Retraite : de nombreuses pensions baisseront en 2026, qui sont les retraités visés
C'est désormais une certitude : les pensions de retraite de base vont bien augmenter au 1er janvier prochain afin de tenir compte de l'inflation. Et ce, contre le souhait du gouvernement, qui comptait geler leur montant afin de réaliser des économies. Mais si cette hausse doit concerner l'ensemble des pensionnés, certains subiront paradoxalement une baisse de leur pension l'an prochain. Voici pourquoi.
Tout d'abord, l'augmentation des pensions à venir sera très faible en raison du net ralentissement de l'inflation en 2025. La revalorisation annuelle des pensions de la Carsat, de la Cnav et de la MSA est en effet calculée sur la base de l'évolution de l'inflation hors tabac sur 12 mois glissants, de novembre à novembre. D'après cette formule, le pourcentage de hausse des pensions au 1er janvier 2026 ne sera que de 0,9 %. Un taux confirmé par le ministère du Travail le mardi 16 décembre.
Toutefois, cette hausse sera invisible pour une partie des retraités, qui subiront au contraire une baisse de leur pension nette. Et ce en raison d'une autre mesure liée au budget de la Sécurité sociale : la réévaluation du barème de la CSG applicable aux retraites.
Rappelons en effet que ce dernier repose sur différents taux de CSG prélevés directement sur les pensions brutes, ces taux étant déterminés selon des tranches de revenus. Ces dernières sont réévaluées tous les ans à partir de l'indice des prix observés au cours de l'année N-2, donc de 2024. La hausse prévue est ainsi fixée à 1,8 %.
Et c'est justement ce changement qui aura un effet mécanique négatif pour de nombreux retraités. Car le futur barème de CSG sera calculé en tenant compte du revenu fiscal de référence de 2024 indiqué sur l'avis d'imposition reçu à l'été 2025. Or, en 2024, les revenus de la plupart des retraités ont augmenté bien au delà de la revalorisation du barème de la CSG. Pour rappel, les pensions de base ont en effet été réévaluées de 5,3 % au 1er janvier 2024. Un taux élevé, fixé à l'époque à partir de l'importante hausse des prix constatée en 2023.
En raison de ce décalage d'années, beaucoup de retraités risquent ainsi de "sauter de tranche" et de voir leur taux de CSG augmenter en 2026, leurs revenus ayant progressé plus vite que le barème. Voici les nouvelles tranches applicables.
| Parts fiscales du foyer |
CSG à 0 % | CSG à 3,8 % | CSG à 6,6 % | CSG à 8,3 % |
| RFR < ou = à : | RFR entre : | RFR entre : | RFR > à : | |
| 1 part | 13 048 € | 13 049 et 17 057 € | 17 058 et 26 470 € | 26 470 € |
| 1,5 part | 16 530 € | 16 531 et 21 611 € | 21 612 et 33 536 € | 33 536 € |
| 2 parts | 20 014 € | 20 015 et 26 165 € | 26 166 et 40 604 € | 40 604 € |
Un retraité vivant seul et exonéré en 2025 peut, par exemple, être soumis à un taux de CSG de 3,8 % en 2026 si son RFR dépasse 13 048 € annuels. Pour un couple de retraités (deux parts fiscales), ce plafond passe à 20 015 € par an. Les retraités dont le taux de CSG augmentera verront ainsi leur pension mensuelle nette baisser.
Les retraités peuvent dès aujourd'hui savoir s'ils seront ou non touchés par une hausse de CSG. Pour ce faire, ils doivent comparer ce tableau à leur revenu fiscal de référence de 2024 indiqué sur leur avis d'imposition 2025.