Les retraités qui remplissent ces nouvelles conditions seront exonérés de CSG sur leurs pensions
Le barème de la CSG applicable aux retraités sera-t-il gelé l'an prochain ? Il est difficile de le savoir à ce jour. Car si les députés ont supprimé cette mesure souhaitée par le gouvernement, les sénateurs ont en revanche voté son rétablissement le 20 novembre dernier. Mais que ce gel soit ou non adopté, de nombreux retraités devraient dans tous les cas payer plus de CSG l'année prochaine. Et une partie des pensionnés exonérés pourraient basculer dans les retraités assujettis. Voici pourquoi.
Rappelons qu'il existe différents taux de CSG sur les retraites. Les retraités aux revenus les plus modestes sont exonérés. Pour les autres, il existe un taux réduit de 3,8 %, un taux médian de 6,6 % et un taux normal de 8,3 %. Chaque pourcentage correspond à une tranche de revenus. Ce sont ces tranches que le gouvernement compte geler l'an prochain. En l'absence de gel, les tranches de revenus pour chaque taux de CSG seraient revalorisées afin de tenir compte de la hausse moyenne des prix en 2024. D'après les données publiées par l'Insee, ce taux serait de 1,8 %.
Mais que la hausse de 1,8 % du barème de la CSG s'applique ou non, de nombreux retraités vont dans tous les cas payer plus en 2026. Et ce pour une raison simple : ce seront désormais les revenus de 2024 qui seront pris en compte. Or, cette année a connu la plus forte hausse des pensions depuis 20 ans, avec une revalorisation de 5,3 % au 1er janvier. Soit un taux nettement supérieur à la revalorisation de 1,8 % envisagée. Beaucoup de retraités vont donc "sauter de tranche" et payer plus de CSG l'année prochaine. Et certains retraités, jusqu'à maintenant exonérés, risquent de se retrouver soumis à la CSG.
Pour que chaque retraité puisse comparer ses revenus aux futures tranches, voici le barème applicable en 2025 que le gouvernement compte geler en 2026.
| Parts fiscales du foyer |
CSG à 0 % | CSG à 3,8 % | CSG à 6,6 % | CSG à 8,3 % |
| RFR < ou = à : | RFR entre : | RFR entre : | RFR > à : | |
| 1 part | 12 817 € | 12 818 et 16 754 € | 16 755 et 26 003 € | 26 004 € |
| 1,5 part | 16 239 € | 16 240 et 21 228 € | 21 229 et 32 944 € | 32 945 € |
| 2 parts | 19 661 € | 19 662 et 25 702 € | 25 703 et 39 885 € | 39 886 € |
Dans l'hypothèse d'une hausse de 1,8 %, voici quel serait le barème de la CSG sur les retraites en 2026 d'après les calculs de Droit-finances.
| Parts fiscales du foyer |
CSG à 0 % | CSG à 3,8 % | CSG à 6,6 % | CSG à 8,3 % |
| RFR < ou = à : | RFR entre : | RFR entre : | RFR > à : | |
| 1 part | 13 047 € | 13 048 et 17 055 € | 17 056 et 26 471 € | 26 472 € |
| 1,5 part | 16 531 € | 16 532 et 21 610 € | 21 611 et 33 536 € | 33 537 € |
| 2 parts | 20 015 € | 20 016 et 26 165 € | 26 166 et 40 603 € | 40 604 € |
Avec cette hausse, un retraité vivant seul (une part fiscale) pourrait par exemple être exonéré de CSG en 2026 si son RFR ne dépasse pas 13 047 € annuels. Pour un couple de retraités (deux parts fiscales), ce plafond passe à 20 015 € par an.
Les retraités peuvent donc dès aujourd'hui savoir s'ils seront ou non touchés par le gel du barème et si leur taux de CSG va ou non changer. Pour ce faire, ils doivent comparer ces deux tableaux à leur revenu fiscal de référence de 2024 indiqué sur leur avis d'imposition 2025.
A noter que les retraités qui "sauteraient de tranche" en 2026 parce que leurs revenus ont augmenté ne subiront pas nécessairement une hausse de leur taux de CSG. Pour que ce dernier augmente, il faut en effet que la tranche correspondant au nouveau taux soit atteinte pendant deux années consécutives.