Les banques ferment automatiquement ce vieux placement, mais 2 millions d'épargnants doivent absolument le conserver
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures... Ce vieil adage culinaire est loin de pouvoir s'appliquer en matière financière. Quoique... Il existe actuellement un placement, vieux de plusieurs décennies, qui offre des rendements inégalés.
Rappelons tout d'abord un principe de base. La rentabilité d'un placement, quel qu'il soit, est toujours proportionnelle à sa volatilité et son degré de risque. L'achat d'actions, par exemple, comporte une part élevée de risque mais c'est le placement le plus rémunérateur sur le moyen et long terme. Si l'on accepte de perdre parfois une partie de sa mise.
Autre principe à rappeler : le rendement d'un placement doit toujours se comparer avec le taux d'inflation. Il y a plusieurs décennies, les sicav monétaires rapportaient 10% par an mais l'inflation dépassait les 12%... L'épargnant était donc partant.
Les produits d'épargne réglementée (livret A, épargne-logement, etc) tiennent d'ailleurs compte de ce facteur clé et leur rendement suit en principe la courbe de l'inflation. Ils sont donc plus ou moins attractifs en fonction de l'écart entre la hausse des prix et le taux d'intérêt fixé par les pouvoirs publics.
Mais le plan d'épargne logement échappe à cette règle : le rendement est fixé lors de l'ouverture du plan et reste identique pendant toute la durée du plan. Alors même que le taux d'inflation, lui, évolue au fil des ans.
En période de forte inflation, dans les années 80 et 90, le taux d'intérêt des PEL était donc assez élevé. Et aujourd'hui, en période de hausse des prix très modéré, ce taux d'intérêt se révèle particulièrement rémunérateur. Pour être plus concrets, les PEL ouverts du 16/5/1986 au 6/2/1994 servent 4,62% de rendement. On avait même atteint 6,30% entre juin 1983 et juillet 1984. Des taux records pour un placement totalement sécurisé, et totalement disponible également.
D'autant plus que la durée du plan n'est pas limitée pour les PEL ouvert avant le 1er mars 2011. Leurs heureux titulaires peuvent donc les conserver au-delà de la durée réglementaire de 15 ans fixée depuis cette date. Rappelons en effet que la réglementation impose aux banques de clôturer automatiquement ces PEL à partir du 1er mars 2026.
Selon les chiffres de la Banque de France, environ deux millions de plans, soit un quart du total, rapportent aujourd'hui plus de 3,5% par an, soit deux fois plus que le livret A dont la rémunération est tombée à 1,7 % au 1er août. Pour le plus grand bonheur des épargnants concernés.
D'après les dernières données de la Banque de France sur l'épargne réglementée publiées en juillet, le nombre de PEL est en forte baisse en France, avec la clôture de près d'un million de plans entre 2023 et 2024. Et ce phénomène va s'intensifier dans les mois à venir, avec la fermeture automatique des PEL de plus de 15 ans ouverts depuis mars 2011. Une tendance qui ne doit toutefois pas influencer deux millions d'épargnants qui doivent absolument conserver ce placement.