Êtes-vous un retraité pauvre ? Un quart des pensionnés ont un revenu inférieur à ce montant
Alors que les retraités aux ressources modestes devraient être épargnés par les mesures d'économie budgétaire du gouvernement, voici les revenus maximum pour être considéré comme un retraité pauvre.
On le sait, parmi toutes les dépenses sociales de l'Etat, les pensions de retraite représentent le coût le plus important. Les retraités sont ainsi fréquemment ciblés par des propositions d'économie ces derniers mois, sur fond de politique gouvernementale visant à réduire le déficit public. Mais derrière le coût global du système de retraite français, évalué à près de 350 milliards d'euros par an, se cachent d'importantes disparités de revenus entre les pensionnés.
Les retraités les plus aisés sont ainsi particulièrement visés par les projets de réductions budgétaires actuellement en discussion dans les ministères. L'une des options les plus marquantes repose sur la suppression de l'abattement fiscal de 10 % pour frais sur les pensions de retraite. Une mesure qui concernerait plus de 8 millions de retraités bénéficiant de cet avantage à ce jour.
Une autre mesure en discussion porterait sur une hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) pour les 30 % de retraités les plus riches. Actuellement soumis au taux de 8,3 %, leur pension mensuelle se verrait appliquer le même taux de CSG que celui applicable aux salaires ou aux revenus du patrimoine, à savoir 9,2 %.
Les retraités les plus pauvres, eux, ne sont pas ciblés par ces mesures d'économie. Il s'agit de ceux pour qui la suppression de l'abattement fiscal de 10 % ne changerait rien à leurs finances personnelles, puisqu'ils ne payent pas d'impôt sur le revenu. Ils ne seraient pas non plus concernés par une hausse de la CSG, puisque les retraités aux revenus les plus modestes en sont exonérés. En somme, les mesures fiscales visant à réduire le déficit du système de retraite seraient indolores pour eux.
Mais qui sont ces retraités les plus pauvres épargnés par les menaces fiscales pesant sur les pensionnés ? Selon les données de la CDFT Retraités, ils seraient plus d'un quart (28 %) à bénéficier d'une exonération totale de CSG aujourd'hui, soit près de 5 millions d'assurés. Actuellement, les retraités exonérés de la CSG sont ceux dont le revenu fiscal de référence est inférieur à certains plafonds, récemment revalorisés en début d'année.
Un retraité vivant seul (une part fiscale) fait donc partie du quart des retraités les plus pauvres si son revenu fiscal de référence (RFR) indiqué sur son dernier avis d'imposition reçu pendant l'été est inférieur à 12 817 €. Pour les retraités qui vivent en couple (deux parts fiscales), ce plafond est fixé à 19 661 €.
Les pensionnés dont le RFR est inférieur à ces montants ne doivent donc pas trop s'inquiéter des mesures fiscales actuellement en discussion, puisqu'ils devraient normalement rester non-imposables et exonérés de CSG. Mais attention : certains projets de mesures telles que le report de la hausse annuelle des retraites ou sa désindexation par rapport à l'inflation - un temps envisagées par l'ancien gouvernement Barnier - pourraient en revanche avoir des conséquences sur leur niveau de vie.