Entre impôt, charges et fin de la prime d'activité, voici la somme qu'il reste à un salarié sur 450 € d'augmentation

Entre impôt, charges et fin de la prime d'activité, voici la somme qu'il reste à un salarié sur 450 € d'augmentation Une récente étude évalue le gain réel de revenu disponible pour un salarié lorsque l'employeur débourse 450 € en plus pour l'augmenter.

Une hausse de salaire est toujours appréciable pour un salarié. Surtout si elle est significative, car avec la forte inflation connue ces deux dernières années, les augmentations de rémunération n'ont généralement pas suivi la hausse des prix. L'Insee a ainsi observé un phénomène de baisse de pouvoir d'achat moyen des salariés du fait de revalorisations salariales trop faibles.

Les salariés concernés par une stagnation voire une baisse de leur pouvoir d'achat vont logiquement considérer que leur employeur ne les augmente pas suffisamment. Mais bien souvent, les entreprises ne sont pas les seules responsables. Car pour un salarié, une hausse de salaire peut aussi représenter une augmentation des charges sociales, une baisse de sa prime d'activité mais aussi un dépassement du seuil d'imposition dans l'impôt sur le revenu. En d'autres termes, la perte d'une aide sociale et la hausse des prélèvements obligatoires vont parfois très fortement grever la somme totale qu'un employeur peut débourser pour augmenter son salarié.

C'est pour cette raison que, plutôt que de se focaliser sur le salaire net pour évaluer l'évolution du pouvoir d'achat d'un salarié, il est plus pertinent de retenir son revenu disponible. Ce dernier correspond en effet au revenu après redistribution. Il prend en compte le revenu initial, mais augmenté des prestations sociales reçues et diminué des impôts versés.

Une récente étude officielle publiée par la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) en octobre a justement évalué la hausse du revenu disponible d'un salarié pour lequel un employeur va débourser 442 € en plus par mois, c'est-à-dire la somme versée en "superbrut", avant cotisations patronales et salariales. Dans cet exemple, le rapport tient compte d'un salarié initialement payé au Smic à temps plein, célibataire et sans enfant.

Tout d'abord, une large partie de la somme payée par l'employeur sera consacrée au système social. La hausse de la part employeur des prélèvements sociaux est ainsi évaluée à 212 €. Un montant important, principalement lié à la baisse du taux des allègements généraux qui s'appliquent aux bas salaires situés au niveau du Smic. Un coût supplémentaire auquel il faut également ajouter 48 € d'augmentation des cotisations salariales mensuelles.

En plus de la hausse de ces charges vont s'ajouter deux autres éléments importants pour le salarié. Il va tout d'abord devenir imposable à l'impôt sur le revenu, et commencera à se voir appliquer un taux de prélèvement à la source de 12 € par mois. Mais surtout, la prime d'activité qu'il touchait chaque mois de la Caf va baisser, la Drees évaluant cette perte à 71 € mensuels.

Au total, la hausse du revenu disponible pour le salarié sera de 100 € par mois, soit moins d'un quart de la somme que l'employeur aura déboursée (442 €). En d'autres termes, pour qu'un salarié au Smic bénéficie d'une hausse de son revenu disponible de 100 €, l'employeur devra verser près de 450 € en plus par mois, près de 80 % de ce montant revenant directement ou indirectement à l'Etat sous forme de prélèvements obligatoires et de baisse des aides.