Les retraités vont subir une perte de revenus à partir de janvier, voici de combien

Les retraités vont subir une perte de revenus à partir de janvier, voici de combien Avec le report de six mois de la prochaine hausse des retraites, les pensions de base n'évolueront pas jusqu'en juillet. Voici le manque à gagne que cette mesure représente pour chaque retraité.

Dans cette période où le gouvernement a pour principe objectif de réduire le déficit public, nombre de retraités craignent pour leur pension. A juste titre, puisque les retraites représentent à elles seules près de la moitié des dépenses de prestations sociales en France. Au regard du coût massif représenté par ce système pour les finances publiques, il ne faisait donc guère de doute que les pensions n'allaient pas échapper à des mesures d'économies budgétaires.

L'une de ces mesures est désormais actée dans le projet de loi de finances pour 2025, le ministère de l'Economie et Matignon l'ayant officiellement annoncée mercredi dernier. Le gouvernement compte ainsi geler le montant de toutes les retraites de base pendant six mois.

En théorie, ces pensions devaient être revalorisées au 1er janvier 2025, comme tous les ans. Une hausse annuelle automatique calculée en fonction de l'inflation et instaurée afin que les retraités puissent conserver leur pouvoir d'achat. Avec le report décidé par le gouvernement, cette revalorisation n'aura finalement lieu qu'au 1er juillet 2025. En d'autres termes, les pensions de retraite de base vont être gelées jusqu'à l'été prochain et les retraités continueront donc de toucher le même montant qu'actuellement. Et ce, malgré l'inflation.

Certes, la hausse des prix affiche un net ralentissement depuis le début de l'année 2024. Un phénomène qui devrait persister en 2025, notamment en raison de la baisse prévisible des prix de l'énergie. Mais ce report de six mois représentera néanmoins un manque à gagner pour les pensionnés. Pour l'évaluer, il faut calculer la différence entre le montant mensuel de la retraite qu'un pensionné aurait dû toucher à partir de janvier et son montant actuel, puis de multiplier cette différence par 6.

Le taux de hausse en janvier aurait dû correspondre à la progression de la valeur de l'indice des prix à la consommation hors tabac en moyenne annuelle. Selon la CFDT retraités, ce pourcentage aurait ainsi dû être fixé dans une tranche comprise entre 2,2 et 2,4 %. En se fondant sur ces chiffres, un retraité qui touche 1200 euros nets de retraite de base par mois subirait une perte comprise entre 158 et 173 euros entre janvier et juin inclus, ce qui représenterait une perte mensuelle légèrement inférieure à 30 euros par mois.

Pour évaluer le montant moyen de perte de revenus par retraité, un calcul simple peut aussi être fait en ramenant l'économie faite par l'Etat pour chaque pensionné. Une méthode certes approximative mais qui permet d'obtenir une évaluation globale du manque à gagner. Selon les chiffres communiqués par le nouveau gouvernement, cette mesure doit représenter une économie d'environ 3 milliards d'euros pour les finances publiques. Rapportée aux près de 18 millions de retraités concernés, l'économie serait donc d'environ 165 euros par retraité en moyenne.

Reste à savoir si d'autres pertes de revenus s'ajouteront ou non à ce manque à gagner l'an prochain. L'idée de ne plus indexer les retraites sur l'inflation pourrait notamment revenir sur la table dans les mois à venir. Le comité de suivi des retraites - un groupe d'experts placé auprès du Premier ministre - souhaite notamment que cette indexation ne soit plus calquée sur la hausse des prix, mais sur le taux de croissance.