Baisse du revenu des fonctionnaires : voici les mesures qui vont s'appliquer dès ce mois de novembre
Dans le cadre de sa politique d'économies budgétaires, le gouvernement va réduire les revenus des fonctionnaires. Certaines mesures vont entrer en vigueur dès cette fin d'année.
Beaucoup d'entre eux le savent déjà : les fonctionnaires vont être mis à contribution dans le cadre de la politique d'économies mise en oeuvre par le gouvernement de Michel Barnier. Le ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l'action publique, Guillaume Kasbarian, a annoncé la mise en place de nombreuses mesures à leur encontre. Avec, à la clef, une baisse de revenus pour la plupart des agents publics.
Le premier pan de son projet de réduction des dépenses prévu dans le budget 2025 repose sur l'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires. Le ministre souhaite en durcir les conditions, via deux mesures phares. La première consiste à réduire le montant de cette indemnisation pour la faire passer de 100 % à 90 %. La seconde repose sur la ré-instauration des trois jours de carence non payés lors de ces absences, sauf pathologie lourde. Actuellement, les fonctionnaires en congé maladie ne subisse qu'un seul jour de carence, contre trois pour les salariés du privé.
Ces mesures d'économies auront un impact sur le revenu annuel moyen des fonctionnaires, en réduisant le niveau de prise en charge de leurs absences. Une baisse à laquelle s'ajoutera d'autres mesures qui concerneront cette fois-ci directement le traitement qu'ils perçoivent chaque mois.
Le ministre de la Fonction publique compte en effet cibler les revalorisations de traitement des fonctionnaires. Dans une intervention sur RMC le 8 novembre dernier, il a ainsi confirmé le gel de la valeur du point d'indice en 2024. Cette valeur du point d'indice sert de base de calcul du revenu des fonctionnaires, des magistrats, des militaires et des agents contractuels. Leur traitement brut mensuel est ainsi calculé en multipliant la valeur du point d'indice par leur indice majoré, propre à chaque agent public. Après une revalorisation de 3,5 % au 1er juillet 2022, le point d'indice avait de nouveau été revalorisé de 1,5 % au 1er juillet 2023. Mais depuis, il n'a plus évolué. Un gel qui perdurera donc au moins jusqu'en 2025.
Enfin, une autre mesure va directement impacter les revenus des agents de la fonction publique, puisque le ministre compte supprimer la GIPA cette année. Mise en place depuis 2008, la garantie individuelle de pouvoir d'achat (GIPA) est une sorte de prime visant à compenser la perte de pouvoir d'achat d'un fonctionnaire si sa rémunération a peu augmenté au cours des dernières années. Plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires sont ainsi concernés tous les ans. Selon les données communiquées par Guillaume Kasbarian, la majorité d'entre eux sont des fonctionnaires de catégorie A, c'est-à-dire de grades et emplois hiérarchiquement supérieurs.
Habituellement, cette prime est versée par les administrations publiques entre les mois de novembre et de décembre. Les fonctionnaires qui s'attendaient à se voir verser cette prime en cette fin d'année subiront donc dès maintenant les mesures de réductions budgétaires mises en oeuvre par le gouvernement, sans attendre 2025.
Sans surprise, le projet du gouvernement suscite la colère des syndicats de la fonction publique. Ceux-ci ont ainsi appelé à une grève nationale le jeudi 5 décembre. Un bras de fer avec le gouvernement devrait donc s'engager en cette fin d'année...