettre fin aux relations salariales, il doit respecter le droit du licenciement. Pour ce qui est de l'insuffisance professionnelle, celle-ci est susceptible de constituer une cause réelle et sérieuse justifiant un licenciement (Cour de Cassation, Chambre sociale, du 23 mai 2000, 98-42.064) et se définit comme une incapacité à exercer correctement ses fonctions. Ce motif est donc invocable en dehors de toute période probatoire.
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