Gagnez-vous plus que la moyenne des Français ? Un salarié du privé sur deux touche moins que ce montant
Est-ce que je gagne plus ou moins que le salaire net moyen dans le secteur privé ? C'est une question qu'on se pose très souvent, y compris après le départ à la retraite d'ailleurs. Et il est normal et légitime de chercher des points de comparaison, de se demander si ses mérites sont financièrement reconnus. Et éventuellement, de demander une augmentation à son employeur, du moins pour les salariés en activité. Mais il n'est pas toujours facile d'y répondre avec précision.
Les études de l'Insee sur les niveaux de rémunération en France apportent des éléments de réponse précieux sur ce point. Même si les derniers chiffres datent de 2023, ils peuvent permettre à un salarié de se situer sur l'échelle des salaires.
Première constatation : les écarts de salaires sont assez réduits pour les trois quarts des salariés et ne varient que de 1 à 2 dans cette tranche. En revanche, 1% des salariés gagnent plus de 10 221 nets par mois, c'est-à-dire quasiment dix fois la rémunération nette des 1% les moins payés...
Autre constatation, toujours d'après l'Insee : si l'on tient compte de l'inflation et donc si l'on raisonne en euros constants, le salaire net moyen des salariés du privé à diminué de 4,07% depuis 2020. Alors qu'il a progressé de 13,7% en euros constants depuis 2000. Le pouvoir d'achat - qui progressait donc régulièrement chaque année - a nettement diminué sous l'effet du Covid et de l'inflation. Un phénomène qui a toutefois eu tendance à se résorber l'an dernier, avec le très net ralentissement des prix qui a permis à une partie des salariés de "rattraper" la perte de pouvoir d'achat subie les années précédentes.
Reste à vous situer dans l'échelle des rémunérations en France... Vous gagnez plus que la moyenne si votre salaire net est supérieur à 2 735 euros par mois. Lorsqu'on regarde la médiane, la réalité est moins confortable : 50 % des salariés du secteur privé gagnent moins de 2 183 euros nets par mois en équivalent temps plein. Autrement dit, une moitié des travailleurs est en dessous de ce seuil, tandis que l'autre moitié se trouve au-dessus.
Et les écarts sont frappants : 10 % des salariés du privé perçoivent moins de 1 512 euros nets mensuels, tandis qu'à l'autre extrémité, 10 % gagnent plus de 4 302 euros. Des écarts qui s'expliquent en grande partie par les différentes catégories socio-professionnelles que recouvrent le secteur privé : en moyenne, un ouvrier ou un employé gagnent ainsi nettement moins qu'un cadre dirigeant. Reste que ces chiffres traduisent certaines inégalités, qui s'observent aussi entre les hommes et les femmes.
En moyenne, un homme salarié du secteur privé touche 2 898 euros par mois, contre 2 508 euros pour une femme. Une différence de 13,5 % qui continue d'alimenter le débat sur l'égalité salariale. Certes, ces écarts s'expliquent en partie par des choix de carrière, des types de contrats ou des secteurs d'activité, mais ils restent une réalité persistante.