Les retraités dont les revenus atteignent ces seuils deviendraient imposables avec la suppression de la déduction fiscale
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Les retraités dont les revenus atteignent ces seuils deviendraient imposables avec la suppression de la déduction fiscale

Avec la fin de la déduction fiscale sur les pensions, beaucoup plus de retraités deviendraient imposables. Voici quels seraient les nouveaux seuils d'imposition.

Avec un coût représentant près de 350 milliards d'euros annuels pour l'Etat, les pensions de retraite sont de plus en plus ciblées par les réductions budgétaires engagées par les pouvoirs publics. L'une d'elles vise notamment un avantage fiscal dont les retraités bénéficient au moment de leur déclaration de revenus qu'ils doivent envoyer en ce mois de mai.

La plupart des retraités connaissent bien ce dispositif, puisqu'il leur permet, selon les cas, de réduire leur impôt sur le revenu ou d'être non-imposable. Il s'agit en effet de la déduction de 10 % dont bénéficient automatiquement toutes les pensions de retraite. Un dispositif très ancien, puisque sa création remonte à 1977. A l'époque, son instauration était justifiée au cours des débats parlementaires par " l'accroissement de la pression fiscale consécutive au départ à la retraite (…) ressenti comme une injustice". Mais aujourd'hui, la conservation de ce taux de 10 % - calqué sur l'abattement pour frais professionnels dont bénéficient les salariés - peine à trouver une justification fiscale.

Dans un rapport rendu le 14 octobre, le Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO) - organisme rattaché à la Cour des Comptes - pointaient déjà du doigt cette déduction. Selon les données publiées dans cette étude, l'avantage fiscal représente 4,6 milliards d'euros par an. Si 8,4 millions de retraités obtiennent un gain fiscal grâce à cette mesure, le montant de ce dernier varie fortement en fonction du montant des pensions des bénéficiaires. Selon les calculs du CPO, près de 30 % du coût global de la déduction profitent ainsi aux 10 % des ménages retraités aux revenus les plus aisés.

Plus récemment, en début d'année, le président du Conseil d'orientation des retraites et celui du Medef se sont également prononcés pour la suppression de la déduction. Plus inquiétant encore pour les retraités ciblés : en avril dernier, c'est la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui n'a pas exclu de supprimer cette niche fiscale dans les colonnes du Parisien.

Concrètement, si cette mesure avait été appliquée pour la campagne de déclaration de revenus en cours, un retraité vivant seul aurait été imposable en 2025 pour un montant pré-rempli par les impôts dans la case 1AS du formulaire (qui correspond au montant des pensions de retraite touchées dans l'année) atteignant ou dépassant 17 069 €. Pour un couple de retraités, l'imposition s'appliquerait pour un montant cumulé des cases 1AS et 1BS atteignant 32 202 €. A partir de ces seuils, les contribuables ne touchant que leur seule retraite seraient donc devenus imposables cette année.

L'étau se resserre donc contre un avantage fiscal aujourd'hui ciblé par les pouvoirs publics. Etant précisé que d'autres mesures à l'encontre des retraités, telles que la désindexation des pensions par rapport à l'inflation ou la hausse de la CSG, sont aussi envisagées actuellement...