Voici le pays où l'épargne est la plus taxée en Europe, de nombreux Français y placent pourtant leur argent

Voici le pays où l'épargne est la plus taxée en Europe, de nombreux Français y placent pourtant leur argent Selon des données publiées par la Commission européenne, c'est dans ce pays où le taux de prélèvements obligatoires sur le capital est le plus élevé. De nombreux Français y placent pourtant leur épargne.

Faute de majorité et de ligne politique claire, les discussions parlementaires autour du projet de Loi de Finances 2025 tournent parfois à la confusion. Et dans le cadre d'une augmentation générale des impôts, la taxation de l'épargne est en partie au centre des débats.

La fiscalité sur l'épargne avait été fortement durcie sous la présidence de François Hollande : les dividendes et plus généralement tous les revenus tirés du capital ont été ajoutés aux autres revenus et soumis au barème progressif de l'impôt. Conséquence : les revenus de l'épargne pouvaient être taxés jusqu'à 60%.

L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République a abouti, dès les premiers mois du quinquennat, à un allègement de la fiscalité sur le capital. Tout d'abord avec la suppression de l'ISF au profit d'un impôt frappant uniquement la propriété immobilière. Mais aussi et surtout par la création d'un prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur tous les revenus du capital. Ajouté aux 17,2% de prélèvements sociaux, ce PFU au taux de 12,8% aboutit à la fameuse Flat Tax de 30% actuellement en vigueur.

Logiquement, cet allègement de la fiscalité aurait dû aboutir à une réduction de rentrées fiscales. Mais comme le fait remarquer le dernier rapport de l'Amafi (Association française des marchés financiers), la lourde taxation de l'épargne sous François Hollande avait tari le flux des dividendes. La création de la Flat Tax a au contraire incité les sociétés à distribuer davantage à leurs actionnaires, ce qui a augmenté les flux de revenus. Et au final, la Flat Tax s'est en quelque sorte "auto-financé". 

Mais l'Amafi souligne en revanche que, malgré ces allègements, le taux des prélèvements obligatoires sur le capital reste plus élevé en France que dans les autres pays européens. En prenant l'ensemble des impôts qui pèsent sur les revenus, la détention et la transmission du capital, l'Amafi aboutit à un taux de taxation de 60% en France en 2020 à partir de données publiées en 2022 par la Commission européenne. Bien plus que la Belgique (40%), l'Italie (31,5%) ou encore l'Allemagne (30,5%).

Aux termes du rapport, en moyenne, "le taux des prélèvements obligatoires sur le capital en France représente, en 2022, 2 points de PIB de plus que la moyenne européenne et 3 points de plus qu'en Allemagne".

Alors bien sûr, en théorie,  la France n'est pas le pays d'Europe où il faudrait placer son épargne. La pratique est plus complexe puisque, malheureusement, il ne suffit pas d'investir à l'étranger pour bénéficier d'une fiscalité plus clémente... De plus, les investisseurs doivent naviguer à travers un cadre réglementaire qui peut s'avérer dissuasif, notamment en matière de transparence fiscale et de conformité. Cela peut rendre les placements à l'étranger moins attractifs, malgré des promesses de meilleures conditions fiscales.

Pour ce qui est de la France, les débats en cours au Parlement pourraient aboutir à des ajustements qui pourraient impacter directement la rentabilité de l'épargne. Les acteurs du marché financier espèrent un éclaircissement rapide des intentions gouvernementales, afin de restaurer la confiance des investisseurs et d'encourager un climat propice à l'épargne et à l'investissement en France.