Agirc-Arrco : les pensions de nombreux retraités vont fortement baisser, voici qui est concerné
Beaucoup de retraités auront une mauvaise surprise en mars prochain : leur pension de retraite complémentaire risque de nettement diminuer. Voici pourquoi.
C'est officiel : les pensions de retraite de base vont bien augmenter au 1er janvier afin de tenir compte de l'inflation. Une hausse toutefois minime, puisque l'augmentation ne sera que de 0,9 %. En revanche, les pensions de retraite complémentaire Agirc-Arrco touchées par près de 14 millions de retraités du privé, elles, n'augmenteront pas. Pire : pour de nombreux pensionnés, elles vont même baisser en début d'année prochaine. Voici qui est concerné et à quelle date.
Rappelons tout d'abord que, contrairement aux retraites de base, les retraites complémentaires Agirc-Arrco ne sont pas revalorisées au 1er janvier, mais au 1er novembre. Mais exceptionnellement cette année, les partenaires sociaux gestionnaires du régime ne sont pas parvenus à un accord sur la hausse annuelle. Les pensions complémentaires sont donc restées gelées.
Mais une seconde mauvaise nouvelle attend beaucoup d'assurés du régime dans les semaines à venir. Elle est liée à la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) sur leur pension. Rappelons qu'il existe différents taux de CSG prélevés sur les pensions des retraités : un taux normal de 8,3 %, un taux médian de 6,6 % et un taux réduit de 3,8 %. Les pensionnés aux revenus les plus modestes sont, eux, exonérés.
Car ces différents taux dépendent de tranches de revenus. Or, l'an prochain, de nombreux retraités vont "sauter de tranche" pour une raison : leurs revenus ont progressé plus vite que la revalorisation du barème de la CSG. Le barème appliqué en 2026 tient en effet compte des revenus touchés en 2024. Et cette année là, les pensions des retraités ont augmenté beaucoup plus vite que le barème. Les retraites de base avaient ainsi été revalorisée de 5,3 % au 1er janvier, tandis que le barème de la CSG n'augmentera que de 1,8 %.
Conséquence concrète : le taux de CSG appliqué aux pensions brutes va augmenter pour de nombreux retraités qui dépasseront le plafond de revenus jusqu'ici applicable à leur taux. Voici le futur barème appliqué au 1er janvier 2026. Pour comparer les tranches qui y sont indiquées à ses revenus, un retraité doit consulter le montant de son revenu fiscal de référence de 2024 indiqué sur son avis d'impôt 2025 reçu cet été. Un retraité vivant seul se verra par exemple appliqué un taux de CSG normal de 8,3 % si son RFR 2024 dépasse 26 470 euros.
| Parts fiscales du foyer |
CSG à 0 % | CSG à 3,8 % | CSG à 6,6 % | CSG à 8,3 % |
| RFR < ou = à : | RFR entre : | RFR entre : | RFR > à : | |
| 1 part | 13 048 € | 13 049 et 17 057 € | 17 058 et 26 470 € | 26 470 € |
| 1,5 part | 16 530 € | 16 531 et 21 611 € | 21 612 et 33 536 € | 33 536 € |
| 2 parts | 20 014 € | 20 015 et 26 165 € | 26 166 et 40 604 € | 40 604 € |
Les retraités qui sauteront de tranche verront leur pension Agirc-Arrco fortement rabotée en mars 2026. Et ce pour une raison simple : leur nouveau taux revalorisé ne sera appliqué qu'à compter de cette date. Leurs pensions de janvier et février continueront donc d'être prélevées au taux actuel. Puis leur pension brute de mars sera prélevée des sommes qui auraient dû être déduites des deux premières pensions de l'année. Avec, à la clef, une forte baisse de pension nette pour les retraités concernés.