Succession : combien de liquidités laisser pour que les héritiers ne soient pas obligés de vendre la maison

Succession : combien de liquidités laisser pour que les héritiers ne soient pas obligés de vendre la maison Les parents n'anticipent pas toujours le paiement des droits de succession par leurs héritiers. Or, bien souvent, ces derniers sont obligés de vendre un bien immobilier dans la précipitation pour les payer.

Les agents immobiliers et les notaires le savent bien : les successions constituent souvent d'excellentes occasions pour acheter un appartement ou une maison à bon prix, quand les héritiers sont obligés de vendre pour payer les droits de transmission. La question mérite donc d'être posée : combien de liquidités laisser pour que les héritiers ne soient pas obligés de vendre la maison de famille ?

C'est une question qui peut paraître paradoxale dans la mesure où le montant des droits de succession est par définition inférieur au montant de l'héritage. On ne devrait donc jamais avoir de problèmes pour régler ces droits au fisc. Sauf quand l'héritage comprend une part importante d'immobilier. 

Rappelons tout d'abord que le barème des droits de succession est progressif et qu'il atteint la tranche de 20% dès 15 932 €. L'addition fiscale peut rapidement se révéler assez lourde dès le patrimoine transmis dépasse un certain montant. Et rappelons également qu'en principe, les droits de succession doivent être payés dans les six mois qui suivent le décès. 

Comme les formalités sont assez longues et que les banques ou les assurances tardent parfois à verser les fonds, les héritiers sont souvent pressés par le temps. Il leur faut mobiliser des sommes conséquentes dans des délais assez acrobatiques. C'est la première raison pour laquelle l'on devrait toujours laisser un volant de liquidités sur son compte courant ou ses livrets passé un certain âge, dès qu'il s'agit de préparer activement sa succession. Naturellement, il est difficile de fixer un montant pour ces liquidités. Tout dépend, en effet, de l'importance de son patrimoine. Et aussi et surtout de sa structure.

En effet, le principe est simple : moins un patrimoine est liquide, plus il faut laisser de liquidités à ses héritiers. Le cas typique est celui du patrimoine immobilier transmis par le défunt : la maison de famille, avec éventuellement un ou deux autres biens (résidence secondaire, logement locatif, etc.). Compte tenu de l'envolée des prix de l'immobilier ces dernières décennies, le montant du patrimoine transmis peut vite s'élever à des montants importants. Avec des droits de succession très élevés. Conséquence : les héritiers sont très souvent obligés de vendre rapidement ces biens immobiliers pour payer les droits. 

Pour éviter d'avoir à vendre, voire brader la maison de famille ou les autres logements, les héritiers devraient donc toujours pouvoir disposer d'un volant de liquidités d'au moins 20% du patrimoine immobilier transmis. 

Mais le mieux est encore d'anticiper encore plus en amont la transmission de ce patrimoine. Comment ? En donnant à ses héritiers la nue-propriété de la maison de famille et des éventuels autres biens. Au moment de la succession, ils recevront la pleine propriété sans aucuns droits de succession à payer.

On ne le répétera jamais assez : pour éviter de payer des droits de succession, il faut impérativement préparer en famille la transmission du patrimoine.