Retraites : voici la seule hausse dont les pensionnés vont devoir se contenter pendant 8 mois
Voici comment évolueront les montants des pensions de retraite entre le mois de novembre 2024 et le mois de juillet 2025.
Durant cette période où le gouvernement vise principalement à diminuer le déficit budgétaire, de nombreux seniors s'inquiètent pour le montant de leur pension. Une inquiétude légitime, car les retraites constituent presque la moitié des dépenses sociales en France. Au regard du coût considérable que ce système représente pour les finances publiques, les pensions sont actuellement ciblées par des mesures d'austérité.
L'une d'entre elles est maintenant intégrée dans le projet de loi de finances pour 2025. Le gouvernement prévoit de suspendre le montant de toutes les retraites de base pendant une durée de six mois. En principe, ces pensions devaient être ajustées au 1er janvier 2025, comme cela se fait chaque année. Cette augmentation annuelle, déterminée en fonction de l'inflation, a été mise en place pour que les retraités puissent maintenir leur pouvoir d'achat. Avec le report décidé par l'exécutif, cet ajustement n'interviendra finalement qu'au 1er juillet 2025. En d'autres termes, les retraites de base resteront inchangées jusqu'à l'été prochain, et les seniors continueront de percevoir le même montant qu'actuellement, malgré la hausse des prix.
Certes, la hausse des prix affiche un net ralentissement depuis le début de l'année 2024. Un phénomène qui devrait persister en 2025, notamment en raison de la baisse prévisible des prix de l'énergie. Mais ce report de six mois représentera néanmoins un manque à gagner pour les pensionnés. Le taux de hausse en janvier aurait dû correspondre à la progression de la valeur de l'indice des prix à la consommation hors tabac en moyenne annuelle. Selon la CFDT retraités, ce pourcentage aurait ainsi dû être fixé dans une tranche comprise entre 2,2 et 2,4 %. En se fondant sur ces chiffres, un retraité qui touche 1200 euros nets de retraite de base par mois subirait une perte comprise entre 158 et 173 euros entre janvier et juin inclus, ce qui représenterait une perte mensuelle légèrement inférieure à 30 euros par mois.
Maigre consolation pour les retraités : si leur pension de base n'évoluera pas d'ici l'été prochain, les retraites complémentaires des assurés du privé seront en revanche revalorisées. Dans une décision rendu le 15 octobre dernier, les partenaires sociaux gestionnaires du régime Agirc-Arrco ont ainsi décidé de revaloriser les pensions de 1,6 % à compter du 1er novembre.
Cette faible hausse ne représente que quelques euros en plus par mois pour les 14 millions de retraités concernés. En tenant compte du montant moyen de la pension mensuelle Agirc-Arrco pour les nouveaux retraités de droits directs, fixé à 454 €, la hausse moyenne s'évalue à seulement 7 euros par mois. Une augmentation de revenus mensuelle dont les retraités devront se contenter jusqu'en juillet prochain, date de la prochaine revalorisation de leur pension de base.
Le niveau des pensions va donc subir un quasi-gel jusqu'à l'été prochain. Et certains retraités pourraient même subir une baisse de revenus d'ici là, puisque certaines mesures à l'encontre des pensionnés les plus aisés - telles qu'une hausse de la CSG et la suppression de l'abattement fiscal de 10 % - sont actuellement évoquées à l'Assemblée dans le cadre du vote de la loi de finances pour 2025 prévu cet automne.