
CSG : qui sont les 5,5 millions de retraités ciblés par sa hausse
Près de 5 millions et demi de retraités sont à nouveau menacés par une mesure d'économie budgétaire. Voici qui est concerné.
Avec une estimation approchant les 350 milliards d'euros chaque année pour l'État, les retraites sont en ce moment ciblées par la politique de diminution des dépenses instaurée par les autorités. Néanmoins, jusqu'à maintenant, les retraités n'ont pas subi d'impact de ces mesures d'austérité, tous les projets les concernant ayant été annulés.
On se rappelle en effet que l'ancien gouvernement dirigé par Michel Barnier avait envisagé de repousser de 6 mois la réévaluation des retraites à la fin de l'année précédente, avant de décider finalement de désindexer ces retraites par rapport à l'inflation. Ces dispositions ont été annulées à la suite de la censure de l'ancien gouvernement, permettant ainsi aux retraités de bénéficier d'une hausse de leur pension de base au 1er janvier dernier.
Mais en 2025, d'autres initiatives à l'encontre des retraités sont sérieusement envisagées par les ministères. Parmi celles-ci, on trouve la suppression de l'abattement fiscal de 10 % pour frais professionnels dont profitent les pensionnés lors du calcul de leur impôt sur le revenu. Ce projet a été de plus en plus fréquemment mentionné ces derniers mois. Dans un rapport publié cet automne, le Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO), rattaché à la Cour des Comptes, proposait déjà de supprimer cet avantage pour les retraités les plus aisés. En début d'année, les présidents du Conseil d'orientation des retraites (COR) et du Medef avaient également suggéré de supprimer cet abattement de 10 % pour les retraités.
Néanmoins, l'exécutif hésite à mettre en œuvre une mesure qui mécontenterait les 8,4 millions de retraités bénéficiant d'une réduction d'impôt grâce à cet abattement. En revanche, un autre projet est actuellement à l'étude, avec moins de controverses. Il repose sur une augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée).
À l'heure actuelle, les retraites se voient appliquer un taux de CSG de 8,3 %, avec des taux réduits pour les retraités aux revenus modestes. Ce pourcentage est inférieur à celui appliqué aux salaires ou aux revenus du patrimoine, qui sont imposés à 9,2 %. Deux organisations patronales, le Medef et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), ont récemment proposé au gouvernement d'aligner le taux de CSG des retraités sur celui des salariés.
Cette mesure, si elle était adoptée par l'exécutif, concernerait les retraités dont les pensions sont soumises au taux normal de CSG à 8,3 %, soit environ 30 % d'entre eux. Près de 5,5 millions de pensionnés pourraient ainsi supporter le coût de cette hausse. Pour un couple de retraités percevant 4 000 € de retraites par mois, l'augmentation de leur taux de CSG entraînerait, par exemple, une diminution de 432 € de leurs pensions annuelles nettes. Concrètement, cette mesure toucherait les pensionnés dont le revenu fiscal de référence figurant sur leur dernier avis d'imposition est supérieur à 26 004 € pour un retraité vivant seul et 39 886 € pour un couple.
Certes, cette hausse de la CSG pour 30 % des retraités n'est, à ce jour, qu'une option envisagée par le gouvernement. Elle apparaît néanmoins comme l'une des plus probables parmi le panel de mesures proposées pour réduire le déficit du système de retraite.