Les Français touchant moins de 2100 € par mois auront bientôt droit à ce livret défiscalisé au taux supérieur au livret A
Alors que les taux des livrets défiscalisés ont tendance à baisser rapidement avec le ralentissement de l'inflation, une bonne nouvelle est intervenue en ce mois de février pour les millions de détenteurs d'un livret d'épargne populaire (LEP). Le gouvernement a en effet décidé de fixer son nouveau taux à 3,5 %. Soit une baisse de seulement un demi-point.
Ce niveau de rémunération est un véritable "coup de pouce" pour les épargnants. Car en appliquant la formule de révision annuelle automatique du LEP, le taux du livret aurait dû baisser à 2,9 % ce mois-ci. En modérant la baisse normalement prévue, la Banque de France et l'exécutif comptent ainsi protéger l'épargne des ménages aux revenus modestes.
Comme son nom l'indique, le livret d'épargne populaire est en effet destiné aux épargnants dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds. Ces ressources sont fixés dans un barème qui tient compte de la composition du ménage. Avec une précision importante : lorsque son revenu fiscal de référence (RFR) dépasse le plafond au cours d'une année, l'épargnant peut quand même conserver son LEP si ses revenus repassent sous le plafond l'année suivante.
Les plafonds de ressources applicables au livret d'épargne populaire sont augmentés une fois par an afin de tenir compte de l'inflation. Cette mise à jour intervient au 1er janvier, après l'entrée en vigueur de la loi de finances. Or, avec l'abandon du texte présenté par l'ancien gouvernement, le nouveau barème pour 2025 n'a pas encore été officialisé. Il faudra donc attendre la publication d'un nouveau texte pour connaître le nouveau tableau officiel.
Malgré ce retard, il est possible d'estimer dès aujourd'hui les futurs plafonds en vigueur. Selon la formule de calcul légale, les plafonds de revenus du LEP sont fixés en multipliant par 1,8 les montants prévus par l'article 1417 du code général des impôts. Or, l'ancien projet de loi de finances prévoyait que ces derniers devaient être revalorisés de 2 % afin de tenir compte de l'inflation. Un taux qui devrait être égal, ou à tout le moins très proche, du taux bientôt officialisé.
Pour estimer les futurs plafonds de ressources à ne pas dépasser pour ouvrir ou conserver son LEP en 2025, il suffit donc d'augmenter de 2 % les montants indiqués à l'article 1417 du code général des impôts, puis de les multiplier par 1,8. Avec cette hausse, le revenu fiscal de référence de 2023 indiqué sur le dernier avis d'impôt reçu l'été dernier ne doit donc pas dépasser 22 867 € pour une personne vivant seule. En d'autres termes, en tenant compte de l'abattement de 10 % pour frais déduit du revenu pour obtenir le RFR, un salarié ou un retraité pourra bientôt ouvrir un LEP jusqu'à un salaire ou une retraite de 2096 euros nets par mois.
Ce plafond pour ouvrir un LEP augmente ensuite avec le nombre de parts fiscales du foyer, à mesure de 6 107 € par demi-part en plus. Soit, par exemple, 35 081 € de RFR pour un couple sans enfant, 41 188 € pour un couple avec un enfant et 47 295 € pour un couple avec trois enfants.
On le voit, le livret d'épargne populaire n'est pas destiné qu'aux ménages les plus pauvres. Selon les derniers chiffres communiqués par la Banque de France, si 11,7 millions de Français épargnent sur un LEP à ce jour, ils sont environ 19 millions à remplir les conditions de ressources pour en détenir un.