Mauvaise nouvelle pour les retraités : leur pension ne devrait plus augmenter avant cette date
Quoi qu'on pense de la nécessité de redresser les comptes publics et de réduire le déficit, une certitude demeure : depuis plusieurs mois déjà, les retraités sont dans le viseur des pouvoirs publics et d'une partie de la classe politique. Avec une nouvelle mesure qui les pénaliserait pour de nombreuses années...
Plusieurs propositions ont en effet émergé récemment pour raboter les privilèges, réels ou supposés, dont ils peuvent bénéficier.
On sait par exemple que le taux de CSG appliqué aux pensions dépend du montant du revenu fiscal de référence : 0% pour les très faibles revenus, 3,8% pour les faibles revenus et 6,6% pour les revenus intermédiaires, le taux "normal" étant de 8,3%. Parmi les différentes mesures envisagées dans le cadre du projet de loi de finances 2026, une augmentation à 9,2% du taux de CSG au-dessus de 2 500 € de retraite.
Autre piste explorée : la modification de l'abattement fiscal de 10% appliqué sur les pensions, qui serait remplacé par une déduction forfaitaire fixée à 2 000 €. Ce qui pénaliserait tous les retraités gagnant plus de 20 000 € par an, soit 1 666 € par mois.
A côté de l'outil fiscal, l'ancien gouvernement de François Bayrou envisageait également de geler les pensions en 2026. Cette fameuse "année blanche" éviterait d'augmenter les retraites de 0,9%, compte tenu de l'inflation passée. Ce qui permettrait une économie budgétaire de 2,4 milliards d'euros.
Mais pire encore : ce gel ne concernerait pas que l'année 2026, puisqu'il se poursuivrait encore jusqu'en... 2030 ! D'après un projet d'article de la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2026, la revalorisation des pensions serait inférieure de 0,4 point au taux d'inflation. Si, par exemple, l'inflation atteint 1%, l'augmentation serait de 0,6%. Cette sous-revalorisation pourrait rapporter environ 14,4 milliards en trois ans. Avec, concrètement, une perte de pouvoir d'achat pour les 17 millions de retraités touchés par cette mesure.
Nul ne peut affirmer que ces projets verront le jour avec le futur gouvernement de Sébastien Lecornu. Mais dans les cénacles politiques et les comités d'experts, l'idée de sous-revaloriser les pensions par rapport à l'inflation est bien ancrée. Et il ne fait guère de doute que tout ou partie des mesures citées ci-dessus seront reprises par le prochain gouvernement. Car si le projet déjà préparé par Bercy devrait être largement amendé, il servira néanmoins de base à partir de laquelle sera élaboré le futur budget 2026.